Economie

Nos démocraties sont fatiguées

Tu me demandes où va la France ? Difficile de te répondre, nous ne sommes pas un peuple simple. Il y a quelques années on pouvait lire dans News Week « les français sont presque aussi importants qu’ils le croient ». Ainsi avons-nous l’impression que l’alternance du 6 mai va changer le cours de l’Europe. Mais comme nous sommes également le peuple le plus pessimiste de la terre nous n’attendons pas grand-chose du nouveau Président. Où mon pays peut bien aller ? J’ai du mal à trouver les mots pour te le dire. D’ailleurs, nous manquons de mots. Ça ne se limite pas à la France et ça ne date pas d

Les socialistes veulent mais ...

Chers amis, La France a un nouveau Président socialiste, François Hollande. La France a aussi de graves problèmes qu’une élection ne va pas faire disparaître d’un coup de baguette magique. Deux sont majeurs et en englobent beaucoup d’autres. Premièrement, la France a un problème de production, sanctionné par le déficit croissant de son commerce extérieur et la destruction de ses emplois. Deuxièmement ses finances publiques sont gravement déséquilibrées ce qui la met à la merci des marchés financiers et lui interdit toute politique de relance massive. La tentation des Français est d’expliquer

La France a un problème de passage à l’acte

Mon cher Wang, J’imagine que tu dois contempler avec incompréhension et inquiétude la crise persistante qui affecte l’Europe et plus particulièrement la « zone euro ». La crise financière provoquée par les grands déséquilibres consécutifs à une globalisation mal maîtrisée et par la dérégulation voulue par les USA et le Royaume-Uni provoque aujourd’hui une grande instabilité politique en Europe, en Grèce, en Italie, en Espagne. Elle affecte également d’autres pays, notamment la Hollande et même la France. C’est que le processus d’intégration engagé en Europe depuis plus de 50 ans est aujourd

L’opposition à sa Majesté Merkel

Cher Helmut, La presse financière anglo-saxonne (FT et The Economist) a été négative sur la campagne électorale française comme sur le candidat finalement élu, François Hollande. Ce n’est pas complètement nouveau. On se souvient de la « Une » de The Economist montrant le déjeuner sur l’herbe de Manet, avec Hollande et Sarkozy mollement étendus aux côtés de jeunes femmes dévêtues. C’était, comme souvent avec The Economist, très intelligent, très amusant, et assez faux (je pense à leur « Une » aux débuts de la crise saluant un petit coup d’arrêt salutaire au crédit trop facile). La France va-t

« Où va la France ? »

A la demande du comité éditoriale, plusieurs membres du Club ont écrit à des amis étrangers (réels ou imaginaires) qui, après l’élection présidentielle se demandent « Où va la France ? ». La diversité et la qualité des points de vue exprimés reflètent l’indépendance et le sérieux de notre association. Ces points de vue seront, progressivement, publiés sur le Blog et une synthèse en langue anglaise de ce florilège sera prochainement disponible. Nous espérons que les membres du Club ainsi que tous les internautes les enrichiront de leurs commentaires. Merci.

De la guerre des taux au « Malign Neglect »

Les Etats occidentaux sont tous endettés et doivent se refinancer périodiquement. Moins cela coûte cher, mieux cela vaut pour eux. La tornade des marchés les met en concurrence. L’Allemagne se refinance à bon compte parce que son économie s’est redressée et paraît saine. Les Etats-Unis arrivent à un résultat comparable pour des raisons différentes : si leurs emprunts publics se placent facilement, c’est moins pour des motifs économiques que parce que les investisseurs ont tendance à placer leur argent là où le risque géopolitique paraît le plus faible. De là à rechercher ce que Poutine nomme «

Etat « cigale » et Peuple « fourmi »

Le taux d’épargne des ménages français, déjà l’un des plus élevés au monde, a encore grimpé, atteignant 16,8 % fin 2011, et renouant ainsi avec un record d’il y a près de 30 ans. Cela n’est pas bon signe pour les moteurs de la croissance, puisque ce qui est épargné n’est pas consommé, et que, côté investissement, l’épargne des Français est majoritairement constituée d’immobilier et minoritairement de placements en comptes sur livrets et en assurance-vie qui ne sont que très marginalement affectés aux entreprises. Resterait le moteur de l’exportation, mais celui-ci, toujours plombé par un Euro

Vous avez dit « toxicité » ?

Prêteriez-vous de l’argent à quelqu’un dont le déficit est de 33% de son revenu annuel et la dette cinq fois ce même revenu ? Certainement pas, même à un taux usuraire. Pourtant, de tels emprunteurs existent, le plus proche de nous étant notre Etat français: 270 Milliards € de recettes annuelles pour 370 de dépenses, une dette voisine de 1 400 Md€. Malgré cela, comme ses voisins, il trouve encore à se sur-endetter sur les marchés financiers, et à des taux d’intérêt voisins de 3% l’an, dans des opérations appelées pudiquement « placements », qui sont bel et bien des emprunts. Cette anomalie a

La dette et la diète

Quelques réalités européennes toutes simples s’imposeront au prochain président de la République française, qu’il s’appelle Hollande ou Sarkozy : - L’Allemagne est au centre du jeu. - La récession, qui frappe non seulement la Grèce mais d’autres pays de la zone euro dont le Portugal, l’Irlande et l’Espagne, illustre les limites d’une austérité imposée. Comme le dit George Soros : « On ne peut soigner la dette uniquement par la diète ». - La récession, qui atteint désormais la Grande Bretagne, prouve, en outre, que le décrochage progressif d’une monnaie (équivalant à une dévaluation) ne suffit

Ingénieurs : prémices d’un retour en grâce

L’industrie allemande a perdu la guerre mais a gagné la paix. C’est grâce à elle et à ses gains à l’exportation que le chancelier Kohl a pu disposer de milliards pour amadouer Gorbatchev et contribuer à le convaincre d’accepter la réunification de l’Allemagne. C’est encore grâce à elle que cette réunification a pu se transformer (lentement et péniblement) en réussite économique. Et c’est toujours grâce à elle que l’Allemagne figure aujourd’hui parmi les gagnants au grand jeu de la mondialisation. Une vigoureuse tradition a permis à l’industrie allemande de résister aux assauts de la finance