CMM=5

Connaissez-vous le Capacity Maturity Model ? Il s’agit d’un modèle de notation définissant les meilleures pratiques en matière de développement et d’intégration informatique. L’échelle va de 1 (état proche du chaos) ? 5 (garantissant moins de 1 bug pour 100.000 lignes de code).

Seules 3 entreprises au monde atteignent le niveau d’excellence, le fameux CMM5. Toutes sont d’origine… indienne.

Voil? qui bouleverse notre vision de la mondialisation. Car, il ne s’agit plus seulement de délocaliser, au détriment de la qualité souvent, des services jugés trop coûteux ou non stratégiques mais bel et bien de rechercher qui est capable de produire des développements complexes. Et ? ce petit jeu, seule l’Inde aujourd’hui sait réaliser des programmes structurés dans des langages aussi courant que Java (un des standards utilisés notamment sur Internet).

Une des raisons est le niveau de formation des développeurs : de niveau Bac+3 ou 4 en Occident contre un niveau Bac+8 en Inde ! Le développement n’est quasiment plus assuré en Europe ou aux USA par des ingénieurs, ceux-ci considérant cette tâche comme dévalorisante par rapport ? une fonction de chef de projet.

Reste qu’? force de confier tout le savoir-faire aux pays émergents, on perd peu ? peu la maîtrise de son environnement.

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Commentaires

Ma vision des choses est légèrement différente. Aux USA, le rôle d'expert en logiciel, est très valorisé. On trouve parfois des personnes de ce métier ? haut niveau de visibilité. Par contre, particulièrement en France, le métier de "fabricant de logiciel de haute qualité" est de plus en plus dévalorisé au profit des autres activités d'un projet informatique. Pour beaucoup de personnes qui sont des experts du développement et pas des experts fonctionnels ou des métiers de l'entreprise, il n'y a pas d'autre issue s'ils veulent " gagner plus " que d'aller faire de plus en plus ce qu'il n'ont pas appris ? faire !

Faire le métier complexe qu'on a appris ? faire est de plus en plus considéré comme être une " artisan du cambouis " !

Cela laisse la place ? des Indiens qui outre le fait d'être moins chers (en Inde) ont l'avantage de ne pas avoir d'a-priori pour le "cambouis".

Dans des villes indiennnes comme Bangalore qui vivent de l'informatique, les programmeurs de logiciel font partie de la "upper class" économique, qui rouent en voitures de luxe, ? proximité des bidonvilles et de la terre battue..

Il se crée l? -bas un clivage violent avec des personnes qui sont de véritables "mercenaires" qui passent d'une entreprise de logiciel ? l'autre du jour au lendemain et se vendent au plus offrant.

Le far-west du logiciel me rappelle quelque chose !

En France, on a peut-être ici une autre manifestaion du bon vieux principe de Peter: une lente ascension vers le plus haut niveau d'incompétence...

Henri-Paul,

Je rejoins en connaissance de cause votre commentaire.

Les informaticiens, qui sont comme tout le monde le sait des techniciens, sont dévalorisés. Aujourd'hui, un technicien qui prend en charge l'assistance, la dépannage et diligente les interventions techniques sur des systèmes aussi complexes et sensibles que l'encaissement de la grande distribution est appel et qualifié d' "Assistant clientèle". Alors que le chef de projet chargé de la mise en oeuvre d'un cahier des charges qu'il n'a pas forcément établi est lui, qualifié d'ingénieur grands comptes. Il ne s'agit pas pour moi de dévaloriser son rôle mais bien d'abonder dans votre sens lorsque vous déclarez que les métiers ? la base des activités sont négligés et mis en retrait. Comme si une entreprise du secteur de la haute technologie ne pouvait se contenter que d'ingénieurs et de cadres...

D'autre part cette attitude générale conduit ? ce que des "dénominés" cadres exercent des fonctions en dessous de leurs qualifications et par l? même en viennent ? se retrouver sur la même sellette que le furent ceux qu'ils ont remplacé...

Pourquoi dites vous en "connaissance de cause", si cela n'est pas trop indicret ?

Gilles,
Je doute que ma situation personnelle intéresse les lecteurs du Club, je vous invite donc ? prendre contact avec moi par courriel ? l'adresse suivante si le désirez :
jose (at) laecite.org (vous rectifierez de vous-même)

Finalement nos avis convergent: il est clair, en France particulièrement, que les métiers techniques sont dévalorisés et qu'au-del? de chaque problème individuel, il se dessine globalement une perte de compétence qui nous sera probablement préjudiciable.

Meriem,

Effectivement je crois aussi que nos avis convergent. Les métiers techniques sont dévalorisés comme le furent les métiers manuels, les ouvriers. Plus généralement, et ce n'est pas un simple comportement professionnel mais dans tous les secteurs, y compris politique, c'est la base qui est dévalorisée. Or sans une base de qualité, on ne peut rien construire de solide...

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