Presque 1 Million d’expulsables !

070404-MalLoges.jpgNotre pays, selon l’Insee, compte aujourd’hui 722.500 personnes en situation de loyers impayés depuis plus de deux mois. Comme chaque année, la « trêve hivernale" qui court du 1er novembre au 15 mars a expiré. Si les expulsions locatives, qui ont repris depuis, se poursuivent à leur rythme, cette douloureuse « facture sociale » à la française risque de se saler.

Dans la capitale, certains propriétaires fonciers du XX arrondissement n’hésitent pas à réclamer des augmentations de loyer de près de 300 euros. Ils ne sont pas les seuls. Ces augmentations subites étranglent les locataires du secteur privé des quartiers populaires. Ils se retrouvent, d’un coup, à ne plus pouvoir payer leur loyer et peuvent facilement tomber dans la spirale infernale des « mal-logés », voire des « sans-logement ».

En attendant la mise en oeuvre, le 1er décembre 2008, de la loi adoptée en début d’année sur le droit au logement opposable, plusieurs associations récalment "un moratoire sur les expulsions" des personnes les plus démunies.
Pour tous les autres « mal-logés », il faudra patienter jusqu’au 1er janvier 2012 – si le cap est tenu par le gouvernement … - afin que la loi soit appliquée. Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation de l’éminent Abbé qui vient de nous quitter, demande un moratoire pour les personnes les plus démunies et le paiement des indemnités de loyers par la Solidarité Nationale.

Les « sans-logement » devront, quant à eux, attendre encore davantage, jusqu’à quand ? 2020 ? 2030 ?

Share

Commentaires

@ Un récent sondage montre, chère Déborah, que plus de la moitié des Français a peur du déclassement et de se retrouver un jour SDF ! Cela montre la profondeur de la crise que vivent les gens. Des contrats précaires, des salaires étiques, des loyers exorbitants, des prix de l'immobilier intouchables alimentent ces peurs.

Hélas, les recettes pour sortir de ce marasme ne semblent pas à la hauteur. Ou alors procèdent de l'incantation. "Devenez propriétaires !" est devenu le mot d'ordre. Dans le même mouvement, on exhorte les Français à être plus mobiles !
Pourtant, pour tous ceux qui enchaînent CDD sur CDD, missions d'intérim sur missions d'intérim - et ils sont de plus en plus nombreux - ce n'est pas la mobilité qui leur manque. Mais une banque qui serait disponible à prêter ne serait-ce que 100 000 euros pour l'achat d'un logement - ce qui, par ailleurs à Paris par exemple, s'avère introuvable. Résultat : des gens qui attendent sur les listes du parc social parfois depuis près de 20 ans.

C'est la fluidité de tout le système qui est en cause.

J'ai bien peur que cette situation ne perdure et que seuls les héritiers, dopés par la suppression des droits de succession prévue par un des candidats à la présidentielle, ne soient les seuls à ne pas connaître - tant mieux pour eux - les affres du mal logement. Ils ne seront pas tenus, non plus à la mobilité, puisque à l'heure où tout le monde veut réhabiliter la valeur travail, on favorise ainsi les rentiers.

Ajouter un commentaire