Economie

Notations financières : pas de triple A pour l’Institut Montaigne

L'Institut Montaigne vient d’avancer six propositions pour réduire le poids des agences de notation dans les décisions économiques. Le constat sur lequel s’appuient ces propositions est très juste : le monde financier est drogué aux notations d’agences, auxquelles les pouvoirs publics ont donné trop de poids. Elles déresponsabilisent banques et investisseurs, et rajoutent du mimétisme dans des marchés déjà rongés par l’amplitude croissante des cycles, quand les agents économiques, tous en même temps, basculent d’un côté ou de l’autre du pessimisme, multipliant et aggravant les crises. Les

Steve Jobs et l’industrie

Dans la récente biographie posthume de Steve Jobs, Walter Isaacson relate (p.612 et suivantes) comment le patron d’Apple rencontra le Président Obama fin 2010 : « Si vous continuez comme ça, lui dit-il, vous êtes parti pour une présidence à un seul mandat. Si vous voulez changer cela, le gouvernement devrait davantage favoriser la création d’entreprises. » Il lui expliqua combien il était facile de construire une usine en Chine alors que c’était pratiquement impossible de le faire aux Etats-Unis, en grande partie à cause des règlements et des coûts inutiles. Jobs s’en prit ensuite au système

La Chine numéro 1 des exportations … d’étudiants

Une note d’HEC Eurasia explique que la Chine est devenue le premier exportateur mondial d’étudiants, avec un « stock » de 1,3 millions d’étudiants chinois à l’étranger. Elle cite des taux de croissance de l’ordre de 20% par an. Deux facteurs sont mis en avant : - D’abord le durcissement constant de l’examen d’entrée chinois à l’université, le gaokao. C’est un examen national comme notre Bac, mais qui contrairement au Bac est de plus en plus difficile (et à une échelle encore plus démesurée : le gaokao classe 9 millions d’étudiants chaque année !). - Ensuite l’enrichissement constant des

Faire de la bonne cuisine avec peu d’argent

Jacques Attali a publié récemment dans L’Express un éditorial intitulé « Repenser la dépense ». Par association d’idées, je me suis souvenu de la phrase d’Harpagon demandant à Maître Jacques de « faire de la bonne cuisine avec peu d’argent ». Du coup, le dernier article que j’ai publié dans L’Express m’est revenu en mémoire. C’était en 1976 et la phrase d’Harpagon y tenait lieu de chute. Par curiosité, j’ai recherché ma prose d’il y a 36 ans. Vous la trouverez ci-dessous et jugerez sans doute qu’entre la situation d’alors et celle d’aujourd’hui, il y a beaucoup de similitudes et aussi pas mal

Optimisation fiscale et ressentiments

D’un côté, la majorité des Français a du mal à comprendre que ceux qui détiennent beaucoup puissent se considérer comme des victimes dès lors que l’on touche à leur patrimoine. De l’autre côté, certains considèrent les mesures envisagées par le gouvernement comme suffisamment confiscatoires pour justifier une recherche de « mieux disant » fiscal. Dans les décennies précédentes, ce malentendu se traduisait surtout par des réflexes individuels d’exil fiscal. Maintenant, cela risque de devenir systématique avec des cadres dirigeants de grandes entreprises se répartissant les filiales. Comme la

Vision chinoise du « gagnant gagnant »

De nombreux pays manquent d’infrastructures et n’ont pas d’argent pour les payer. L’idée a donc germé que des entreprises chinoises pourraient non seulement exporter du matériel mais s’associer à des entreprises locales pour participer au financement puis à l’exploitation. Le système est en rodage en Grande Bretagne. Son extension aux États-Unis est prévue pour après les élections de novembre. A Pékin, les planificateurs espèrent qu’aucun Américain ne se plaindra d’une utilisation considérée comme judicieuse de dollars accumulés dans les coffres de la « Banque Centrale de la République

Europe : où est la troisième voie ?

Si la perspective d’une véritable fédération européenne enthousiasmait les foules, si les « États-Unis d’Europe » pouvaient être présentés comme un idéal à atteindre, les rudes chemins de la solidarité seraient plus faciles à gravir qu’ils ne le sont aujourd’hui. L’Europe arrive au terme d’un long simulacre et paye le prix d’une volontaire ambiguïté. Ainsi, les partisans de la monnaie unique n’ignoraient pas que, faute de politiques budgétaire, fiscale et sociale harmonisées, l’euro serait de fragile constitution. Cependant, comme ils n’avaient pas la possibilité de faire « tout à la fois »

Ukraine, foot et dette

L’euro 2012 risque de coûter cher un jour et pas seulement aux spectateurs qui ont fait le déplacement. La folle passion pour le spectacle du sport en général et du foot en particulier, les sommes colossales que brasse le sport business sont rarement mises en relation avec les crises financières qui nous plombent déjà et nous menacent encore. Concernant la Grèce, on évoque souvent l’excès des dépenses militaires parmi les causes de dépenses publiques excessives. Il est réel. Mais qui met en cause les dépenses inconsidérées engagées pour les jeux olympiques d’Athènes en 2004, « investissements

Alexander Hamilton et la crise de l’euro

L’histoire des débuts des Etats-Unis peut-elle offrir une solution à la crise très immédiate de la zone euro ? Avec la formation du nouveau gouvernement américain sous l’égide de la Constitution (dans l’année historique de 1789 il ne faut pas oublier), les Pères Fondateurs faisaient face à des dettes non négligeables héritées des 13 Etats issus de la guerre révolutionnaire. La solution brillante du premier Ministre des Finances américain, Alexander Hamilton, était de lancer un Fonds d’amortissement (“Sinking Fund”). En effaçant ces dettes héritées de la période de la révolution, cet acte

Le « court-termisme » peut aussi détruire la réputation d’une entreprise

« Cécité industrielle », l’alerte de Meriem Sidhoum-Delahaye, nous propose de regarder les entreprises sous l’œil du consommateur. Poursuivons sur cette voie. Le « court-termisme » de la gestion est régulièrement dénoncé - souvent à juste titre - sous ses aspects humains et financiers. Un groupe de travail des vigilants a notamment produit des propositions très intéressantes pour donner à la gestion financière un peu plus de vision à long terme Mais s’intéresse-t-on assez aux lents ravages que produit la recherche du profit à court terme sur la réputation et la marque de certaines entreprises