Education

Le film-documentaire "Eduquons nos fils" : une réflexion sur la violence masculine

Depuis le mouvement #MeToo et grâce à de nombreux procès médiatisés, la violence masculine est au cœur du débat public. Le film-documentaire « Eduquons nos fils », réalisé par Marie-Christine Gambart avec l’aide de l’historienne Lucile Peytavin, interroge ce phénomène, en relation avec la virilité. Les deux autrices estiment que « Tous les hommes ne sont pas violents, mais la violence est masculine ». Cependant, elles réfutent toute prédétermination naturelle à ce penchant (taux de testostérone souvent évoqué), et mettent au contraire en avant le rôle de l’éducation favorisant le développement

Un regard critique sur l’expérience démocratique : John Dewey, Le public et ses problèmes

« Penser, c’est réapprendre à voir », disait Camus. Mais comment renouveler le regard que nous portons sur le monde qui nous entoure ? La lecture est une source de découvertes intemporelles qui ouvrent les yeux sur de vastes horizons de réflexion. Il est ainsi des livres qui offrent une perspective éclairante et qui permettent de réfléchir aux évènements que nous traversons. C’est le cas de l’ouvrage de John Dewey, psychologue et philosophe américain de la fin du 19 e siècle, intitulé Le public et ses problèmes , paru en 1925. Lors de la Matinale organisée au mois de novembre, notre invitée

Un leurre dangereux : l’enseignement supérieur pour tous

Longtemps nous avons vécu dans la croyance qu’il nous fallait toujours plus de diplômés du supérieur. Moi le premier. Nous vivions dans la certitude que cet accomplissement garantirait plus d’emploi et de rémunération aux premiers intéressés, de meilleures performances à l’économie et un meilleur fonctionnement d’une société plus cultivée donc plus démocratique. Cette croyance était largement soutenue par les économistes, l’Europe, etc. Pourtant ce que nous soupçonnions sans oser regarder la réalité en face commence à devenir de notoriété publique : tout cela s’avère trop largement faux . Il y

Crise de la jeunesse, quelques sujets qui fâchent.

La jeunesse paie un lourd tribut à la pandémie qui, là comme ailleurs, révèle des problèmes qui la précédaient. La classe politique s’en empare pour une inévitable polarisation. Concours de déploration face aux témoignages de détresse et dyptique partisan se mettent en place avec précision : prêt remboursable à taux zéro (un endettement immoral pour les uns), contre RSA à 18 ans (une culture d’assistanat pour les autres), on est en terrain connu. L’idéologie est le carburant du capital politique, elle résout rarement les difficultés. Alors descendons d’un cran pour voir quelques sujets, très

Edith Cresson et les Ecoles de la 2e chance ou comment contourner les blocages du système français pour faire réussir des jeunes qui ont tout raté

« Chaque année, plus de 100 000 jeunes sortent sans diplôme du système scolaire ». Plus de 20 ans après avoir initié son projet des « E2C », Edith Cresson continue d’affirmer sa révolte. « C’est criminel de mettre des jeunes dans un système dont on sait qu’il ne fonctionnera pas ! ». Il ne s’agit pas de tous les jeunes mais de « ceux qui, principalement par manque d’appui au sein de leur famille ET par l’inadaptation du système scolaire français, échouent très jeunes et se retrouvent hors course ». Ces jeunes ont « lâché » et ont été lâchés : 20% de ceux qui sortent de CM2 ne savent pas

Pour gagner la guerre idéologique : un « devoir » civique ?

Nous ne gagnerons pas la guerre contre l’esprit du djihad. Tout au plus pourrons-nous (peut-être, et en y mettant davantage de moyens qu’aujourd’hui) écraser Daesh. Mais on sait déjà qu’il renaîtra ailleurs. C’est donc sur un autre terrain qu’il faut (et que nous avons peut-être les moyens de) gagner : celui des idées et des valeurs. Notamment nos fameuses « valeurs républicaines », celles que nous évoquons volontiers lorsque tout va mal, et que nous avons un peu de mal à voir à l’œuvre dans la vie courante. Ainsi par exemple : primauté de l’intérêt public sur les intérêts particuliers

La France apprend tout doucement l’art du compromis

La situation n’est pas désespérée. Les Français maîtrisent beaucoup moins que d’autres européens l’art du compromis, mais ils font tout doucement des progrès qu’il faut encourager. Si on devait résumer en deux lignes sa conclusion modérément optimiste c’est ce qu’on pourrait dire de « l’audition » de Christian Thuderoz par le Club des Vigilants, le 16 avril dans le cadre d’une de ses Matinales. Sociologue, enseignant à l’INSA de Lyon, intervenant en formation continue à l’ESSEC-Irénée, chercheur au CNRS, l’intervenant est aussi co-directeur de la revue Négociations et il a publié cette année

Soutient des élèves en difficulté ? Carton rouge à la centralisation de l’Education Nationale

Un rapport de la Cour des Comptes publié le 4 mars dernier porte sur « le suivi individualisé des élèves » dans l’enseignement scolaire. Il pointe du doigt les trop nombreuses et souvent non pertinentes initiatives successives prises pour mettre en place dans notre pays des systèmes de soutien aux élèves en difficulté. Le rapport évoque un « empilement hétéroclite de dispositifs de suivi individualisé des élèves, avec une place prééminente accordée aux dispositifs extérieurs à la classe et en marge du temps scolaire », un « manque de vision stratégique », un « suivi dispersé et lacunaire au

Une « guerre », pourquoi pas, mais laquelle ?

« Nous allons punir le coupable. La punition, ce sera plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie. » Cette phrase est de Fabian Stang, maire d’Oslo, après la tuerie de l’île Utøya perpétrée par le néo-nazi Anders Breivik en 2011, qui a fait 69 morts. A l’époque, les Norvégiens eux aussi avaient défilé en masse - mais nous ne nous y étions pas associés - pour affirmer leur attachement aux valeurs démocratiques et crier qu’ils n’avaient pas peur. Irons-nous, nous-mêmes, vers « plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie » ? Il est permis d’en douter, tant les discours

Je suis un prof

Le refus d’honorer les victimes de Charlie Hebdo n’est pas marginal. Les analyses paraissent, la presse relate les incidents dans les écoles. Au-delà des provocations, de l’immaturité, une tendance apparaît, c’est une incompréhension de la loi. La loi positive (pourquoi Dieudonné et pas Charlie Hebdo ?) et, exceptionnelle mais plus grave, de ce que la science politique appelle la loi naturelle, c’est-à-dire des principes qui s’imposent à tous et partout et notamment un : on ne tue pas. Pas étonnant, dans ces conditions que l’incompréhension de la laïcité soit profonde. La situation est grave