Nouveau capitalisme

La plupart des grandes entreprises américaines et européennes souffrent de « court termisme ». Des actionnaires volatiles, en quête de profit rapide, répugnent à approuver des stratégies susceptibles d’être juteuses dans l’avenir mais coûteuses dans l’immédiat. Les entreprises à dominante familiale résistent mieux à la pression et leurs résultats sur la durée s’avèrent, en général, meilleurs.

En Occident, les grandes entreprises familiales sont relativement peu nombreuses. Il n’en va pas de même au Moyen Orient ni, surtout, en Asie où les fondateurs d’entreprises rêvent de créer un empire transmissible de génération en génération. Dans cette optique, ils considèrent que toute stratégie digne de ce nom doit avoir la vue longue. Or, nous assistons, en ce début de XXème siècle, à un immense transfert de richesses en direction de l’Asie et des pays pétroliers. Tôt ou tard, des nouveaux capitalistes absorberont des anciens. Lakshmi Mittal est un exemple. Bon ou mauvais ? En tout cas à méditer !

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Commentaires

Je connais un grand industriel français qui a réussi à long terme mais qui disait toujours : « Je n’arriverais jamais à réussir le long terme si je loupe le court terme ». C’est la sagesse même. Méfions-nous des grands discours sur le long terme. Le court termisme a parfois du bon.

Une entreprise ne vit que parce qu'elle a des clients. Il est toujours plus coûteux d'acquérir un nouveau client que de le conserver.

Or de nombreuses entreprises en privilégiant le court terme ne jurent que par l'acquisition de nouveaux clients et vont même jusqu'à préférer vendre à un client un produit qui ne lui convient mais qui leur rapporte plus plutôt que de le conseiller judicieusement et d'établir un rapport de confiance qui enrichira la relation commerciale et permettra d'autres ventes dans le futur.

C'est je crois typique des très grosses entreprises internationales qui sont tellement éloignées de leurs clients qu'elles en sont réduites à s'abriter derrière des discours pseudo "client-focused" alors qu'elles laissent à leurs CRM et leurs services marketing le soin de faire vivre la relation commerciale, ce qui est une hérésie.

Elles génèrent ainsi à court terme beaucoup de cash qui est employé à assécher le marché en menant une politique de terre brûlée (rachat de leurs concurrents les plus petits, entente avec les plus gros) leur permettant donc se déclarer leader dans leur domaine alors même que leurs produits sont mauvais et ne correspondent pas aux besoins de leurs clients.

Qu'arrive t'il à ces entreprises par la suite ? Elles implosent lorsqu'elles ne peuvent plus se développer assez rapidement et sont incapables de suivre les changements du marché faute d'avoir su les anticiper.

@ Robert Guillaumot

Je suis bien d'accord sur la phrase du dirigeant en question !

Inutile de penser le long terme si on ne prend pas les disposition pour rester vivant à court terme.

Toutefois, assurer le court terme sans penser au long terme (ce que les professionnels appellent poétiquement "la tête dans le guidon") est aussi très dangereux.

C'est sans doute pour cela que la Nature nous a donné un organe visuel adaptatif, le cristallin, pour éviter que nous ne soyons que myopes et donc incapables de mesurer les risques et opportunités de notre environnement ...

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