Filières atomiques

khan.jpgUn procès qui se déroule actuellement à Mannheim met en lumière la complexité des circuits utilisés pour la prolifération nucléaire. Un ingénieur, Gotthard Lerch, est accusé d’avoir facilité, entre 1999 et 2003, l’exportation en Libye de composants utilisés pour l’enrichissement de l’uranium. Le trafic a été découvert lorsque Kadhafi, pour se réconcilier avec l’Occident, a démantelé des installations dont, jusqu’alors, il avait nié l’existence.

L’examen du dossier libyen a permis de remonter une filière conduisant à Abdul Khan, ce savant pakistanais qui a vendu de nombreux secrets non seulement en Libye mais aussi en Iran, en Corée du Nord et ailleurs. Les filières étaient tellement foisonnantes que Mohamed El Baradei, Directeur Général de l’Agence Internationales pour l’Energie Atomique a lui-même été surpris : « Quand vous voyez, a-t-il dit, des instruments conçus dans un pays, fabriqués dans deux ou trois autres, expédiés dans un quatrième puis détournés vers un cinquième, vous ne pouvez ignorer l’existence d’un réseau mondial ».

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Commentaires

Il n'y a là malheureusement rien de nouveau. Cela fait plus de 20 ans que l'on sait qu'il y a un traffic de design de centrifugeuses. En fait tout a commencé aprés la mise en service en 1980 de l'usine URENCO(Pays Bas) d'enrichissement d'uranium à des fins civiles par centrifugation.URENCO avait été crée pour concurrencer l'usine française d'EURODIF qui fonctionne avec la technologie de diffusion gazeuse. On savait que la technologie pointue de centrifugation est trés "proliférante" car beaucoup moins difficile à mettre en oeuvre que la diffusion gazeuse et les gouvernements et autorités internationales concernées ont fait preuve d'un grand laxisme.Tout le monde fermait les yeux, en particulier l'AIEA.
Tous les trafiquants de la Terre (avec quand même un sérieux background scientifique...) se précipitérent sur cette bonne affaire où on retrouva Lybie, Pakistan, Corée du nord aux côtés de scientifiques occidentaux véreux sinon félons.
Rappelons, en paralléle, que l'Iran pré-Khomeiny avait voulu prendre une participation importante dans EURODIF pour alimenter le programme nucléaire civil qu'il envisageait déjà.Un grave contencieux financier éclata entre l'Iran et la France. S'il n'en n'avait pas été ainsi, l'Iran serait partenaire de EURODIF et les problémes actuels, où l'on voit Rumsfeld et W jouer aux matamores, ne se poseraient peut-être pas mais ceci est une autre histoire.

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