Elections américaines : dernières tendances avant le scrutin

C’est la dernière ligne droite pour Barack Obama et Mitt Romney. Le nombre de « Swing States » est élevé et les sondages très serrés. Un scénario semblable à l’année 2000 qui opposa Bush et Al Gore n’est pas à écarter. Avec son lot de contestation et de recomptage de voix.

A mon arrivée fin août aux Etats-Unis, au moment des conventions républicaine et démocrate,  Barack Obama était donné largement vainqueur de l’élection présidentielle américaine. Depuis les choses ont évolué au point que personne n’ose plus pronostiquer un quelconque résultat.

Après la convention démocrate de début septembre, tous louaient les qualités d’orateur exceptionnel de Barack Obama. A la suite du 1er débat télévisé du 3 octobre à Denver Barack Obama est apparu fatigué de l’exercice du pouvoir et moins combatif que son adversaire républicain Mitt Romney qui a du coup renforcé sa stature présidentielle. Bien qu’Obama ait fait de meilleures prestations dans les deux débats télévisés suivants, la majorité des Américains n’ont retenu que le premier débat bien plus largement suivi.

Malgré les bons chiffres de l’économie américaine publiés ces dernières semaines par l’Administration Obama, Mitt Romney a aussi réussi à s’imposer comme le «  Business Guy » dans cette campagne. Oublié le candidat très conservateur des primaires républicaines, Mitt Romney modère son discours et cette stratégie lui réussit.

Pour Barack Obama, la mobilisation de l’électorat démocrate apparaît alors clairement comme la clef du scrutin surtout parmi les minorités Afro-américaine et Latino qui l’ont porté à la maison blanche en 2008. Dans ces meetings, il n’hésite plus à être offensif quitte à paraître militant. Assistant par exemple au rallye de Georges Masson University, j’ai observé le Président attaquer en règle son opposant en inventant le terme de « Romnesia » (maladie consistant à être incohérent temporellement dans ces propos - dont bien sûr souffre Mitt Romney). Quand l’audience applaudit à tout-va, Barack Obama rappelle l’importance des volontaires dans sa campagne pour mobiliser les électeurs démocrates. Durant chaque meeting il est donc possible de s’inscrire pour être volontaire. J’ai donc tenté l’expérience ! Cela consiste concrètement à se rendre disponible sur un week end pour aller dans un des « Swing States » afin de sonner aux portes ou téléphoner aux habitants démocrates pour rappeler l’importance d’aller voter.

L’élection américaine reposant sur un collège électoral, elle ne se gagne pas sur le vote populaire au niveau national mais sur la capacité des candidats à obtenir une majorité de 270 grands-électeurs au sein de ce collège. A chaque Etat est attribué un certain nombre de grands électeurs en fonction du nombre de parlementaires (Sénateurs + Congressmen). Lorsqu’un candidat arrive en tête dans un Etat il remporte l’ensemble des grands électeurs ; c’est donc pour cela que  la course à la Maison Blanche se concentre sur les états indécis (« Swing States »).

Aujourd’hui la remontée de Mitt Romney dans les sondages a fait basculer certains Etats considérés jusqu’ici comme démocrates dans la catégorie des Swing States. C’est le cas du Michigan et de la Pennsylvanie, auxquels il faut ajouter le Wisconsin, le Colorado, l’Iowa, le New Hampshire, la Floride, la Virginie et l’Ohio. Un nombre de Swing States rarement atteint et où, actuellement, les candidats sont toujours au coude à coude. Ce qui rend très difficile de prévoir l’issue de l’élection.

Obama sort toutefois plutôt renforcé de la crise de l’Ouragan Sandy dans laquelle l’agence fédérale FEMA – tant critiquée par Romney - a joué un rôle crucial. Pour sa gestion, Obama a ainsi reçu les félicitations du gouverneur républicain du New Jersey, Chris Christie. Il a par ailleurs récemment reçu dans sa campagne le soutien d’importantes personnalités comme Mickael Bloomberg (Maire de New York) et Colin Powell (Secrétaire d’Etat sous l’administration Bush).

Ne nous y trompons pas, la course reste  très serrée. Il est donc fort possible que, comme en 2000, un candidat n’ayant pas reçu la majorité des suffrages populaires revendique la victoire au sein du collège électoral. Il faut donc nous attendre à des contestations dans les deux camps et à ne connaître le nom du vainqueur que tard dans la nuit du 6 novembre, après d’éventuels recomptages de voix.

 

Share

Commentaires

Un autre petit link "sulfureux" que Denis Robert (Oui Oui le Denis Robert) nous a fait suivre sur sa page Facebook en ces mots :" Un édifiant papier publié ce matin par le site "Basta!" où je découvre la liste des sociétés et banques françaises qui financent Romney et les Républicains les plus extrêmes pour des raisons pas toujours très "fair"... GDF Suez sponsorise la campagne des climato-sceptiques ... Sanofi et Vivendi en pincent pour le Tea Party... Areva file des ronds aux pro nucléaires... La Société générale et BNP joue Romney contre Obama

http://www.bastamag.net/spip.php?page=imprimer&id_article=2758

Sky

Link qui n'a rien à voir avec les élections US, just4fun le rap de Denis Robert http://www.dailymotion.com/video/x3rf1i_denis-robert-rap-clearstream_news

Les dons recensés sur le site OpenSecrets.org signalé par Sky sont facinants ! 5 grandes banques dans les 5 premiers donneurs de Romney, Microsoft, Google, 2 universités et l'Etat américain pour Obama !

Ajouter un commentaire