Ressources humaines en temps de crise

090420-RH.jpgSous le titre "Daring and Caring", un sommet européen s’est tenu les 27 et 28 mars autour de la question des ressources humaines et de la formation. Or, avec la crise, gel des embauches et licenciements sont redevenus des leviers d’ajustement. Il s’agit d’en sortir.

Les spécialistes sont formels. Leur conseil ? « N’ayez pas la "tête dans le guidon" des prochaines échéances comptables. » Toutes les crises précédentes ont montré que les entreprises qui émergeaient « en tête de peloton » étaient celles qui, au plus fort de la crise, s’étaient préparés à la reprise de l’activité. En un mot : demain se prépare aujourd’hui. Selon Bruno Lanvin, professeur à l’INSEAD et coordinateur du document de base du sommet "Daring and Caring", penser à l’après-crise, c’est investir au mieux des ressources devenues rares dans ce qui constituera votre avantage comparatif demain. C’est aussi, conserver ses acquis (notamment les ressources humaines qui ont acquis une connaissance unique de l’entreprise, de ses produits, de ses clients et de ses partenaires), tout en continuant d’innover et de s’adapter aux évolutions de la concurrence et des marchés. 

Une initiative des Pays-Bas est, à cet égard, exemplaire. Dès la fin de 2008, le gouvernement néerlandais a mis en place un plan très original d’aide aux entreprises. Dans le cas d’un entreprise qui s’apprêterait, pour cause de réduction d’activité, à réduire le temps de travail rémunéré, par exemple en passant à une semaine de quatre jours (payés 80 % du salaire temps plein), l’Etat propose l’arrangement suivant : des fonds publics sont mis à la disposition de l 'entreprise pour lui permettre de continuer à payer ses employés intégralement, à condition que la journée de chômage technique (payée par l’Etat) soit consacrée à la formation. Si la formation est adéquate, tout le monde est gagnant : le salarié dont la fiche de paie ne change pas et qui améliore ses compétences, et l’entreprise dont les employés, mieux formés, sera mieux armée lors de la reprise. 

Une initiative attentivement suivie en Europe.

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Commentaires

Pourquoi ne pas valoriser "l'actif immatériel" que représente la
compétence distinctive d'un personne au sein de l'entreprise ?

Comme tout actif, il aurait un "coût" d'immobilisation et d'utilisation
mais ainsi on pourrait améliorer les bilans et valoriser ainsi le "contrat"
qui lie un collaborateur de qualité au "potentiel" qu'il représente pour l'entreprise.

Cela n'est sans doute pas très égalitaire pour les collaborateurs mais... cela n'est qu'une question, pas une solution.
A y regarder de près et à condition de repenser la vision que nous avons de l'entreprise moderne, il y a peut-être une piste à creuser ....

Si je prends le cas des SSCI (Sociétés de Services et de Conseil en Informatique) regroupées au sein de la Fédération professionnelle SYNTEC, la formation des collaborateurs est depuis longtemps et par nature une "obligation vitale".

Pourquoi ?

D'abord parce que la formation professionnelle permanente de collaborateurs est nécessaire pour maintenir et améliorer leur "employabilité" au sein des multiples projets que leur confient leurs clients.

Ensuite, parce que la formation est, pour ce qui concerne les entreprises les meilleures de ce secteur économique, une nécessité pour leur permettre de faire évoluer régulièrment leurs "offres" car un collaborateur bien intégré dans l'entreprise se trouve immédiatement opérationnel à l'issue d'une formation.

Enfin, parce que, jusqu'à présent, le prix des honoraires ou des services facturés, était suffisant pour que l'entreprise autofinance cette formation sans faire appel à l'Etat.

D'ailleurs, dans mon entreprise,les primes de résultat des managers opérationnels sont, pour part, assises sur leur capacité à exécuter un budget minimal de formation au profit des personnels dont ils ont la charge !

Il est vrai qu'aujourd'hui la "crise" frappe aussi les SSCI...
D'une part, elle se manifeste au travers de l'arrêt brutal de certains projets des clients ce qui met d'un jour à l'autre de très nombreux collaborateurs salariés en "inter chantiers" avec perte immédiate de chiffre d'affaires ...

D'autre part parce que l'allongement déraisonnable des délais de décision, concernant les projets nouveaux qui sont lancés au sein des entreprises clientes des SSCI, va les mettre dans l'impossibilité de continuer à financer seules les "inter chantiers" de leurs salariés.

Si le comportement frileux des grandes entreprises vis à vis de leurs besoins informatique se poursuit, un "coup de main" financier de l'Etat pourra, du moins pour un certain temps, éviter que le secteur soit contraint de licencier des personnes à haute qualifiction professionnelle...

Il faut signaler, que le comportement à visée financière court termiste et sans doute uniquement "micro éconmique" de beaucoup de grands clients des SSCI, comportement qui se traduit par des demandes unilatérales de renégociation des "contrats" en cours avec l'objectif de diminuer fortement les prix, déjà serrés, des prestations assurées, va obliger la plupart des SSCI (presque 500 000 emplois permanents en France) à licencier en France et, pour garder leurs contrats en cours auprès des grandes entreprises clientes, de chercher à délocaliser certains travaux en Inde par exemple ...

Voilà la vraie situation !

HPS

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