France

Les conditions de Hollande pour plus d’intégration européenne

Publiquement le Président français oppose le silence ou de vagues réponses aux appels à de nouveaux pas vers l’intégration européenne, le fédéralisme ou un nouveau traité, émanant d’Angela Merkel, chancelière allemande, d’Herman Van Rompuy, Président du conseil européen ou de José Manuel Barroso, président de la Commission de l’Union Européenne. C’est sans doute pourtant la question la plus importante qui lui est posée en politique étrangère. Le ministre délégué aux Affaires européennes, Bernard Cazeneuve, a clarifié le 18 septembre devant la presse diplomatique ce que recouvre ce silence et

Gaz de schiste : pourquoi il faut le laisser là où il est !

Il y a de très gros intérêts financiers derrière l’exploitation du gaz de schiste. Et beaucoup de « grandes plumes » prennent cette plume pour stigmatiser la prudence absurde que représenterait le refus politique d’exploiter le gaz de schiste français. Jusqu’à André Comte-Sponville dans le dernier numéro de Challenges qui affirme n’y connaitre rien, mais évoque le risque « suicidaire » du refus de toute innovation et le danger « d’obscurantisme » qui nous guette. Je n’y connais rien non plus, mais voudrais, de façon un peu provocatrice peut-être, rappeler deux choses simples. - Nous parlons

La résilience sociale

Nous vivons la crise économique la plus sévère de l’après-guerre. Les plans sociaux se multiplient, le chômage est à la hausse, celui des jeunes atteint des niveaux très élevés et la croissance est en berne. Dans ce contexte, quels peuvent être les enjeux et les risques sociaux que notre pays encourt à très court terme ou dans les prochains mois ou prochaines années ? Pour essayer d’y voir clair, il nous faudra tout d’abord examiner les facteurs qui jouent un rôle important dans la vie sociale et les risques sociaux. Le premier, de toute évidence, c’est naturellement l’économie. On sait que

Comment se défendre au 21ième siècle ?

Le Newsweek de cette semaine nous apprend que l’Estonie vient d’introduire à cette rentrée un cours obligatoire de codage informatique au programme de la première année d’école primaire. D’après un expert anonyme cité par le journal, ce serait un élément d’une stratégie visant à rendre chaque citoyen expert et capable de résister face à une agression informatique : une stratégie de survie face à Moscou. Je ne garantis par cette interprétation qui semble assez folklorique. Mais il me semble qu’elle effleure une idée forte. La politique et les moyens de la défense sont devenus de plus en plus

Pour une « échelle mobile » politiquement incorrecte

Pendant les « trente glorieuses », notre CGT nationale avait inventé « l’échelle mobile des salaires ». L’inflation à cette époque caracolait autour de 10% l’an, les épargnants qui voyaient leur capital fondre se consolaient avec des taux d’emprunt élevés. Les économistes européens responsables ont fini par classer l’inflation dans les maux intrinsèques, les banques centrales ont reçu des consignes strictes, et un jour les gouvernements européens ont mis un terme à l’échelle mobile des salaires, la France la dernière. Cette échelle mobile avait pourtant dans son principe du bon, sauf qu’il

Armées françaises : le trop nucléaire

Le président de la République a été clair : d'une part la Défense ne servira plus de variable d'ajustement pour le budget mais elle devra s'adapter comme la plupart des missions budgétaires aux efforts financiers de l’État. Ceci était prévu et n'est pas contraire aux engagements du candidat François Hollande. En revanche, comment ne pas s'étonner quand, au cours de son audition par la commission « Défense » de l'Assemblée nationale, le chef d'état major des armées (CEMA) annonce en juillet qu'il faudra donner « ponctuellement » un peu plus pour la dissuasion nucléaire ? Ceci revient à dire

Pour un palais du bien vivre

A Paris, l’ancien Hôtel de la Marine, Place de la Concorde, fait l’objet de toutes les convoitises. L’emplacement est prestigieux, la surface est immense, les réalisations pourraient être grandioses. Le désastre de l’Ile Seguin hante les mémoires. Sur cet ancien siège des usines Renault à Billancourt, devaient se construire des merveilles. Les projets étaient nombreux dont celui du milliardaire François Pinault qui, faute d’accord de toutes les instances concernées, a fini par se concrétiser à Venise. L’Hôtel de la Marine fait partie du patrimoine national et le nouveau gouvernement a décidé

Notations financières : pas de triple A pour l’Institut Montaigne

L'Institut Montaigne vient d’avancer six propositions pour réduire le poids des agences de notation dans les décisions économiques. Le constat sur lequel s’appuient ces propositions est très juste : le monde financier est drogué aux notations d’agences, auxquelles les pouvoirs publics ont donné trop de poids. Elles déresponsabilisent banques et investisseurs, et rajoutent du mimétisme dans des marchés déjà rongés par l’amplitude croissante des cycles, quand les agents économiques, tous en même temps, basculent d’un côté ou de l’autre du pessimisme, multipliant et aggravant les crises. Les

Faire de la bonne cuisine avec peu d’argent

Jacques Attali a publié récemment dans L’Express un éditorial intitulé « Repenser la dépense ». Par association d’idées, je me suis souvenu de la phrase d’Harpagon demandant à Maître Jacques de « faire de la bonne cuisine avec peu d’argent ». Du coup, le dernier article que j’ai publié dans L’Express m’est revenu en mémoire. C’était en 1976 et la phrase d’Harpagon y tenait lieu de chute. Par curiosité, j’ai recherché ma prose d’il y a 36 ans. Vous la trouverez ci-dessous et jugerez sans doute qu’entre la situation d’alors et celle d’aujourd’hui, il y a beaucoup de similitudes et aussi pas mal

Optimisation fiscale et ressentiments

D’un côté, la majorité des Français a du mal à comprendre que ceux qui détiennent beaucoup puissent se considérer comme des victimes dès lors que l’on touche à leur patrimoine. De l’autre côté, certains considèrent les mesures envisagées par le gouvernement comme suffisamment confiscatoires pour justifier une recherche de « mieux disant » fiscal. Dans les décennies précédentes, ce malentendu se traduisait surtout par des réflexes individuels d’exil fiscal. Maintenant, cela risque de devenir systématique avec des cadres dirigeants de grandes entreprises se répartissant les filiales. Comme la