Comment décréter la baisse des prix immobiliers ?

ImmobilierCette question va devenir  d’actualité. Il faut prendre au sérieux les déclarations et réflexions du gouvernement sur la nécessaire baisse des prix de l’immobilier en France. Les formules  volontaristes de la ministre Cécile Duflot peuvent faire sourire (« Je ne veux pas de nouvelles bulles spéculatives »). Mais, derrière, les économistes moulinent.

Le sujet est notamment développé dans le rapport économique et financier qui accompagne le budget 2013. Des universitaires comme Hypolite d’Albis, professeur à Paris 1, plaident en ce sens depuis des mois. Les techniques utilisables pour parvenir au résultat souhaité ne sont pas évidentes (libération de foncier ? modification de la réglementation de l’urbanisme ? fiscalité ? contrôle des prix ? remodelage des aides ?) mais la direction l’est. Jamais, depuis très longtemps, un gouvernement n’a aussi clairement dit en France qu’il souhaitait la baisse des prix de l’immobilier. Le dire est un engagement politique lourd en faveur, schématiquement, des locataires contre les propriétaires, des jeunes contre les moins jeunes et des travailleurs contre les « rentiers ».

La raison principale de cette orientation n’est pas difficile à comprendre. Dans la configuration budgétaire actuelle, le gouvernement ne dispose d’aucun levier pour distribuer du pouvoir d’achat ce qui n’est confortable pour aucun pouvoir élu, encore moins de gauche. Faire baisser le poids du poste logement dans le budget des ménages serait le seul moyen d’obtenir un effet très significatif d’amélioration du pouvoir d’achat qui permette aux Français de supporter sans trop la sentir peser une politique de compétitivité c’est à dire de non-augmentation des salaires. Ce poste pèse en effet d’un poids dont on n’a pas toujours conscience. Dans le dernier petit livre d’André Babeau que j’ai eu l’honneur de publier (On entend dire que le pouvoir d’achat baisse. Ed Les Echos/Eyrolles) l’économiste nous rappelle, entre autres que le poids global de ce poste (loyer, chauffage, éclairage…) est passé de 12,2% de la consommation du ménage français moyen en 1960 à 25,4% en 2010 ! Plus du quart ! Cette proportion a encore augmenté depuis … et est plus forte pour les ménages les plus modestes …

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Commentaires

Pour ma part je peux citer plusieurs cas de commerçants ou de petits industriels parisiens pour qui la hausse régulière des baux commerciaux a provoque de graves difficultés si ce n'est l'arrêt pur et simple de leur exploitation.

Le prélèvement de l'immobilier est souvent devenu trop lourd pour beaucoup d'entreprises sauf celles à très fortes marges (luxe, mode fabrique off shore ou restauration standardisée genre fast food...).

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