IGN versus Google Earth : le ridicule ne tue pas....

IGN-Google.jpgNous avons eu droit à un déluge de manifestations d'auto-félicitations à l'occasion de la mise sur le Net par l'IGN de photos du territoire français. Or que constate t'on ? La France est loin d'être couverte dans son intégralité et là où il y a une couverture photographique on est surpris de voir un "mitage" par des occultations toutes blanches. Il s'agit de photos de sites dits sensibles, occultés en application, paraît-il, d'un texte de 1945.

Il suffit d'aller sur le site de Google Earth pour avoir de superbes vues, en haute définition, de la base de sous- marins de l'Ile Longue, de l'usine de retraitement de La Hague, de Eurodif à Pierrelatte etc..Nous avons, une fois de plus, l'illustration de la toute puissance d'une administration quelque peu rétrograde. Quand arrêterons-nous d'avoir un train de retard ?

Il n'est pas inutile de rappeler, en outre, que les photos de l'IGN sont prises d'avions volant à 2.500m d'altitude alors que les images de Google Earth sont prises par des satellites à plus de 200 kms d'altitude. Malgré cette énorme différence de distance, je peux voir sur Google que les stores de mon appartement sont ouverts, ce qui est impossible à dire sur l'IGN.

Ce que l'IGN nous cache en application d'un règlement complètement désuet est déjà photographié depuis longtemps par tous les satellites américains, russes ou chinois et fait maintenant partie du domaine public. On peut voir sur Google, avec luxe de détails, la Maison Blanche, le siège de la CIA, la base navale de Norfolk etc. En outre le logiciel de Google est d'un usage beaucoup pratique que celui de l'IGN ; de surcroît ce dernier ne permet aucune impression. Il faudrait quand même vivre avec son temps.

Le ridicule n'est toutefois pas réservé à l'IGN. En effet, si sur Google on a une vue impressionnante des installations de fabrication d'armes nucléaires Pantex à Amarillo (Texas), la base de Guantanamo Bay est, quant à elle, floutée.

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Commentaires

On peut ajouter 2 autres griefs:
- un site inaccessible pendant 1 semaine ce qui prouve que l'opération marketing a au moins réussi auprès du public
- la plupart des vues proposées sont accessibles depuis des années sur le site www.mappy.com
Bref, j'ai beau chercher, je ne vois pas en quoi ce portail, dans sa forme actuelle, peut révolutionner quoi que ce soit.

Je rejoins votre avis et analyse. Ce qui est dommage, voire consternant dans cette affaire, c'est de constater que de telles choses soient possibles alors que dans les domaines de l'information nous ne sommes malheureusement pas leaders, mais suiveurs...
Nous ne devrions théoriquement avoir qu'à imiter les initiatives déjà existantes en y ajoutant des améliorations de manière à inciter l'intérêt de l'internaute. Or nous arrivons en retard avec des produits moins bons. Quel intérêt pour l'état de dépenser des crédits (je suppose que le coût du géoportail est loin d'être insignifiant) si la majorité des internautes se tournent vers des solutions proposant mieux ? On le sait pertinemment, ceux-ci se détournent bien vite des sites ne proposant pas le meilleur choix, pour ne pas y retourner.
Le Géoportail aurait pu être une bonne initiative, mais il aurait fallu finir le travail... On a un sentiment d'inachevé et on en vient parfois à préférer le slogan "Proudly made in USA" au désuet "Made in France".
D'autres grands projets Internet français et européens sont en cours, et cette expérience du Géoportail me laisse songeur quant à ce que nous réserve l'avenir par rapport à des projets tels que le moteur de recherche Quaero ou bien encore la Très Grande Bibliothèque Numérique...

Le Figaro du 23/06/06 indique 6 millions d'Euros ...

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