Nécessaire rénovation de la politique

Durant ces mois de campagne présidentielle puis législative, nous n’avons pas entendu ce qui aurait pu être l’essentiel : comment refaire de la politique en donnant aux personnes du « pouvoir d’agir ». Pour cela, il faut sortir des idées toutes faites sur « la société bloquée », sur « le désintérêt à l’égard de la politique », sur « le repli individualiste ».

Ces analyses à courte vue ne prennent pas en compte la réalité de la société ni ce qui la transforme en profondeur.

En 2012, l’absence de marge budgétaire peut être vue comme une chance historique, bien que paradoxale, de rénover la politique. Et si on découvrait que la crise oblige à faire moins de politique orchestrée par des gouvernements de technocrates en charge de gérer la récession et plus une politique dans laquelle les professionnels de la politique s’attacheraient à catalyser l’émergence des énergies latentes dans le corps social.

Share

Commentaires

La double victoire du camp socialiste a masqué l'émission pendant cette campagne de signaux que je considère comme forts :

* plus de 2 millions de vote blanc au 2ème tour de la présidentielle
* une abstention sans précédent aux législatives

... signaux qui dénotent d'une volonté du corps électoral à s'exprimer autrement et à ne pas chercher des réponses toutes faites.

Alors comment débloquer les verrous des lobbies, y compris celui du lobby politique et libérer les énergies latentes ?

La société française est à la recherche d'un projet, d'un projet fédérateur mais qui va le lui présenter si les parties en place faute de ne vouloir ou pouvoir écouter ce qui est pire laissent la parole aux aboyeurs des parties des extrèmes ?

A l'heure du ré équilibrage homme/femme on peut se poser la question du ré équilibrage sociétal pour donner la main même un peu aux forces vives agissantes (autres que celle des avocats et professeurs).

Beaucoup de questions ...

La "professionnalisation" de la politique est en effet bien regrettable mais rien n'est fait pour contrecarrer ses errements. Des mesures simples (en apparence) pourraient être mises rapidement en oeuvre mais elles se heurtent frontalement au conservatisme de toute la classe politique. En tête de ces mesures de rénovation politique figure l'interdiction du cumul des mandats où l'on voit déjà le nouveau pouvoir reculer face à la bronca de ses propres élus. Or le cumul est une plaie de notre système politique. Comment moderniser notre pays en conservant des privilèges d'édiles à la source d'une gangrène de la classe politique, cause de blocages et de gaspillages sinon pire.
Aucun gouvernement n'a eu le courage de s'attaquer à cette perversité spécifiquement française.

Le plus effrayant quand on y pense, c'est effectivement le fait que les partis politique n'ont aucune idée sur la cause de ce "désintérêt" ni aucune idée pour au moins traiter les symptômes.

En 2007, royal a proposé la démocratie participative. Cela n'a été repris par personne, ni sur le fond, ni sur la forme.
Est-ce une bonne solution, je ne sais pas, mais au moins, l'intention était là...

Le désengagement de l'état et de ses délégation sur le territoire au profit des entreprises (soutien scolaire par exemple), des associations (restos du coeur par exemple) et de l'Europe n'a pas été accompagné par le changement du discours politique adéquat.

Cette incohérence fait naturellement le jeu des partis qui proposent une vision cohérente : ces partis proposent de redonner à l'état le pouvoir d'agir.

Le jour où les politiques seront prêts à assumer le recul des prérogatives de l'état, ils pourront tenir un discours capable de réveiller les forces vives.
Malheureusement, être élu en tenant un tel discours est très compliqué. La professionnalisation de la politique nous a conduit à les obliger de penser à leur élection avant de penser au sens de leur mandat, ce qui est bien regrettable...

Wilfried K.

Ajouter un commentaire