Nous sommes tous des Robinson

090812-Robinson.jpgRobinson, échoué sur son île, comprend qu’il ne pourra s’en échapper. Il en explore les contours, les coins et les recoins. Il en compte les ressources pour tenter de s’organiser de manière à y survivre le plus longtemps possible et y faire, faute d’alternative, « durer le plaisir » par sa raison.

Tous les habitants de la Terre sont aujourd’hui dans cette obligation. Comme Vigilances l’a déjà souligné « depuis la crise pétrolière de 1973, la population mondiale a presque doublé », « la baignoire à pollution s’est mise à déborder » et « une croissance à l’ancienne n’est ni possible, ni souhaitable ». 

Les démographes prévoient que la population mondiale cessera de croître aux environs de 2050. Il s’agit, d’ici là, d’éviter un enchaînement de catastrophes. Le « développement », pour être « durable », devra être « supportable » et la « croissance verte » tournée vers le mieux plutôt que vers le plus.

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Commentaires

@ Marc Bradforf,

En guise de commentaire à ton alerte pertinente, qui met l'accent sur le "mieux" plutôt que le "plus", voie ouverte à la "durabilité", je souhaiterais faire écho ici aux travaux de Pierre Calame, directeur de la fondation Charles Léopold Mayer qui semble penser, dans son dernier ouvrage (***) que la situation actuelle de "valeur" (plus plutôt que mieux ) n'est pas constitutif de la "condition humaine" mais est bel et bien un choix fait à une époque donnée dans des conditions données…

Cela renvoie au système actuel qui fait que le « chef » dans la société au plan symbolique mais aussi réel en a décidé ainsi.
Il a choisi « d’accumuler » plutôt que de « distribuer ». Il n’y a aucun mal à cela bien sûr mais c’est une question de culture.

Ainsi dans certaines civilisations plus anciennes ou traditionnelles, la « chefferie » définit le profil d’un chef de tribu qui, » plutôt d’accumuler toujours plus « pour lui et pour ses proches et amis », décide de faire des cadeaux à ceux dont il est le « leader éclairé et reconnu pour sa sagesse ».

Un tel chef possède au moins 3 qualités premières :

1.Il doit être plutôt charismatique, attirer les gens autour de lui, être « rassembleur »,

2.Il doit avoir les idées claires et « s’exprimer de belle manière »,

3.Il doit souvent « faire des cadeaux, des dons » et cela non pour « posséder plus » mais plutôt pour se faire « aimer plus ».

Ainsi le besoin d’amour et d'estime de soi(niveau 3 de la fameuse pyramide des besoins fondamentaux de l’humain ) est-il structurellement satisfait.

Le chef, celui qui veut l’être, veut aussi « être aimé » de ses sujets et les sujets, ceux qui veulent le rester, veulent aussi et surtout, eux aussi, « être aimés » par le chef. La preuve ou « monnaie » utilisée pour cet étrange échange est le « cadeau » que fait le chef, variante au comportement plus actuel et généralisé d’accumulation de biens et de monnaie, …

Ceci pour mettre en lumière que suivant que la valeur dominante est celle d’AVOIR (accumulation de biens) ou bien celle d’ETRE (satisfaction du besoin d’amour et d’estime de soi), les modèles de sociétés peuvent changer complètement.

Cette voie d’analyse se complète de l’idée que le problème actuel de l’économie vient du fait que la notion de prix définie actuellement est mono dimensionnelle alors qu’il faudrait en réalité utiliser une notion pluridimensionnelle, l’une des raisons assez évidentes étant qu’on ne peut traiter avec « la même unité « des grandeurs non contraintes avec des grandeurs contraintes comme celle des fruits de la nature que notre industrie humaine utilise depuis toujours en les imaginant infinies…

(***) Essai sur l'Œconomie (***) paru aux Editions Charles Léopold Mayer (Paris, 2009) - Comment, dans le contexte de la mondialisation, l’humanité peut-elle concilier les nécessités économiques avec le fait incontournable que les ressources naturelles sont limitées ?

HPS

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