Banques : vous avez dit suspect ?

Dans l’époque un peu chaotique que nous traversons, tous les signaux faibles sont sans doute à écouter ! Que penser de celui-ci extrait de la Lettre financière de Simone Wapler ?

La banque espagnole Bankia est jugée non systémique. En jargon, « systémique » signifie que sa faillite n’entraînera pas d’autres faillites.

Nous ne demandons qu’à croire nos banquiers européens et leurs belles paroles sur l’état de leurs établissements respectifs, mais il faudrait qu’on nous explique :

  • Pourquoi les taux courts sur les emprunts d’État sont-ils négatifs ? Ce qui signifie que les zinzins (investisseurs institutionnels) préfèrent payer pour déposer leur cash quelques semaines à un État plutôt que de laisser leurs dépôts dans des banques !
  • Pourquoi Shell a retiré 15 Mds€ de trésorerie du circuit bancaire européen pour les mettre dans le système bancaire américain ?
  • Pourquoi le recours aux liquidités de la Banque Centrale Européenne atteint toujours des niveaux très élevés ?

Bref, la méfiance règne dans les milieux professionnels tandis que les banques et les autorités nous affirment que tout va bien. Avouez que c’est suspect…

La crise européenne est loin, très loin d’être réglée ; n’oublions pas que les banques sont chargées d’obligations souveraines de pays insolvables. Elles y sont incitées par une réglementation perverse puisque le système devenu la norme est : des États insolvables doivent secourir des banques insolvables et vice versa.

La réglementation bancaire favorise donc la détention d’obligations souveraines considérées comme faiblement risquées et dont les taux sont manipulés à la baisse....

Share

Commentaires

oui, on demande aux particuliers d'être plus courageux que des banques...
Mais les banques peuvent aussi dire que dans le système financier invraisemblable actuel, "on" (c'est à dire leurs salles de marché) juge les banques à leur exposition aux autres banques européennes. D'où leur fuite. Une fuite "rationnelle", même si collectivement cela revient pour les banques européennes à se tirer une balle dans le pied.

Ajouter un commentaire