Le paradoxe de Closets

ClosetsLe déclin de la France est un sujet à la mode. On en parle beaucoup, notamment aux États-Unis. Un ami de passage m'a demandé mon opinion. Je lui ai répondu en invoquant « Le paradoxe de Closets ».

De quoi s'agit-il ? Tout simplement du fait que notre ami François était, jusqu'en 1982, un journaliste compétent et apprécié qui publiait des essais dont la réputation et les ventes étaient bonnes. De quoi être fier mais pas de s'émerveiller ! Vint alors son « Toujours plus » : près de 2 millions d'exemplaires vendus. Record absolu pour ce genre d'ouvrage ! François se trouve, alors, au centre d'un phénomène de société. Il est en droit d'espérer que les idées qu'il défend vont se propager, que son indignation va être contagieuse, que les corporatismes les avantages catégoriels, les passe-droits et autres privilèges vont tomber sous le feu des critiques et, peu à peu, diminuer. Grosse erreur ! Les Français se sont rués sur le livre non pour en tirer la leçon mais pour en tirer profit. Comme si chacun voulait savoir par quel stratagème il pourrait s'insérer dans une des catégories des bénéficiaires du système.

Depuis 1982, François a eu l'occasion - tant mieux pour son porte-feuille mais tant pis pour son idéal – d'approfondir et d'actualiser son propos : « Tant et plus » (1992), « Le Compte à rebours » (1998), « Plus encore » (2006), « L'échéance » (2011). Et ce n'est pas fini : un nouveau livre va bientôt sortir.

Le paradoxe de Closets, hélas, fonctionne encore. Les Français connaissent leur mal collectif mais la plupart d'entre eux y sont individuellement attachés.

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Commentaires

Encore une fois les gens ont regardé le doigt qui voulait leur montrer la Lune !

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