God save Obama

090917-OBAMA.jpgToutes les nations du monde entreraient dans un brouillard épais si, en 2012, un candidat d’extrême droite, chauvin, protectionniste voire belliqueux devenait président des Etats-Unis. Le danger est réel. Il ne faut pas le sous-estimer.

Les peuples, quels qu’ils soient, n’aiment pas se sentir en descente. Ne parlons pas de déclin, le mot est trop lourd de références historiques. Disons seulement que le poids relatif des Etats-Unis n’est plus ce qu’il était, qu’il continuera forcément de baisser et que le passage à un monde multipolaire s’annonce délicat. 

Le géant est empêtré. S’il se passe quoi que ce soit, n’importe où sur la planète, au Honduras comme en Birmanie, chacun se demande ce que va faire Obama. Or ses armées sont embourbées, son budget repose sur le sable des dettes et ses bombes atomiques sont d’un piètre secours. Certes, les questions internationales ne préoccupent que médiocrement l’électorat d’aujourd’hui mais le climat dans lequel se déroule le débat sur l’assurance maladie montre que l’opinion se durcit. Un journaliste américain, James Carroll, a même noté que le mot « empathie », employé par Obama pour décrire une qualité d’écoute et de compréhension, suscite la polémique plutôt que le consensus. 

Le côté « premier de la classe » du Président commence à agacer nombre d’Américains alors même que son aura à l’étranger le rend particulièrement apte à conduire son pays de l’hégémonie à la codirection, du « leadership » au « partnership ». Les mois qui viennent s’annoncent cruciaux. Si Obama sort amoindri du « health care », il sera mal armé pour traiter avec la Chine, la Russie, l’Iran et autres interlocuteurs incommodes.

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Commentaires

Mon cher Marc,

Je perçois exactement ce que tu indiques dans le climat actuel et en particulier celui de l'économie et des entreprises.

Au sein d'un autre cénacle, nous travaillons à faire évoluer les organisations humaines, et en particulier les entreprises, vers plus de "transversalité" dans leur fonctionnement (quelque chose qui a à voir avec la solidarité en vue d'une finalité commune...) et des actions plus "collaboratives".

Plusieurs "bonnes pratiques" en ce sens venaient historiquement du JAPON et en particulier d'une entreprise phare, TOYOTA, qui a pris le leadership au plan mondial dans son secteur.

La TOTOTA Way pronait la collaboration, l'entraide et la recherche consensuelle d'une amélioration continue des choses.

Depuis quelque mois, cette tendance historique semblerait remise en question !

Le mot d'ordre venant de la direction nippone serait plutôt quelque chose comme :

" Dans le nouveau monde qui s'annonce, ce sera le chacun pour soi, chaque unité devra faire le ménage chez elle et ne plus compter sur la collectivité de l'entreprise, etc, etc "

De quoi avoir froid dans le dos et croire vraiment que le 3ième guerre mondiale est imminente, celle d'une compétition économique sauvage mais bien armée, dans laquelle la destruction du concurrent sera le seul vrai objectif collectif...

HPS

La difficulté actuelle du Pt Obama, ne vient pas tant du déclin américain que de l'ascension des autres (Chine, Inde, Brésil et même Europe). Il a compris avant la plupart de ses compatriotes que les Etats-Unis doivent devenir arbitres et négociateurs autant que leaders.

Cela avait déja été évoqué par Kupchan le conseiller aux affaires internationales de Bill Clinton. Il déclarait il y a quelques années que : plus les Etats-Unis veulent s'imposer, plus ils sont rejetés.Que leurs valeurs aussi bonnes soient-elles, ne sont pas universelles... et que l'Amérique change de l'intérieur.

Les valeurs puritaines traditionnelles se modifient avec l'émergence de communautés fortes en particulier, celle des hispaniques plus catholiques et latins que WASP.
Obama semble avoir compris ces modifications profondes... mais, arrivera-t-il à convaincre ses compatriotes ?

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