Poésie : le vivier du net

Signes des temps ou cygnes d’étang ? Comme pour contrer la dureté du monde moderne, la poésie se répand, et ce depuis la création du net, en vagues successives.  Un vrai tsunami !

Quel que soit le langage, quel que soit le pays, les nouveaux poètes, pour faire pendant aux anciens, couchent sur leur clavier leurs rêves poétiques. Les blogs et les forums sur le sujet fleurissent et chacun d’y placer sa prose et ses vers et d’y lire et commenter celles et ceux du voisin.

Les mots servent comme jamais à s’épancher. Douleurs et larmes, joies et peines, déclarations d’amour somptueuses, pamphlets en réaction d’un évènement, descriptions jubilatoires de mère nature, tous les mots sont pesés et calibrés en pieds ou pas. Et les poètes sont légions.

Mais quels desseins poursuivent-ils ces poètes ?

Une thérapie, où les maux sont transformés en mots ? Une séance d’exaltation collective pour pallier à la grisaille ambiante et rêver même un peu ? L’envoi d’un immense message d’Espoir subliminal à une Humanité technocratisée sous le joug des machines économiques infernales ? Un peu de tout cela sûrement !

Quels poids cela peut-il représenter en termes de lobbying ?

Dans nos époques dites moderne, le nombre fait la force. Et ce nombre-là est en croissance exponentielle. Encouragés par une certaine confidentialité, cachés ou pas derrière un pseudo, libérés des entraves du passé, les poètes d’aujourd’hui forment une masse sirupeuse et gluante indistincte gouvernée par l’instinct (*). Leur message, qui n’est pas direct, tend à modeler la réalité comme une argile pour lui donner une forme tangible uniquement accessible par le filtre des sensations et des sentiments.

Un esprit qui se meut hors de toute logique mais avec sa logique propre peut-il être contredit ?

En parallèle, il y a aussi le réveil des écrivains … mais là c’est toute une histoire !

(*) Ce que j’ai voulu signifier ici, c’est que tous ces gens qui écrivent et lisent de la poésie sur le net, tous ces gens forment en définitive une communauté. Une communauté au sens large, sans frontières, sans règles, sans valeurs exprimées, sans structure ni chefs, une communauté virale « banc de poisson» dont le conduite n’est ni appréhendable ni maîtrisable par les gouvernants et les centres économiques car en dehors de leurs sphères d’intérêt. Une communauté guidée par l’instinct du beau, des sentiments et des sensations.

Share

Commentaires

@ Jean-Luc : Merci pour cette ode à la poésie et ... aux poètes !

Une phrase me fait toutefois "tiquer": " les poètes d’aujourd’hui forment une masse sirupeuse et gluante indistincte gouvernée par l’instinct ".

Le mot gluant me fait penser à une limace et je déteste les limaces !

Masse "indistincte" en parlant
des poètes ! Là encore, si je devais penser à une masse indistincte, je penserai plutôt aux banquiers et surement pas aux poètes
loin de là !

Je pourrai en dire de même sur le choix du mot "sirupeux"... que j'accolerai volontiers aux courtisans de tout genre. Connaissez-vous des poètes courtisans ? Moi pas.

Amitié

Ajouter un commentaire