L'information n'est plus sous contrôle, danger !

090518-Informations.jpgL'essor fulgurant de nouveaux usages de l'informatique aboutit à une explosion des flux d’informations tant sur les individus que sur les entreprises. Ces informations, de moins en moins maîtrisées et "maîtrisables", échappent à tout contrôle.

Les différents néo-acronymes informatiques insipides qui parsèment désormais les discours de spécialistes n'ont rien d'innocent et ceux-ci (Web 2.0, SOA, Cloud Computing, virtualisation, SAAS et j'en passe) méritent que l'on s'attarde un instant sur leurs conséquences immédiates et à venir.

Tous ces termes regroupent en fait des concepts simples : mondialisation, interdépendance, partage de l'information et des services, nivellement des contraintes, confusion entre informations sensibles et publiques... Les informations ne sont plus confinées au sein d'un environnement sous contrôle (de l'entreprise ou de l’individu), mais éparpillées et dupliquées un peu partout sur le globe. La protection de l'information sensible devient, dans ces conditions, ardue, voire impossible.

On le constate pour l'individu avec la quasi disparition de la notion de vie privée mise en exergue par les blogs, facebooks et autres sites dits « sociaux », sans parler des nouveaux services de géolocalisation qui le suivent à la trace. Et pour celle ou (celui) qui ne souhaite pas divulguer sa vie privée sur Internet, il y aura toujours quelqu'un qui, croyant parfois bien faire, s'en chargera tôt ou tard.

Les entreprises sont, elles aussi, confrontées à un risque similaire. En raison de l’Outsourcing, elles ont, de moins en moins, le contrôle de leurs données. Les majors de l'informatique, avec un succès grandissant, collectent de leur côté cette masse d'informations tout en rendant le marché captif.

Quand l'économie est au beau fixe, ces derniers offrent généreusement leurs services. Quand la crise survient, la plupart sont tentés de "monnayer", par tous les moyens, ces masses d'informations personnelles ou sensibles. La protection de l'information, qu'elle concerne l'individu ou l'entreprise, devient alors un enjeu stratégique complexe, car il est (presque) déjà trop tard.

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Commentaires

Excellent post!
Je pense qu'aujourd'hui il faut considérer que dès qu'une information est numérisée, elle n'est plus maitrisable.
Ceci pose une question fondamentale tant aux entreprises qu'aux particuliers: quelles sont les informations que je ne souhaite pas divulguer?
Que la réponse soit le plan produit à 5 ans ou la photo du petit dernier, la difficulté est alors de résister à la tentation de numériser ces informations.
Et honnêtement, qui est prêt à jeter son appareil photo numérique pour un bon vieux à pellicules?

La diffusion de la connaissance a depuis toujours, plus ou moins, il me semble, été associée à celle de secret.

Avant l'invention de l'écriture, elle s'effectuait de manière verbale et le vecteur en était le propriétaire initial ou bien un intermédiaire désigné. Celui-ci s'engageait si nécessaire au silence dans toutes les situations et il en devenait un nouveau gardien.

Après l'invention de l'écriture sur un support matériel, elle s'est effectuée par transmission physique de ce support.
Elle pouvait donc s'effectuer sans intermédiaire humain. Le gardien de l'information était devenu un responsable de la sécurité de ces supports, parfois au prix fort de sa propre vie.

Cette période a vu la naissance des copistes (population limitée aux clers, souvent des religieux) qui souvent confondaient en leurs personnes les deux fonctions précédentes d'intermédiaires et de responsables de la sécurité.

Beaucoup de choses ont changé lors de l'invention de l'imprimerie et tout particulièrement celle dite à caractères mobiles qui fut la première industrialisation de la diffusion de la connaissance et de l'information.

La spécificité du métier et de l'investissement technique nécessaire jouait, un peu, un rôle de frein à la diffusion mais aussi à l'évaporation de l'informatin et de la connaissance.

Aujourd'hui, la représentation numérique de l'information et de la connaissance (images,sons, géolocalisation, etc. ) possède une caractéristique unique par rapport à ce qui était précédemment.

L'être humain ne peut accéder seul à cette information sans disposer d'un dispositif matériel, technique, qui doit lui servir d'interface intelligent entre la forme numérique de l'information et une forme perceptible par l'un des sens de l'être humain.

Personne ne sait lire seul une bande ou un disque magnétique ou optique ou encore moins décoder les bits d'information véhiculés par des ondes hertziennes ou lumineuse !

Cette simple observation pose d'ailleurs l'épineux problème de la conservation ...

Il me semble qu'il n'existe donc qu'une seule voie pour assurer le secret ou du moins la diffusion limitée et contrôlée des connaissances et des informations sensibles. c'est celle du cryptage et celle de la technologie.

On pourrait imaginer ainsi que pour qu'une information soit transmissible entre deux personnes, il suffirait de la crypter et de la transmettre via la technologie choisie.

Sa compréhension viendrait uniquement par les deux inter locuteurs possèdant la clé de cryptage et bien sûr l'information cryptée lisible par une machine. Chacune de ces deux conditions devrait suivre des routes différentes les deux ne se rejoindraient qu'entre les mains des seules personnes concernées.

A cela rien de nouveau, bien sûr, mais la tendance générale du monde semble contraire à celle là.

Nous entrons de plain pied dans un univers où intimité et vie privée, telles que nous les concevons aujourd'hui n'existeront sans doute bientôt plus.

A moins que ....

GM

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