Economie

De Pouchkine à Poutine

« Tout est à moi a dit l’Or. Tout est à moi a dit l’Acier. J’achète tout a dit l’Or. Je prends tout a dit l’Acier ». Sous Eltsine, l’Or avait tout acheté, les ministres étaient aux ordres des oligarques. Sous Poutine, des anciens du KGB ont voulu tout reprendre mais le président a fixé des règles : l’Or ne serait pas confisqué ; il serait mis au service de l’Acier. La plupart des oligarques ont compris. Khodorkovsky, lui, a voulu « faire le malin »*. Inculpé pour fraude fiscale, il croupit maintenant dans un bagne. Son empire pétrolier, vendu aux enchères, est progressivement racheté par des

De Trotski à Guizot

Avant d’être assassiné dans son exil mexicain, Trotski a consacré son intelligence à déceler les failles du système stalinien. Il a notamment souligné que les hiérarques du régime jouissaient d’avantages matériels considérables qu’ils ne pouvaient légalement transmettre à leurs enfants. Il en déduisait que, faute d’un idéal vraiment communiste qui réduirait les privilèges, le rétablissement de la propriété privée finirait par s’imposer. La chute de l’URSS s’est produite avant que sa prédiction put s’y réaliser. Le PC chinois, lui, est allé au bout de la logique. La propriété a désormais droit

Russie : Medvedev au charbon

Malgré la gabegie et la corruption – disons le manque de transparence ! - qui règnent encore en Russie, la population bénéficie des retombées de la manne gazière et pétrolière. Entre 1998 et 2006, les exportations énergétiques sont passées de 28 à 170 milliards de dollars. Quelques favorisés en ont certainement profité mais le niveau de vie des populations a plus que doublé depuis l’élection de Poutine en 2000. Du temps d’Eltsine, il fallait être un héros pour exercer le métier de professeur et penser à l’avenir des enfants. Maintenant, les salaires des enseignants permettent presque de vivre

Canada : éloge de la lenteur

Le Parti Québécois, partisan de l’indépendance de la « Belle Province », est né en 1970. Il aura fallu 37 ans, une génération, pour que la revendication achève de se dissoudre par la vertu du compromis. Aux élections du 26 mars, le PQ a essuyé la plus lourde défaite de son histoire en ne récoltant que 36 sièges sur les 125 que compte l’Assemblée nationale. Le terme « nationale » n’est d’ailleurs pas anodin car le Québec, à défaut d’être « souverain », est maintenant reconnu en tant que « nation » par le gouvernement fédéral. En fait, il s’agit d’une autonomie au sens large et cette autonomie

Chine : le vert et le noir

Prise de conscience ou hypocrisie ? Voilà, dit un correspondant chinois, une façon bien occidentale de s’interroger. Au pays du yin et du yang, la vie se charge d’harmoniser les contraires, le mouvement se prouve en marchant. Mieux vaudrait pourtant savoir vers quoi marche la Chine, vers quoi elle entraîne le monde. Yin, le programme économique défini par le Premier ministre Wen Jiabao qui souligne la nécessité du développement durable et les dangers d’une croissance effrénée. Yang, le rythme continu de cette même croissance. Yin, la ville nouvelle qui, aux environs de Pékin, sera montrée aux

Chinois gourmands mais pas pressés

Deux chiffres méritent d’être rapprochés. En 2006, l’ensemble des fusions et acquisitions en Europe a mobilisé environ 1.500 milliards de dollars. A la même époque, les réserves de change accumulées par la Banque Nationale de Chine ont franchi le seuil des 1.000 milliards de dollars. Si elle l’avait voulu, la Banque de Chine aurait donc pu acheter les 2/3 de toutes les entreprises qui ont été vendues en Europe. On calcule de la même façon, que le montant des réserves chinoises correspond à peu près à la capitalisation boursière des trois principales firmes américaines : Exxon Mobil, General

Guerre économique

Les cabinets d’avocats américains ont essaimé dans le monde entier et connaissent parfaitement les systèmes juridiques des pays où ils sont installés. Dans la conduite de leurs affaires, c’est un atout mais quand les rivalités deviennent nationales, cela peut être une arme. Ainsi, les entreprises françaises les plus en vue au Moyen Orient (Total en première ligne mais aussi BNP, Peugeot, Renault et quelques autres) sont en bute à des attaques dont le bien-fondé ou le mal fondé éclatera après que la justice ait suivi son cours. C'est-à-dire quand les rumeurs et les vagues auront déjà fait mal.

Naissance d'un métier du futur ?

Les dirigeants politiques de nos vieilles sociétés occidentales sont à la recherche d'idées pour utiliser la main d'œuvre dite "peu qualifiée" dans nos économies du futur à "haute valeur ajoutée". En France, par exemple, les experts du C.E.S. ont identifié que l'avenir appartiendra aux " emplois de totale proximité" car peu intéressants à délocaliser. Nos économies développées n'ont plus besoin, en réalité, de l'énorme quantité de main-d'œuvre dont disposent nos sociétés post-industrielles. Les emplois à forte valeur ajoutée, à l'instar des emplois de pure production, sont eux aussi entrés

PME de tous les pays, unissez-vous

Le décalage est de plus en plus frappant entre les grandes entreprises multinationales et les PME qui constituent le tissu économique du pays. Les premières atteignent des taux de profits record et les secondes des taux de rentabilité extrêmement bas. Ce décalage tient, pour une part, à l’écrasement des marges imposé par les premières aux secondes. Ainsi le profit remonte-t-il dans la sphère financière tandis que les patrons des PME et le personnel sont soumis à des contraintes de plus en plus fortes. Cette coupure et cette opposition au sein du patronat est de plus en plus sensible et de plus

Jusqu’au ciel ?

Quand tous les spécialistes, tant en Europe qu’au Etats-Unis, estiment que la Bourse va continuer à monter en 2007, il faut peut-être commencer à se méfier. Pour l’instant, les banquiers et autres gestionnaires de fortunes « surpondèrent » les actions dans l’éventail des placements. Leurs arguments ne manquent pas de poids : la croissance mondiale est au rendez-vous, les liquidités sont abondantes et les profits des entreprises n’ont jamais été aussi élevés. Dans de nombreux secteurs, les carnets de commandes sont pleins et, à en croire un sondage réalisé dans 50 pays, 93 % des responsables de