Economie

Trois bonnes nouvelles

Cher Cheng, La petite surprise de l'élection du Président François Hollande, n'a pas été que ce soit lui. C'était une prédiction des experts avec une unanimité, sans précédent. En revanche, le score du perdant, le désormais citoyen Sarkozy, un finish tout à fait honorable, est plus fort qu'annoncé. Ce qui confirme que deux France politiques sont bien distinctes et le restent, au-delà de la personnalité des candidats. Impossible, pour un temps, de savoir comment se comporteront les nouvelles équipes, ni les nouvelles directions qu'imprimera le nouvel élu. Après dix ans de pouvoir de droite, c

Les parcs d’attractions, une horreur absolue ?

Ceux qui ont regardé tout ou partie des « Vivants et des morts » sur Arte se souviennent peut-être de cette réplique. Un des ouvriers en lutte contre la fermeture de l’usine évoque l’horreur absolue, pire que le travail à l’usine, pire que le chômage : la transformation du site en parc d’attractions ! Cette réplique fait écho à la brillante contribution de Claude Riveline qui écrit, entre autres, dans sa lettre à un ami étranger : « Dans l’inconscient collectif français, il est manifestement préférable de perdre de l’argent en fabriquant des tracteurs que d’en gagner avec des carrés de soie »

Cécité industrielle

A l’heure où les plans sociaux se multiplient et le chômage technique explose, l’urgence d’endiguer la désindustrialisation croissante du pays et d’en restaurer la compétitivité se fait jour. La création, par le nouveau gouvernement, d’un ministère du Redressement productif reflète le volontarisme des pouvoirs publics. Mais le défi de la désindustrialisation concerne, aussi et surtout, les entreprises. Prenons le secteur automobile. Alors que les constructeurs allemands affichent des résultats mirobolants, leurs homologues hexagonaux, en particulier PSA, sont à la peine. Parmi les clés du

Pas de croissance européenne sans un minimum de fédéralisme

Dans le dialogue de sourds entre la France et l’Allemagne, Hollande a remplacé Sarkozy, mais une chose ne change pas. La France fait toujours mine de ne pas entendre ce qu’on lui crie : rien ne sera résolu en Europe tant que les Européens, Français en tête, n’accepteront pas plus de fédéralisme donc d’abdication d’une partie de leur souveraineté au profit de l’Union. Ne parlons même pas du sauvetage de la Grèce ou de l’Espagne, de la règle d’or, du traité ni des euro bonds. Prenons le « petit » exemple le plus concret, les espoirs fondés sur la BEI (Banque Européenne d’Investissement) pour

Le changement c’est maintenant ?

Cher Tahar, Quels changements importants le Président peut-il provoquer avec une voie qui se rétrécit un peu plus chaque jour ? Et maintenant est-ce le moment le plus favorable ? Rude tâche pour le capitaine que de naviguer dans une mer démontée, semée d’autant d’écueils. 1. Il y a d’abord l’imprévisible : - Grèce demain - Espagne - Euro - Syrie, Maghreb, etc. 2. L’Europe - La renégociation voulue par la France est un vœu pieux. - Tout le monde souhaite un peu de relance mais les méthodes divergent. - La France, peu appuyée (Belgique), fragile, veut une relance keynésienne. - L’Allemagne de

En attendant l’inéluctable sursaut

Cher Peter, J'ai bien peur que la France ne prenne le risque de rejoindre courageusement les pays du sud de l'Europe (la frontière se situant désormais à la hauteur du parallèle qui sépare les wallons des flamands) si la politique annoncée par le nouveau président de la République est appliquée à la lettre. Il en aurait, dans une large mesure, peut-être été de même, si son adversaire avait été élu tant il est difficile de parler vrai (rigueur) en période électorale et d'agir ensuite à l'opposé : Les déficits vont se résorber lentement, trop lentement, et seront à la merci d'un rebond des taux

Où vont les Français ?

L’élection du 6 mai s’est jouée à peu de choses. Mais les Français sont lassés des querelles de doctrine et des batailles de chiffres qu’on a vu pendant la campagne. Ils attendent de leurs élus des mesures efficaces. La perception des carences du système économique est grande. Un taux de 25 % de jeunes au chômage est absolument inacceptable. Et ce n’est pas parce qu’en Espagne ce taux atteint 50 % que cela nous console. Les mesures « protectionnistes » prônées par une partie de la droite ont été désavouées ; la stigmatisation des immigrés et la fermeture des frontières n’ont pas convaincu

L’avenir de la France est dans l’art de vivre

Cher Sergio, La France que nous a annoncée le nouveau président est d’une infinie tristesse : les mots-clés de son programme ont été « crise », « dette », « austérité ». Son rival ne disait guère autre chose. Mais nous apprenions, au cours de la campagne électorale, que les entreprises du luxe, en particulier LVMH et HERMES, avaient connu en 2011 des résultats record en termes de chiffre d’affaires et de croissance. Un événement significatif a retenu l’attention des médias : l’affaire Lejaby. Des ouvrières licenciées par cette usine de textile bas de gamme ont été immédiatement embauchées pour

Retour à l’Etat stratège ou … au génie inventif du « petit Français »

Cher ami d’Outre-Atlantique, Cette lettre s’adresse à toi mais pourrait aussi s’adresser à mes amis d’Outre-Manche, d’Outre-Rhin et à tous ceux qui, éloignés de la France non seulement par la géographie mais par leurs repères de culture ou de civilisation, s’intéressent à elle, et souvent l’aiment, mais ne la comprennent pas et s’interrogent sur son devenir, dans un monde en plein changement. Tu viens d’observer avec surprise notre élection-phare, celle de notre Président de la République, qui mobilise chaque fois 80% des électeurs voire plus, alors que l’élection de « ton » Président

Un chemin long et difficile

Cher Henrique, Tes questions à propos des conséquences possibles de notre élection présidentielle tombent à pic. Je dois écrire un papier à ce sujet sous forme d’une lettre à un ami étranger, j’en profite. Tu sais comme moi que la France se trouve, au moins pour ce qui concerne son économie, bloquée comme un véhicule sur un rond point au milieu d’un embouteillage monstre avec peu de bretelles de sortie hormis des sens interdits et des voies sans issues. On sait comment cet embouteillage s’est formé depuis trente ans, de Giscard - Mitterrand jusqu’à Sarkozy. Il demeurera inextricable tant que