Pourquoi je l’ai signée et vous invite à la signer

Agriculture
France
Politique
Photo de Jean-Claude Utard

Comme plus d’un million de personnes, j’ai signé sur le site de l’Assemblée Nationale la pétition de Madame Éléonore Pattery (inconnue avant cet exploit) contre la loi dite Duplomb destinée à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur ».

Je ne l’ai pas signée pour soutenir Madame Sandrine Rousseau qui tente de prendre le train en marche et nous explique que seule la gauche nous défendra contre le recul de l’écologie.

J’espère que les signataires sont de gauche, du centre et de droite. J’espère qu’ils sont de toutes conditions sociales et de tous âges. Madame Pattery nous dit avoir 23 ans. Je suis vieux et j’estime que je dois bien cet effort minime aux jeunes à qui nous laissons une planète en mauvais état, mais réparable.

Les sujets traités par cette loi (notamment celui des pesticides néonicotinoïdes) ne sont peut-être pas les plus stratégiques de la stratégie écologique qui devrait s’attaquer en priorité aux émissions de gaz à effet de serre et au changement climatique.

Mais la politique est faite de « circonstances », comme disait De Gaulle. C’est là, sur cette loi, que l’occasion nous est offerte de tenter de marquer un coup d’arrêt au recul des ambitions écologiques qui se manifeste partout depuis des mois y compris chez nous en France et en Europe. L’ampleur de ce mouvement doit devenir une mise en garde pour tous les politiques.

Cette vague de signataires est aussi, je pense, la censure d’une manière de faire de la politique. Il n’y a pas que du mauvais, loin de là, dans l’intéressante phase d’apprentissage du gouvernement d’un pays sans majorité que nous vivons. Le parlement y a gagné une certaine liberté d’initiative et d’action, pour le meilleur et pour le pire. Là nous sommes dans le pire : un projet de loi présenté par un sénateur lobbyiste de la FNSEA (voir son portrait dans le Monde du 30 juin) et un débat parlementaire escamoté (passage direct en commission mixte paritaire).

Comme quasiment tous les Français je suis descendant d’agriculteurs à trois générations de distance. Je ne signe pas contre les agriculteurs, je signe contre cette agriculture-là, celle qu’incarne de plus en plus caricaturalement la FNSEA

Évidemment un ou même deux millions de signataires ne sont pas une majorité des 48 millions d’électeurs inscrits. C’est quand-même une confirmation de ce que pas mal de Français, quoi qu’on en dise, quel que soit le niveau d’abstention et de « j’en ai rien à foutre » affiché, suivent l’actualité politique.

Ajouter un commentaire

Le contenu de ce champ sera maintenu privé et ne sera pas affiché publiquement.