Non-pollueur mais payeur quand même

La SAGEP qui a en charge la gestion de l’eau à Paris vient d’annoncer une hausse de 9% du prix de l’eau. Jusque là, rien de plus classique. Le plus surprenant est le motif de la hausse : les Parisiens ne consomment plus assez d’eau !

En effet, depuis quelques années, la consommation d’eau a chuté de 20% du fait que les Parisiens, particuliers et entreprises, font davantage attention en s’équipant notamment de dispositifs réduisant la consommation et les fuites. Or, les frais d’infrastructure de la SAGEP restent constants. Et pour équilibrer les comptes, pas d’autres moyens, apparemment, que d’augmenter le prix du m3.

Ainsi, par extension, si nous diminuons notre consommation d’électricité, celle-ci sera plus chère car il faudra continuer à payer l’entretien des centrales nucléaires.
Si nous sommes plus nombreux à utiliser les transports en commun, le prix de la carte orange va malgré tout augmenter car, nous expliquera-t-on, il faudra bien acheter plus de bus, métro ou train. Et ainsi de suite.

A l’heure où les défis de l’environnement - pollution, préservation de l’eau,...- sont au centre de toutes les préoccupations, il est quand même choquant d’envoyer un signal que l’on pourrait résumer ainsi : pollueur payeur, non-pollueur… payeur quand même !

Share

Commentaires

Chère Meriem,

Il est peut être dommage que le signal soit celui là mais pour ma part je suis persuadé qu'il est inévitable.

On a fait croire au bon peuple qu'il peut avoir de plus en plus de choses en payant de moins en moins d'argent.

Cela a pour conséquence de donner à l'argent une valeur intrinsèque de plus en plus grande. Pourtant certaines choses ont plus de "valeur" qu'un équivalent en "argent".

Il faudrait parfois faire comprendre aux gens que "la recherche fanatisée du prix le plus petit possible", vers laquelle nous sommes de plus en plus poussés par la publicité et la grande distribution au détriment, souvent, de la qualité, nous conduit à une lente récession collective et à la dévalorisation des choses utiles.

Il est normal de faire un effort pour se procurer et pour profiter des choses sinon bientôt plus rien ne vaudra rien... sauf l'inutile et le rêve.

Par contre, si le prix de l'eau augmente, elle ne sera plus considérée comme un bien "naturellement abondant, dont la valeur d'obtention est très faible, et dont, au fond, on ne se préoccupe pas ".

Une augmentation, raisonnable et lente du prix de l'eau, aurait sur nos comportements collectifs autant de bienfaits que celui de l'augmentation tendancielle lente et inexorable du prix du pétrole !

HPS

Cher HPS : Je suis tout à fait d'accord avec vous sur l'essentiel. Cependant, et pour revenir à l'exemple de l'eau, je ne peux m'empêcher de penser que la Sagep compense par l'augmentation du prix la perte en volume. Or, les volumes non consommés participent de la préservation d'une denrée rare et vitale : l'eau. Et ces efforts d'économies devraient être encouragés. Or, si je vous comprends bien, si demain je réduis encore ma consommation de 20 %, il serait normal que ma facture s'alourdisse encore et toujours.

Si on pousse ce raisonnement plus loin, on pourrait du coup aboutir à la situtation de nombreux pays du tiers monde où l'accès à l'eau est hors de portée d'un très grand nombre de personnes car l'eau est trop chère pour eux.

Quant à l'augmentation tendantielle du prix du pétrole, elle a deux causes. La première, structurelle et donc inéluctable, est du à la "limite" des réserves de matières fossiles disponibles. La seconde, plus conjoncturelle, est du à la faiblesse des investissements dans le secteur malgré les profits mirifiques des compagnies pétrolières.
Cordialement

en 1999 le prix du metre cube cout de production sortie usine 0.14 francs, revendu 1.2 francs a différents intermediaires, et payé par le consommateur parisien 25 francs.
pour y avoir travaillé, je puis assurer qu'il s'y pratique de droles de choses, et qu'il faudrait y faire une enquête d'utilité publique : quantifier les couts REELS .....
j'ai vu passer une facture de 300KF pour des WC, (limite de l'époque pour des appels d'offres, en fait les travaux coutaient 100KF, le reste était affecté a d'autres achats supérieurs au montant de l'appel d'offre, et pour graisser la mécanique, je vous laisse imaginer la suite et ce a tous les étages ......

Ajouter un commentaire