La nécessaire éthique du libéralisme

La planète a pris la route des choses oubliant celle de l’esprit. Sans doute la source de nos passions est-elle l’amour de soi. Mais elle se double d’une réciprocité, l’assujettissement à l’autre. On n’est jamais quitte à l’égard d’autrui car on se construit au contact de l’autre.

L’homme seul ne peut survivre et c’est dans le contact avec ses semblables, avec le groupe, qu’il apprend les codes de la société : sortie de soi, solidarité, compassion. Tant il est vrai que pour prospérer depuis des centaines de milliers d’années le sapiens a eu besoin des autres pour survivre. La morale est peut-être d’abord génétique mais elle peut s’imposer aussi à nous sans notre consentement, sans qu’il nous soit possible de nous dérober. Je suis « malgré moi pour les autres ». Nulle magnanimité, c’est mon destin d’homme façonné par d’innombrables générations et par ma construction auprès des autres. Si je suis homo empathicus, c’est par nécessité.

Dans cette mondialisation faite d’interactions de toutes natures, les identités se réfractent, les altérités guérissent. Les jeux de miroirs peuvent aussi introduire la tentation d’aider son prochain ; transformer de la pression extérieure en pression intérieure.

Car si même la vie était appropriation et assujettissement des plus faibles, si rien n’étant ni bon ni mauvais, le plus efficace devenait sans limite le plus fort, la violence devrait malgré tout s’apprivoiser, faute de quoi son coût, dans une société composée à la limite de maîtres et d’esclaves, risquerait de devenir inacceptable.

Tel est cas dans le domaine de l’économie. Le siècle des lumières prétendait émanciper l’homme du despotisme et des préjugés. Les temps modernes ont enfanté un capitalisme généralisé à l’ensemble de la planète, un libéralisme sans foi ni même loi, appliqué partout sans bénéficier du respect général. Pour beaucoup ce capitalisme use et corrompt et crée ainsi les germes de sa destruction. La culture-monde est loin de déboucher sur un consensus dans ce domaine. Car la réflexion économique a pris son autonomie par rapport à la morale. La crise actuelle a braqué les projecteurs sur ce divorce. Faute du principe d’équité et de responsabilité socio-économique, les marchés se sont financiarisés et l’appât du gain a succédé au « doux commerce ». De la Grèce antique à l’Europe du Moyen-âge l’analyse économique était une branche de la morale et de la théologie. Les phases d’essor de l’économie marchande ont conduit l’économie à devenir politique tant son rôle est devenu majeur dans l’évolution des sociétés. Depuis quelques décennies et surtout quelques années, l’appât du gain a transformé de nombreux nouveaux maîtres du monde en spéculateurs sans garde-fou : l’homo-économicus est en train de devenir surtout un capital davantage qu’un marchand ou un consommateur. Les risques qu’ils prennent ont ceci d’exorbitant que le gain leur en reviendra alors que le coût sera assumé par la collectivité.

Le capitalisme égalitaire c’est un bateau sans voile et sans moteur. Mais la gestion actuelle des gains financiers, des salaires, bonus, retraites garanties des managers commence à donner une image dégénérée du capitalisme. Comment demander des sacrifices à ceux qui ne partagent pas équitablement les résultats d’une entreprise. Un tel système bloque tout espoir de consensus. D’où la nécessité d’une nouvelle sagesse prenant en compte une responsabilité intergénérationnelle, l’aspiration à une société plus juste et la notion du bien commun. Dans ce domaine la sphère économique ne se distingue pas des autres sphères de la vie sociale.

Il ne sert à rien de danser la danse du scalp devant le libéralisme, il faut simplement le doter d’un code moral qui le rende acceptable à la majorité. Qui recrée un peu de vertu et de grâce dans le système en déclinant l’immense désir de justice et de dignité de l’homme du XXIe siècle. En notant que le concept de justice est probablement le premier, comme le notent certains ethnologues, qui a surgi dans l’esprit humain. Confucius notait que ne pas agir quand la justice commande c’est de la lâcheté. Le juste est la seule règle du confucéen dans les affaires du monde. Confucius toujours lui avait défini de la façon suivante le principe qui pourrait servir de guide pour toutes les actions de la vie : « Ne jamais faire aux autres ce qu’on n’aimerait pas qu’ils nous fassent. »

Pour être efficace, un code éthique des temps modernes ne peut se limiter à ces principes confucéens. Pour freiner l’absentéisme du cœur qui accompagne souvent la concurrence sans frein il devrait décliner quelques autres commandements. De nombreuses prémices en existent. C’est ainsi que le Congrès Mondial des Imams et Rabbins a décidé de rédiger une charte éthique des religions, véritable manuel de savoir-vivre ensemble. « The United Nations Global Compact » initiée par Kofi Annan en 1999 offre un point de départ intéressant à un tel code. Cinq mille deux cents sociétés originaires de cent trente pays s’y conforment d’ores et déjà. Dès 1993 à Chicago une déclaration « Toward a Global Ethic of the Parliament of the World’s Religions » ouvrait le champ d’une telle réflexion, suivie par les « OCDE Guidelines for Multinational Enterprises » en 2000. Ce texte déclinait les valeurs suivantes : l’honnêteté, la transparence, la justice, la vérité. Plus récemment un sage hindou, Sri Ravi Shankar a proposé aux Nations Unis une déclaration universelle des valeurs humaines mettant en valeur la compassion, la coopération, la générosité, la paix, l’intégrité, la sincérité…

Avec Daniel Rondeau, journaliste écrivain, j’ai moi-même tenté de réunir il y a une quinzaine d’années à Fez, pendant le festival de musique sacrée, quelques représentants des grandes religions monothéistes, le Cardinal Lustiger, le grand Rabbin Kaplan et le grand Imam de Rabah car les réservoirs spirituels de passions et de sagesse ne peuvent être tenus à l’écart de l’élaboration d’un code moral de l’humanité. Daniel Rondeau et moi-même devions représenter les droits de l’homme à l’occasion de cette répétition d’un processus plus vaste qui aurait dans un second temps regroupé également des bouddhistes, des hindouistes, des libres-penseurs, des prix Nobel de la paix et quelques patrons d’ONG. Il y a en effet dans ces structures de quoi puiser quelques principes. Ma tentative a échoué en raison de l’assassinat des moines de Tibhirine en Algérie qui a provoqué le désistement du Cardinal Lustiger.

Dans les grandes religions monothéistes, à des degrés différents, Dieu parle à l’homme qu’il souhaite pleinement responsable. Tout homme est jugé sur ses actes. Il appartient donc à l’homme de rassembler les étincelles divines et d’humaniser le monde. Ce que l’on peut donc attendre d’un tel conclave c’est une vérité de l’action recherchée au plus profond de la tradition et que ce fondamental circule entre les interlocuteurs. Le bouddhisme ajoutant sa tolérance à certaines formes d’exclusion. Bref l’objectif d’une telle réunion serait de dire une Parole, la parole de Dieux qui ne se combattent plus. Chaque religion devant trouver son chemin vers ce fond commun et lutter contre son propre fondamentalisme. Dans « les origines du christianisme » Renan écrivait déjà : « La morale est entrée dans la religion ; la religion est devenue morale. L’essentiel, ce n’est plus le sacrifice matériel. C’est la disposition du cœur, c’est l’honnêteté de l’âme qui est le véritable culte (…) Le règne de la justice, oui, telle est bien la loi de ces anciens prophètes (…) ». Arriver à une hospitalité de conviction proclamant une universalité humaine idéale, acceptable et partageable par tous, croyants ou non, tel est l’objectif, certes ambitieux, que devrait se fixer les interlocuteurs d’un tel concile.

Encore faudrait-il pour que ce dialogue ne soit pas un leurre que les participants s’accordent au moins sur une totale liberté de conscience, de religion, de culte, de croyance ou de non-croyance. Juifs, chrétiens et musulmans ont tant perdu de siècles à se déchirer qu’un tel vœu n’est pas abusif.

L’humanité ne cesse plus aux frontières du village, de la tribu, de la nation, du continent. Notre civilisation scientifique et technique est confrontée pour la première fois à la tâche d’assumer à l’échelle planétaire la responsabilité de nos activités. Notre participation au monde ne peut se concrétiser que dans la dialectique de l’Un et du Multiple, même si chacun d’entre nous a une manière originale d’être humain. Le libéralisme peut-il dans ces conditions rester totalement permissif. Parallèlement, on l’a vu, la modernité réclame une véritable création de valeurs qui soient complémentaires de l’extension de la maîtrise technique. Ce sont les notions de solidarité, de générosité, d’altruisme qui font de l’homme une espèce supérieure. Il est urgent de modérer la passion de la concurrence avec un peu de cet amour du prochain.

Et de permettre à chacun, sous l’ombre portée d’un code éthique universel, un « approfondissement personnel du sens grave de la vie », (Thomas Mann).

Le libéralisme ainsi tempéré et accepté y gagnerait ses lettres de noblesses.

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Commentaires

Désolé, mais je ne crois pas au capitalisme tempéré par la morale religieuse. Le capitalisme n'a rien à voir avec aucune morale, sa seule justification est son efficacité.

Or nous savons que la recherche du profit maximal n'est pas, n'est plus, synonyme d'efficacité maximale, ni surtout gage de pérennité, non pas parce qu'il devient "inacceptable" pour les populations, mais parce que les capitaux, pour s'investir, ont besoin de visibilité, donc d'un environnement stable.

Le capitalisme a besoin de règles connues et acceptées. Un capitaine d'industrie peut faire "un coup" qui déstabilisera un temps le paysage financier. Une nouvelle technique peut ouvrir de nouvelles perspectives, et obliger à passer par pertes et profits des modalités anciennes de production industrielle. Mais le capitalisme ne peut vivre ces mutations, ces évolutions, qui sont rarement linéaires, que si, par ailleurs, il est assuré d'un peu de permanence.

C'est pourquoi je vote socialiste. Vous pouvez m'accuser de cynisme, mais je considère que la social-démocratie, avec tous ces défauts, est la meilleure gestion possible, ou la moins mauvaise, du capitalisme, parce qu'elle tend à construire des règles acceptables et acceptées par toutes les parties, donc assurées d'un peu de durée.

Le texte d'Esambert est très beau, mais pour moi, c'est un témoignage des illusions d'une droite chrétienne et humaniste. Ce sera un parfait document pour les historiens du XXIIème siècle qui s'interrogeront sur les aveuglements de notre époque.

Cher Pascal,

Je comprends votre raisonnement, mais ne faut-il pas le poursuivre ?

D'abord, qu'est-ce que le capitalisme, sinon l'institution de personnes morales dont l'existence excède celles des personnes physiques qui la composent, et a pour finalité de réaliser des surplus d'expoitation qui, soit rémunéreront le risque et l'initiative pris par ceux qui l'ont établie, soit seront mis de côté pour financer sa durée et sa croissance ? Quoi de plus naturel ? Et cela "marche" parce que, et dans la mesure où, chacun y trouve son enrichissement matériel. Certes, cela conduit volontiers à l'esprit de lucre et à toutes sortes de mauvais penchants. Et, s'il est naturel, le capitalisme est facilement suspect de n'être pas moralement légitime dans son action et dans ses ambitions. Aussi faut-il un Etat et des lois pour éviter les débordements et l'abus des forts contte les faibles. Et, aussi, une morale est-elle très nécessaire à la qualité de vie : traite ton prochain comme tu voudrais être traité.

Et qu'est-ce que le socialisme ? Consacrer tous ses efforts, organiser sa vie, en fonction du bien commun. Est-ce légitime ? Oui, bien sûr. Est-ce naturel ? Non, bien sûr, car où est la gratification individuelle (donc ressentie) de l'effort ? Dans la joie de travailler pour autrui ? Ou dans la satisfaction d'une névrose ? Dans l'exercice d'un pouvoir sur autrui parce qu'on s'est autoproclamé représentant du peuple ?

La faiblesse du capitalisme, c'est qu'on peut toujours contester sa légitimité. Mais cette faiblesse nous laisse place et liberté de nous mouvoir. La tare du socialisme, c'est qu'on n'a pas le droit de contester sa légitimité. Pire encore, c'est qu'il ambitionne de "changer la vie" ou de "changer l'humanité". Pol Pot, Hitler, Staline, Fidel, Mao... s'y sont essayés, mais non merci, merci non.

Je ne me prends pas pour St Augustin, mais suis quand même étonné que, depuis un siècle que la connaissance a bouleversé notre perception du monde, on ne se fasse pas la réflexion que ce monde matériel où nous vivons ("ce monde", disait le Christ), est régi par la "loi de dévoration universelle" : c'est vrai des astres, c'est vrai de la biologie, c'est vrai des hommes (tous "physiquement" cannibales à l'origine, et qui le sont restés psychologiquement), c'est vrai de l'économie.
L'étonnant est que l'homme peut, soit transformer la dévoration en souffrance et malheur infligés, soit en harmonie, beauté, bonheur, Bach, Schubert, Verdun ou Giverny... Et c'est, là, affaire de volonté et de comportement, c'est-à-dire, de morale.

Le capitalisme, pas plus que le jardinage, n'est bon ni mauvais : c'est un élan naturel de la vie. Le socialisme, lui, est une prothèse qui blesse la nature. Sauf si on cesse de le définir comme alternative au capitalisme et si on le pose en choix de priorités d'action : plutôt l'égalité que la liberté, plutôt la distribution que la production de richesses, plutôt les libertés individuelles que la raison d'Etat... et, donc, comme un pôle d'alternance.

Tout cela pour dire que la pensée d'Erambert me paraît mériter attention.

@ PB

: "Le texte d’Esambert est très beau, mais pour moi, c’est un témoignage des illusions d’une droite chrétienne et humaniste. Ce sera un parfait document pour les historiens du XXIIème siècle qui s’interrogeront sur les aveuglements de notre époque."

+1 http://fr.wiktionary.org/wiki/plussoyer

Sky

Oui, il est urgent que le marché s'ouvre à la gratuité et à la générosité.
On oublie qu'Adam Smith, présenté comme le concepteur de l'hyper libéralisme, était d'abord un moraliste. Pour lui, la main invisible est mue par un être doté d'une conscience morale. Il rejetterait avec horreur le cynisme et la monstrueuse indifférence des marchés qui sont une perversion du capitalisme.

Cher Bernard,
J'ai été très sensible à votre tribune. Son humanisme, sa philosophie de l'autre, et sa spiritualité (laïque ou religieuse, là n'est pas mon propos) m'ont paru comme étant précisément ce dont nous manquons souvent aujourd'hui.

Ce message me donne l'occasion de vous remercier à nouveau de m'avoir permis de me joindre au Club des Vigilants, dont les réflexions m'intéressent et qui m'a, au bon moment de ma trajectoire professionnelle, remis le pied à l'étrier pour poursuivre avec une énergie renouvelée.

Avec ma profonde et respectueuse amitié,

Cher Bernard,
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt et d'émotion ton beau texte sur l'éthique du libéralisme. Cela m'a fait penser à l'oeuvre philosophique d'Emmanuel Levinas, qui oppose dans sa thèse "Totalité et Infini" l'ontologie de l'Ëtre à l'ontologie de la Morale, message exprimé de manière beaucoup moins académique dans l'admirable essai de Catherine Chalier : "Emmanuel Levinas, l'utopie de l'humain". Mais sans doute tout cela t'est déjà familier.
Bien à toi.

Bravo, Bernard, pour ta chronique. J'en approuve chaleureusement les termes. C'est autour des valeurs simples - mais universelles - que tu évoques, que nous parviendrons à retrouver du sens et de la vie.

J'ignorais ton initiative, il y a trois lustres. Je regrette son échec. Je déplore d'autant plus la défection de Lustiger qu'elle a pris prétexte d'un crime dont on ne sait quels sont les protagonistes (bien qu'on discerne un peu, aujourd'hui, à qui il a profité...).

J'espère que d'autres reprendront ce flambeau. Il y a, épars, des ferments de sagesse qu'il faut rassembler. Je forme le vœu que ton appel soit relayé bien au-delà du cercle du Club des Vigilants. Je serais heureux d'y aider, si je le peux.

Bien à toi.

Votre texte sur le libéralisme est très beau !

Il mériterait une large diffusion en ces temps de cynisme triomphant !
Amitiés,

La solidarité qui est ici prônée ne peut avoir de sens qu'étendue à l'intégralité du vivant, bien au-delà de l'homme, de ses appétits et de sa cupidité native. Le tout de l'homme n'est pas l'humanité. Le tout de l'homme est la biosphère, la Terre et, au-delà, le cosmos. L'humanisme est une forme édulcorée de narcissisme et de nombrilisme.

cher Bernard

Votre texte est magnifique. On pourrait le qualifier de "tentative de synthèse entre le libéralisme et l'humanisme". Je voudrais ajouter ma pierre à cette belle initiative.
Souvenons nous de la phrase de Pascal: "l'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que s'il veut faire l'ange, eh bien il fait la bête".
Le comportement humain est le résultat d'un dosage circonstantiel de ressorts fondamentaux: chercher son intérêt, assurer sa sécurité, et hélas aussi, essayer de dominer l'autre. Quand ces tendances indéracinables sont en échec, l'homme réagit "mal". C'est alors la jalousie, la peur, et l'agressivité. Nous partageons tout cela avec les animaux supérieurs.
Mais la supériorité de l'homme sur l'animal, c'est le prodigieux développement de son cerveau, qui est devenu capable d'analyses complexes et surtout de simulations du futur. Ainsi l'homme a t il réalisé que les affrontements et les combats, s'ils flattaient son ego, étaient in fine des jeux à somme négative, alors qu'il existe des jeux à somme positive, pourvu que l'ego sache se taire.
De cette évolution sont nés l'esprit de justice (propre à l'espèce humaine comme vous le rappelez) et surtout la générosité.
Une constatation éternelle vient apparemment perturber cette belle lumière: l'homme n'est jamais plus performant et plus efficace que quand il est en compétition, justement quand l'espoir de la reconnaissance par les autres le mobilise. Jusqu'à une époque récente, la société avait trouvé des règles de comportement qui préservaient et même servaient l'intérêt général. L'invention de l'argent, qui a été une avancée économiquement prodigieuse, a eu hélas des conséquences "collatérales" regrettables: l'homme moderne est devenu obsédé par le gain de l'argent, au point d'en perdre le sens de l'intérêt collectif.
Voilà, à mon sens, le vrai défi de la société actuelle: comment restaurer dans les esprits et donc dans la morale, le ressort de l'intérêt collectif, alors qu'il est bien évidemment exclu de vouloir supprimer le rôle économique de l'argent?
Si un groupe de réflexion est formé sur ce thème, j'y participerais bien volontiers.

très cordialement

En premier lieu il faut bien savoir de quoi on parle. Le libéralisme est une philosophie politique dont la base est une théorie du droit naturel (qui a donné les droits de l'homme) et qui date en gros de Hobbes dont la motivation au départ était de rendre impossible des guerres telles que les guerre de religion. La médaille libérale comporte deux faces, l'une purement politique qui conduit a la démocratie l'autre économique. L'ethique du libéralisme est parfaitement définie et ne souffre la critique que de ceux qui ne supportent pas la liberté. Mettre sur le dos du libéralisme la dérive de la finance c'est se tromper de cible: la finance est l'exemple parfait d'une oligarchie déconnectée constituée des états, des banques centrales et et des grandes banques. Dans ces conditions vouloir a partir de la soigner le libéralisme c'est soigner Bobby en donnant des médicaments a Tom, echec assuré.

Je relis, en visitant le site des Vigilants en cette rentrée 2013, ce magnifique texte, qui n'a rien perdu de sa fraicheur.

Contrairement à certains commentaires, il est marqué d'un grand réalisme.

Le socialisme (dans sa version communiste, mais aussi à y bien regarder, et plus mollement, dans sa version moralisante et autocentrée actuelle) était vicié par la représentation mensongère de la réalité qu'il imposait et que presque tous, par intérêt mais le plus souvent par lâcheté,faisaient semblant d'admette comme une vérité (cf le Maître et Marguerite de Boulgakov).

Le capitalimse, dans sa version radicale et financière actuelle, repose sur le mensonge (et non pas l'illusion) selon lequel la spéculation crée la richesse économique et que l'enrichissement de quelques uns est excellent pour tous.

Tous deux sont fondés sur une vision foncièrement athée du monde, qui dénie (et naturellement tourne en ridicule) l'existence d'une vérité ou d'une révélation.

Pourtant, où trouver un ultime régulateur de nos comportements et de nos instincta ailleurs que dans la vérité ?

La perspective d'interroger les religions notamment monothéistes sur ce thème était une intuition un epu folle. Elle ne pouvait pas réussir avant la grande crise du capitalimse financier de 2008, tant les esprits y étaient peu préparées.

Mais pourquoi ne pas reprendre cette tentative? Les esprits ont évolué, et certains chefs religieux y sont sans doute prêts.

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