France

Nécessaire rénovation de la politique

Durant ces mois de campagne présidentielle puis législative, nous n’avons pas entendu ce qui aurait pu être l’essentiel : comment refaire de la politique en donnant aux personnes du « pouvoir d’agir ». Pour cela, il faut sortir des idées toutes faites sur « la société bloquée », sur « le désintérêt à l’égard de la politique », sur « le repli individualiste ». Ces analyses à courte vue ne prennent pas en compte la réalité de la société ni ce qui la transforme en profondeur. En 2012, l’absence de marge budgétaire peut être vue comme une chance historique, bien que paradoxale, de rénover la

Du recyclage à l’écoconception

Il y cent ans, il suffisait de sortir les déchets des villes. Plus tard, il a fallu les éliminer. Maintenant, les opérateurs doivent les valoriser et les industriels s’efforcer de fabriquer des objets le plus recyclable possible. Que peut-on espérer ? Faut-il croire aux sirènes du « zéro déchet » ? Mais tout d’abord un petit mot sur SITA France, filiale du groupe GDF-SUEZ. Créée en 1919, la Société Industrielle des Transports Automobiles (SITA France) emploie aujourd’hui 23 000 salariés et génère près de 3,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Mes responsabilités, ces douze dernières

J’espère me tromper

Chers amis, Certains n'aiment pas les cyclistes, les coiffeurs et les Juifs. Moi, je n'aime pas François Hollande. Ce dernier est le 7e Président de la Ve République. Les six premiers ont successivement été au-dessus des partis, puis de droite, puis du centre, puis de gauche après avoir été proches de la droite extrême, puis de centre gauche en prétendant être de centre droit, puis de centre droit. Quand je fais cette liste et que j'y ajoute le Président élu, je ne puis m'empêcher de me poser la question : « cherchez l'erreur ». C'est viscéral et je m'en veux qu'il en soit ainsi : j'ai de la

Trois bonnes nouvelles

Cher Cheng, La petite surprise de l'élection du Président François Hollande, n'a pas été que ce soit lui. C'était une prédiction des experts avec une unanimité, sans précédent. En revanche, le score du perdant, le désormais citoyen Sarkozy, un finish tout à fait honorable, est plus fort qu'annoncé. Ce qui confirme que deux France politiques sont bien distinctes et le restent, au-delà de la personnalité des candidats. Impossible, pour un temps, de savoir comment se comporteront les nouvelles équipes, ni les nouvelles directions qu'imprimera le nouvel élu. Après dix ans de pouvoir de droite, c

Les parcs d’attractions, une horreur absolue ?

Ceux qui ont regardé tout ou partie des « Vivants et des morts » sur Arte se souviennent peut-être de cette réplique. Un des ouvriers en lutte contre la fermeture de l’usine évoque l’horreur absolue, pire que le travail à l’usine, pire que le chômage : la transformation du site en parc d’attractions ! Cette réplique fait écho à la brillante contribution de Claude Riveline qui écrit, entre autres, dans sa lettre à un ami étranger : « Dans l’inconscient collectif français, il est manifestement préférable de perdre de l’argent en fabriquant des tracteurs que d’en gagner avec des carrés de soie »

Cécité industrielle

A l’heure où les plans sociaux se multiplient et le chômage technique explose, l’urgence d’endiguer la désindustrialisation croissante du pays et d’en restaurer la compétitivité se fait jour. La création, par le nouveau gouvernement, d’un ministère du Redressement productif reflète le volontarisme des pouvoirs publics. Mais le défi de la désindustrialisation concerne, aussi et surtout, les entreprises. Prenons le secteur automobile. Alors que les constructeurs allemands affichent des résultats mirobolants, leurs homologues hexagonaux, en particulier PSA, sont à la peine. Parmi les clés du

Pas de croissance européenne sans un minimum de fédéralisme

Dans le dialogue de sourds entre la France et l’Allemagne, Hollande a remplacé Sarkozy, mais une chose ne change pas. La France fait toujours mine de ne pas entendre ce qu’on lui crie : rien ne sera résolu en Europe tant que les Européens, Français en tête, n’accepteront pas plus de fédéralisme donc d’abdication d’une partie de leur souveraineté au profit de l’Union. Ne parlons même pas du sauvetage de la Grèce ou de l’Espagne, de la règle d’or, du traité ni des euro bonds. Prenons le « petit » exemple le plus concret, les espoirs fondés sur la BEI (Banque Européenne d’Investissement) pour

Le changement c’est maintenant ?

Cher Tahar, Quels changements importants le Président peut-il provoquer avec une voie qui se rétrécit un peu plus chaque jour ? Et maintenant est-ce le moment le plus favorable ? Rude tâche pour le capitaine que de naviguer dans une mer démontée, semée d’autant d’écueils. 1. Il y a d’abord l’imprévisible : - Grèce demain - Espagne - Euro - Syrie, Maghreb, etc. 2. L’Europe - La renégociation voulue par la France est un vœu pieux. - Tout le monde souhaite un peu de relance mais les méthodes divergent. - La France, peu appuyée (Belgique), fragile, veut une relance keynésienne. - L’Allemagne de

Pourquoi pas un rapprochement UMP/FN ?

Dear old you You asked me, the other day, where France was going. Honestly, I wish I knew, for the two or three roads between which our new governing team can choose are uncomfortable, steep and full of pitfalls. The easiest one, at first view, is to continue with ‘’business as usual’’, spreading social benefits over a demanding population of unemployed, ill-housed, illiterate ones who would, this way, reconfirm their socialist vote. This can work a couple of months until the evidence of the deepening public debt makes the market react with such borrowing rates that, around mid-summer, while

Le défi de l’équité

Dear Mary, Merci de t’intéresser à mon pays. Le nouveau président sera jugé sur pièces. Il devra, surtout, faire progresser la France sur la voie de la fluidité. Admirablement plastique lorsqu’il s’agit d’absorber des chocs externes (crises financières, menaces terroristes, pollution…), le pays fait preuve de nombreuses rigidités dans les domaines de la formation et de la mobilité professionnelle. « Peintre à 17 ans, à vie tu le seras » n’a plus de raisons d’être. Au XXIe siècle, il n’y a plus de place pour les conservatismes catégoriels et les nostalgies « autobloquantes ». Au-delà des