Réconcilier Christian Blanc et Nicolas Hulot

070423-RoyalSarko9.jpgQuand ils doivent répondre à des sondages, certains Français disent volontiers qu’ils regardent Arte plutôt que la une. De même, ils proclament que les responsables politiques ne s’intéressent pas assez à l’écologie alors qu’eux-mêmes, quand ils participent à des débats, parlent d’abord d’emploi et de niveau de vie.

Cela ne signifie pas que ces Français soient menteurs. Cela traduit simplement la distance entre le monde tel qu’il est et tel que l’on voudrait qu’il soit.

Ainsi en va-t-il de la croissance, cette clef magique qui permet de donner aux uns sans prendre aux autres. Tous les gouvernements en veulent. On les comprend. Hélas ! La consommation humaine de ressources naturelles excède la capacité de la nature à se régénérer et certains procédés industriels ont déclenché le tic tac de l’horloge à cataclysmes climatiques. Comment donc réconcilier le besoin de croissance pour panser les plaies du présent et l’impératif écologique pour ne pas compromettre l’avenir de nos enfants ? Comment réconcilier Christian Blanc (« La croissance ou le chaos » chez Odile Jacob) et Nicolas Hulot (« Pour un pacte écologique » chez Calmann Lévy). Comment œuvrer pour modifier le contenu de la croissance, pour faire en sorte qu’elle devienne « verte » ?

Voilà, me semble-t-il, ce qui pourrait (devrait ?) constituer l’essentiel d’un plan d’action global et cohérent pour les années qui viennent. Voilà ce que j’aurais souhaité comme « projet présidentiel ».

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Commentaires

Réconcilier Christian Blanc et Nicolas Hulot suppose que l'on arrête de manipuler les citoyens sur la question "verte" via l'utilisation des "peurs" face aux "risques" inhérents à la VIE, en mélangeant notamment les deux questions (scientifiquement disjointes) de l'excès des consommations de ressources "rares" (au sens économique - voir l'excellent livre récent d'Eric Orsenna publié avec le Cercle des économistes "Un monde de ressources rares ... " et il n'y a pas que les énergies fossiles dans ce vrai DEBAT !) et celle du changement climatique : Est-il vraiment d'origine anthropique comme les médias relais de certains lobbys nous le serinent en permanence si fort aujourd'hui ? Si le rôle des "vigilants" est vraiment (comme celà m'a été dit) de flinguer scientifiquement dans leur "carrière" tous ceux qui osent mettre en "doute" (base de la démarche scientifique, me semble t'il ?) le DOGME officiel actuel au nom de l'argument massue : ... "peut-être as-tu raison, mais tu comprends, en fait on n'en sait rien mais la fin justifie les moyens et cela nous permet de ... faire des choses utiles" je ne peux adhérer à cette démarche de désinformation du citoyen.

Si on peut "ouvrir vraiment le débat au plan scientifique, y compris sur les conséquences sociétales des économies qui seront "ganantes" et/ou "perdantes" dans le jeu géostratégique qui se joue autour de ces enjeux consécutifs aux politiques de réduction des GES anthropiques ... alors on peut DISCUTER.

Cher Marc,
Un changement collectif profond, une révolution pacifique, est-ce possible sans une adhésion librement consentie à un but élevé, adhésion allant jusqu'à sacrifier une part de ses intérêts propres dans l'intérêt commun ?
Genre nuit du 4 aôut 1789 ?
Je ne le pense pas.
La croissance, cette "clé magique" comme vous le dites justement, se dérobe à nous, pays riches qui sommes arrivés au "taquet" ou pas loin de la création de valeur par unité de temps. Elle a encore de beaux jours dans les pays à fort taux de misère (dont on ne retient que la croissance) car, venant de très bas, on ne peut que "monter". Mais, toute médaille a son revers : si la croissance signale une création de richesses, sa poursuite dogmatique implique :
1. Une débauche d'énergie telle que la planète et ses ressources ne pourront plus suivre, avec des effets climatiques potentiellement dramatiques.
2. Une explosion des inégalités de revenus telle que les perdants n'ayant plus rien à perdre risquent de basculer dans un radicalisme violent.
3. Une réduction tragique du sens de l'existence à sa seule dimension consumériste et matérielle, centrée sur l'individu.

Résultat des courses (à la croissance) :
Désordres climatiques et humanitaires,
Révoltes, guerres, terrorisme,
Dépression, alcoolisme, suicide.
Et cela d'autant plus que nous négligerons d'entretenir -ou développer- les mécanismes "apaisants" que constituent les initiatives concertées de développement local, d'instruction publique, de santé et d'aides diverses.
L'argent, c'est comme la lumière : son absence tout comme sa profusion rendent aveugle. Une même cécité mais deux types
d'aveugles :
Les uns, par leur colère ne voient plus que vengeance,
Les autres, par leur avidité ne voient plus qu'eux-mêmes...

L'Histoire regorge de chocs entre ces deux mondes quand la fureur des uns sucitée par l'aveuglement des autres a conduit à tant d'exactions...
Est-ce vers là que nous mènera la croissance mondialisée ?
C'est un risque réel.
La seule politique d'avenir consisterait donc à élever l'humanité dans ce qu'elle a de plus beau : la diversité naturelle, ethnique et culturelle.

A Duclusaud

Le Club des Vigilants n’a pas de prétention scientifique et n’a nullement l’intention d’interférer dans des querelles d’experts. Il est tout à fait possible que des changements climatiques interviennent pour des raisons indépendantes des activités humaines. Convenez, cependant, que l’inverse est également possible. Il ne s’agit pas de dogme mais de la prise de conscience du fait que l’activité humaine est infiniment plus intense que ce qu’elle était il y a quelques millénaires. Je ne trouve donc pas déraisonnable de faire « comme si » l’Homme avait des responsabilités en la matière.

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