Etats-Unis – Iran : six mois décisifs

070708-USA-Iran.jpg« Les Américains ont déjà l’Irak sur le dos, ils ne vont pas en plus attaquer l’Iran », voilà en gros ce que pensent la plupart des Européens. Rien ne prouve qu’ils aient raison. Des indices concordants donnent même à penser qu’une opération pourrait être déclenchée au premier trimestre de l’année prochaine.

Nous serons alors à la veille des « primaires » pour l’élection présidentielle américaine. Si l’acharnement thérapeutique pratiqué par Bush sur un Irak agonisant débouchait sur le vide, le prochain président, quel qu’il soit, serait tenté de retirer brusquement les Boys. Ce serait pour l’Amérique une cuisante défaite. D’où l’envie, pour l’Administration actuelle, de jouer quitte ou double. Il ne s’agirait pas d’envahir l’Iran mais de détruire son potentiel économique dans l’espoir que le régime s’effondre. Espoir probablement fallacieux car la société iranienne ferait alors un bond en arrière qui renforcerait le camp des durs plutôt qu’il ne l’affaiblirait.

Les six derniers mois de cette année s’annoncent décisifs. Il est urgent qu’à défaut d’un mariage d’amour, les Etats-Unis et l’Iran concluent un mariage de raison. Les éléments d’un « grand bargain » sont connus. Côté américain : acceptation et respect du modèle iranien, acceptation du nucléaire civil, levée de toutes les sanctions, abandon des tentatives de déstabilisation. Côté iranien : acceptation d’un contrôle sur la non utilisation militaire du nucléaire civil, arrêt du soutien accordé au Hezbollah et autres groupes, condamnation de toute utilisation de la force à l’égard d’Israël, garantie de sécurité des approvisionnements pétroliers. Ce mariage de raison ressemblerait, d’une certaine façon, à ce qu’a fait Nixon avec la Chine.

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Commentaires

Le danger pénétrant qui guette le monde Musulman est l'islam politique qui reste souvent ignoré dans les analyses des occidentaux.

Au moins, pour les iraniens, l'islam politique s'avère comme une organisation criminelle. On ne peut pas aborder les problèmes de l'Iran sans aborder ce problème de fond.

Les Mollahs en Iran ignorent toutes les valeurs démocratiques et humanitaires. Ils projettent un islam qui n'appartient pas seulement au Moyen Âge mais également est réclamé pour le futur de toute l'humanité. Ce point important reste aussi absent dans les calculs mercantiles des politiciens qui marchandent avec le régime islamique en Iran.

La solution est de viser l'islam politique lui-même en rejetant inconditionnellement la légitimité du régime islamique. Ce régime du mal est aujourd'hui le meilleur représentant de l'islam politique dans le monde entier.

Le régime fait face aujourd'hui aux problèmes plus sérieux que les apologistes ne pensent.

Les iraniens montrent une grande volonté du changement. La peur du régime des révoltes populaires est la seule porte ouverte pour ceux qui veulent aider le peuple iranien de se débarrasser de ce fléau.

Alors dans l'intérêt de l'humanité, la communauté internationale doit garder le fer au feu avec les mollahs. Dans cette perspective pour s'harmoniser avec les iraniens en lutte contre la tyrannie, la voie des sanctions économiques ou l'attaque militaire n'a aucune perspective de réussite. Elles peuvent compliquer le procès du changement.

Les mesures de solidarité avec le peuple iranien vont dans les voies juridiques et diplomatiques contre les dirigeants du régime pour leurs violations permanentes contre les droits de l'homme et ainsi leurs crimes contre l'humanité.

D'autre part, pour le régime, le dossier de l'atome est une fuite en avant qui camoufle son caractère totalitaire en jouant la carte des intérêts nationaux.

La communauté internationale, au lieu du tapage sur ce dossier, doit mettre le doigt sur les violations des droits de l'homme et la légitimité de l'islam en terme d'un ordre sociopolitique.

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