L’ADN : infaillible... mais à manier avec précaution

ADN.jpgLes tests ADN sont réputés infaillibles pour confondre les méchants. En scénarisant des histoires où le criminel laisse sur la scène de son forfait un mégot ramassé à l’aveugle dans la rue, les auteurs de polars ont été les premiers à mettre le doigt sur les effets pervers de la toute puissance de la preuve par l’ADN et à attirer l’attention sur les erreurs judiciaires qui peuvent en découler.

Aujourd’hui, la fiction rejoint la réalité. En Alaska, l’analyse du sperme d’un violeur coïncidait avec l’ADN d’un délinquant notoire. Pour les enquêteurs, le coupable est tout trouvé ... sauf qu’il était en prison. Au terme de longues investigations, ils découvrent que le détenu avait, des années auparavant, reçu un don de moelle osseuse de son frère. Son sang fut ainsi "peuplé" de cellules contenant l’ADN de son donneur. Avec son casier judiciaire bien rempli, il aurait constitué le coupable idéal et aurait croupi, s’il n’y était déjà, de longues années en prison.

Maintenant, imaginons un instant que le même cas se présente pour un honnête homme dont le seul "tort" aurait été d’avoir eu besoin, pour continuer de vivre, d’un don de moelle osseuse ? Et que le seul compatible, anonymat des dons oblige, soit celui d’un méchant ?

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Commentaires

Il existe, malheureusement, de nombreuses autres méthodes que l'on considérait comme infaillibles pour déterminer la culpabilité d'un citoyen, et qui au final ont révélé leurs faiblesses.

De manière générale, il convient d'être circonspect quant à l'utilisation aveugle de tels procédés du moment qu'ils sont de facture récente (nouvelles technologies, génie génétique, informatique, etc.).

Exemples de technologies dont il faut se méfier pour établir des preuves tangibles de la culpabilité d'un individu : la messagerie électronique (facilement falsifiable), la géolocalisation de téléphones GSM, les traces de navigation Internet (risque d'inculpation d'un individu innocent si son ordinateur s'est retrouvé sous contrôle d'une personne malveillante à son insu), etc.

Quelque soient les procédés, il convient au corps judiciaire de faire preuve de prudence, et dans le cas d'utilisation de tels procédés d'en appeler au verdict d'experts *indépendants* au fait des limites de ces techniques d'identification.

Voilà deux exemples bien concrets qui montrent à quel point le principe de vigilance s'avère nécessairement primordial !

Voilà deux citations, la première de Pascal, la seconde de Pasteur. A bon entendeur ...

"Quelle chimère est-ce donc que l'homme? Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradiction, quel prodige! Juge de toutes choses, imbécile ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d'incertitude et d'erreur, gloire et rebut de l'univers..."

PASCAL

"Je crois invinciblement que la science et la paix triompheront de l'ignorance et de la guerre; que les peuples s'entendront, non pour détruire, mais pour édifier, et que l'avenir appartiendra à ceux qui auront le plus fait pour l'humanité souffrante".

PASTEUR

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