Finance et Thanatos

Le sexe peut être une addiction, DSK l’a prouvé en courant vers l’abîme. Eros et Thanatos ! La passion du jeu est une variante. Les vrais joueurs ne s’arrêtent jamais. Le plaisir du gain ne suffit pas à les combler. Ils sont fascinés par la possibilité de « perdre au-dessus de leurs moyens ».

Alors, mais alors seulement, ils ont la hargne. L’envie de « se refaire » leur donne le frisson jusqu’à ce que chute s’en suive.

Les habitués des casinos ne sont pas seuls en cause. Les traders, l’œil rivé sur l’écran de leur ordi, vivent également dans l’excitation permanente. L’appât du bonus les fait saliver mais l’éventualité de perdre les angoisse et en même temps les fait jouir. C’est, en partie, pour cela que les directeurs de banques veillent à ce que les traders ne restent pas trop longtemps en poste.

Le « spiel » a été, depuis des siècles, au cœur de la finance mais, apanage de quelques uns, il s’étalait sur la durée. Les technologies de l’information, les fameuses NTIC, ont tout changé. La sphère financière représente aujourd’hui plus de vingt fois le PNB mondial. C’est immatériel, grisant et suicidaire. Finance et Thanatos.

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Commentaires

@ Marc Lanval et à tous les lecteurs:

Vous croyez vraiment que les directeurs de banque "veillent à ce que les traders ne restent pas longtemps en poste" ?
je crois plutôt que ce petit monde bancaire et financier restera le plus longtemps possible sur le coup, bonus à la clé !

Le plus grave dans cette affaire, c'est que les meilleurs cerveaux, ceux qui construisent les robots et les logiciels de spéculation, ne se rendent pas compte de ce qu'ils font ! En effet les grosses têtes informaticiennes, normale sup, polytechnique, centrale et autres, sont en effet embauchés par les établissements financiers mais eux ne touchent pas de bonus !

Shakespeare disait "il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark". Que dirait-il aujourd'hui ?

Malheureusement pour nous, ces drogués de la finance jouent l'argent d'autrui, et non le leur... C'est la subtile et radicale différence entre les habitués des casinos et autres dépendants.

http://www.liberation.fr/economie/01012379536-a-la-socgen-le-trader-qui-...

A la Socgen, le trader qui en disait trop

«En seize ans de salle de marché à la Société générale, je n’ai jamais vu une telle situation, totalement délirante, surtout au vu de la communication de la banque sur les valeurs d’éthique, de rigueur et de professionnalisme.» En adressant ce mail à Michel Péretié, patron de la branche trading et investissement de la Société générale (SGCIB), Ghislain Le Mintier, alias «GLM», signe son arrêt de mort en avril.

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