Et si l'emblème de l'économie mondiale était... l'Autruche.

Aux Etats-Unis, seuls les 5 % des citoyens les plus riches
ont vu leurs revenus augmenter lors des 10 dernières années.
Les 95 % autres ont vu leurs revenus stagner ou diminuer ...

Si la consommation a bien  continué d’augmenter, c’est uniquement parce que l’on a poussé les classes moyennes (celles dont les revenus sont essentiellement dus à leur travail) et les pauvres (ceux qui n’ont pas de revenus pour à s’endetter de façon insoutenable. !

Lorsque les revenus stagnent, le choix est donc entre travailler de plus en plus en plus ou bien s'endetter de plus en plus ... pour acheter autant sinon plus.

Entre celui qui pousse à la faute et celui qui la commet,  qui est le plus coupable ?

Il existe une gigantesque incompréhension (ou bie hypocrisie) à comparer une économie basée sur une consommation financée principalement par une épargne déjà réalisée avec une économie basée presque uniquement sur une anticipation de revenus futurs  potentiels !

On peut se demander pourquoi des financiers qui se disent des gens ,par nature responsables ont pu se laisser aller à promouvoir cette funeste incompréhension, si ce n'est parce qu'ils n'étaient soumis, dans leurs appétits, à aucun contrôle ni à aucun « risque de sanction » ?

La première économie, traditionnelle, utilise des excédents financiers réalisés a priori par le consommateur augmentés, si nécessaire, d'un usage du crédit uniquement destiné à "acheter des biens durables", ceux dont le prix normal les met naturellement hors d'atteinte immédiate avec les seuls excédents dégagés par l’activité passée. Ces biens, non de luxe, sont caractérisés par le fait que leur usage, autrement dit leur consommation, est "par nature" réparti sur plusieurs années. Le crédit, dans ce cas est presque "sans risques" puisqu'il est facile de comparer la part d'amortissement (i-e d'usure ou d'utilisation) à la capacité de l'acheteur à assurer l'excédent financier nécessaire et suffisant pour en financer le prix, intérêts bancaires compris.

 

Dans cette première économie, le socle de consommation immédiate et incompressible doit être tel que les revenus des consommateurs leur permettent de constiter un excédent financier chaque année et de manière pérenne. Cela impose donc une condition "nécessaire" sur le montant desdits revenus ainsi qu'une analyse du budget réel de chaque consommateur. Cette condition n’est pas « suffisante »
toutefois pour supprimer totalement le risque mais il le rend prévisibile et contrôlable.

La seconde économie, moderne et spéculative, est celle qui pourtant nous donne une impression collective de richesse, celle qui se manifeste par l'indicateur que nous
appelons "croissance".
Elle s'appuie sur l'idée d'un pari qui est que l'achat anticipé
ou immédiat de tout bien de consommation peut être fait par tous, immédiatement, sans effort d’épargne préalable.

C'est bien le slogan de la société de consommation !

Le crédit dans ce cas est par nature à risques et il est très tentant d'alimenter la "croissance" en se cachant le "risque"...

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Commentaires

Lors de sa dernière conférence au sein du Club des Vigilants, Monsieur Luc Ferry, est venu renforcer la thèse que je proposais dans ce billet.

Les USA ont vu dès les années 90, les revenus de la grande classe moyenne diminuer !

Or, une économie basée sur une consommation poussée à ses limites, ne peut assurer un haut niveau d'échanges de biens et de services, que si "la grande armée des consommateurs" dispose de munitions... c'est-à-dire de revenus financiers "suffisants" actuels et futurs.

Cela est trop simple à comprendre pour que cela soit admis par tous.

Pourtant, un gigantesque transfert de richesses s'est organisé aux USA à la fin du XX° siècle depuis les "classes moyennes" vers et au profit principal des "classes supérieures". Or le rapport de nombre des unes aux autres est de de l'ordre de 10.
Aussi tout le monde peut comprendre qu'un tel transfert ne pouvait que rendre impécunieuse la majorité des consommateurs et donc que le volume des échanges marchands, dont la variation relative lorsqu'elle est positive est appelée "croissance", ne pouvait que diminuer.

Il semble que ce soit sous l'impulsion du Président Clinton qu'un "ordre" ait été donné aux banques américaines d'ouvrir massivement et au-delà du raisonnable, les vannes du crédit.

(Les traces de cet "ordre" existent !)

Cela ne change pas l'analyse que je propose, sauf que cela change la désignation des "responsbles-coupables", du moins au premier regard.

Luc Ferry m'a montré qu'une fois de plus, j'avais confondu (par méconnaissance ?) l'effet (ouverture massive du crédit puis des subprimes) avec la véritable cause (ordre du politique donné aux banques)

Toutefois, façe à la chaîne infinie des causes et des effets, je suis pris d'un doute.

Et si le politique de l'époque, face à une situation économique dont il n'était pas le seul responsable (la paupérisation des classes moyennes par diminution des salaires versés par les entreprises) avait pris une mesure de "relance de la consommation" sans doute inappropriée sur le long terme mais juste utile sur le court terme pour que le "système" ne s'éffondrat pas brutalement en causant un désastre social bien plus grave dans un pays où les "amortisseurs sociaux" sont quasi inexistants.

Peut-être que le désastre de l'époque et donc le désastre mondial d'aujourd'hui (la crise actuelle) aurait pu être évité si l'économie américaine n'avait pas choisi a préalable de beaucoup mieux rémunérer les upper classes ( à tendance financièrement spéculatrice) plutôt que les middle classes ( à tendance financièrement consommatrice).

Qui, par contre, a été le véritable responsable de cette évolution ?

Un vrai sujet de réflexion...

HPS

Beau sujet pour nos candidats présidents !

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