Italie : le temps du rejet

Beppe-Grillo-a-NapoliL’amertume du « tout ça pour ça ! » s’applique à l’Italie aussi bien qu’à la France mais les récents résultats électoraux mettent en lumière un stade avancé et plus ou moins démocratique de déconstruction du système. Entre l’indignation et la révolte, c’est le temps du rejet.

Plusieurs facteurs sont à considérer :

-       les mœurs politiques et les scandales financiers ont été considérés comme un tout par Beppe Grillo. 8.500.000 citoyens (25 % des votants) ont été séduits par l’imprécateur. 163 nouveaux députés ou sénateurs vont pouvoir bousculer ce qu’ils appellent le « désordre établi » ;

-       le Web a supplanté la télévision. La campagne électorale a été ponctuée par les meetings de Beppe dont le Blog a battu tous les records de fréquentation. Les réseaux ont fait le reste. Les candidats à l’élection devaient s’abstenir de participer aux émissions de télévision ;

-       le « mouvement 5 étoiles » se veut différent des partis et prône la démocratie directe avec toutes les ambiguïtés que cela comporte. Côté face : la participation citoyenne, chacun devant avoir son mot à dire sur la conduite des affaires publiques. Côté pile : un arrière-goût de fascisme avec le mépris des corps intermédiaires et l’hostilité à l’égard du « cosmopolitisme » sous toutes ses formes, mondialisation, Europe et sionisme étant mis dans le même sac.

Le côté face, c’est l’espoir. Le côté pile, le danger.

Share

Commentaires

Sommes-nous suffisamment bien informés sur ce mouvement pour lui trouver si vite des relents de fascisme ? J’ai peur que la catégorie « populistes » taille un peu large et nous conduise à mettre trop vite dans le même sac tout ce qui est plus ou moins anti-européen, anti-élites etc…Je vois bien les difficultés concrètes qu’un tel mouvement, inorganisé en tant que parti, introduit dans le fonctionnement des institutions. Mais j’aimerais en savoir plus avant de le classer.

Aux dire de mes collègues italiens, la corruption règne sur le pays y compris ce que l'on pourrait appeler de la corruption passive.

Saviez-vous qu'en italie il suffit de se faire élire une fois pour bénificier ensuite d'une rente à vie ?

Au travers de la démocratie, le peiple cherche des repères ... qu'il ne trouve pas pas dans la classe politique existante.

Mon ami italien ne me disait-il pas récemment "maintenant ici nous aurions besoin de Robespierre !"

On voit donc où peut mener la désespérance !

Décidément nos amis italiens n'en finissent pas de nous étonner. Ils ont, en leur temps, porté au pouvoir un Sylvio Berlusconi aux mœurs (pas seulement morales, mais aussi politiques) douteuses. Aujourd'hui ils votent en masse pour un Beppe Grillo (qui, quoique certains peuvent en penser, n'est pas le Coluche italien).
Sont-ils si stupides que ça ? Ou bien, comme ton papier le laisse craindre, ne sont-ils que la préfiguration d'une race d'"indignés" que la crise, et, il faut bien le reconnaître, l'incapacité quasi chronique des politiques à adopter des comportements plus exemplaires (mais, Platon savait déjà que "le pouvoir corrompt"), va faire déferler sur le monde ?
Certes il faut, in fine, faire confiance en la raison des hommes et des femmes. Mais restons "vigilants".

Vidéo:

Publiée le 4 mars 2013
Aux élections législatives italiennes du 24/25 février 2013, le Mouvement 5 Etoiles (M5E) atteint 25,55% et obtient 108 députés à la Chambre des députés. Au Sénat, il totalise 23,79% soit 54 sièges... C'est un véritable coup de tonnerre dans le paysage politique italien.

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=6VWKoMpWl90

Sky

Ajouter un commentaire