Désir de rupture

Sarkozy ou Villepin ? Ségolène ou un « Monsieur » ? Les Français ne parlent que de cela et il n’y a pas de quoi sourire. La France roupille depuis 18 ans et les gens ont compris qu’il était temps que ça bouge. Le deuxième septennat de Mitterrand a été celui d’un homme malade qui se réfugiait dans le « ni-ni ».

L’immobilisme a continué sous Chirac dont c’est, sans doute, la nature profonde. Le malaise est, aujourd’hui, si palpable que les candidats ne peuvent plus se permettre de faire campagne sur le thème de la continuité. Sarkozy l’a compris depuis longtemps puisqu’il a été le premier à employer le mot « rupture ».

Ségolène, quant à elle, est (à la fois par chance et par mérite) l’image même de la rupture. D’abord c’est une femme. Ensuite, malgré sa longue pratique de la politique, son langage n’est pas politicien. Elle parle de « désirs d’avenir », c'est-à-dire de « pourquoi » et fustige les technocrates qui s’enferment dans le « comment ». Peut-être un des candidats potentiels du PS saura-t-il, à son tour, insuffler de l’espoir. On comprend que les Français se passionnent. Ils veulent que quelqu’un, là-haut, sonne le réveil.

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Commentaires

Je ne crois pas à cette notion de rupture dans la gestion du pays, la seule rupture possible est purement verbale tant l'inertie francaise est énorme.
Ce qu'a très bien compris Sarkozy (et peut être Ségolène mais je n'ai pas eu l'occasion de l'entendre s'exprimer) c'est que, actuellement, ce n'est plus en France le gouvernement qui gouverne, c'est le peuple. On l'a bien vu au sujet du CPE. Il a compris qu'on ne changeait pas seulement en le décidant mais surtout en suscitant au préalable l'approbation. Il a annoncé la fermeture de Sangatte en l'expliquant, les francais l'ont accepté, puis seulement il l'a fait.
L'enjeu majeur des gouvernements à venir sera la communication.
Nul doute que si Villepin avait mieux expliqué la non-affaire Clearstream, il ne serait pas en ce moment dans le rôle du punching ball médiatique.
Attention quand même, à ce petit jeu le politique se rend l'esclave du bon vouloir "instantané" du peuple, ce qui revient à une remise en cause de la notion même du mandat du gouvernement.

Il est un règle que j'ai observée comme vraie et dont je ne suis pas l'auteur.

En matière de proposition, d'innovation, de changement,de réforme, il ne faut jamais oublier les freins qui, toujours, vont se manifester.
Pour chacun d'eux une action spécifique s'impose, qui a pour but, souvent, de chercher à les "desserrer" et non pas les supprimer totalement.

Face à toute initiative, on a toujours contre soi trois sources de forces contraires.

- le clan de ceux " qui auraient voulu faire la même chose mais sont opposés parce qu'il ne peuvent pas en tirer avantage ou gloriole personnelle ",

- le clan de ceux " qui auraient voulu faire exactement le contraire" et qui sont donc opposés, par construction,

- enfin, le clan, très largement majoritaire de ceux " qui auraient voulu ne rien changer " !

A chaque clan un traitement particulier s'impose.

Pour le premier, il s'agit de communiquer et de rassembler, de sorte qu'ils arrivent à s'identifier dans la mesure...

Pour le second, il s'agit de s'expliquer publiquement, de manière à ce qu'il n'y ait pas de fausses interprétations publiques qui puissent être valablement données et surtout entendues. Ils resteront des opposants.

Quant au troisième, la communication directe auprès d'eux est toujours utile mais elle doit être perçue de manière telle qu'ils aient le sentiment un peu confus que cela, au fond, ne les concerne pas vraiment.

Des techniques simples que l'ont enseigne à Sciences Po ou dans les Ecoles de Management...

HPS

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