Union Européenne

Quand l’admiration s’en va …

Les Etats-Unis ont assis leur puissance en jouant sur deux registres : ils étaient à la fois forts et admirés. Aujourd’hui, la force subsiste mais l’admiration s’en va. Faute de modèle à admirer ailleurs, le monde se trouve déboussolé. La science tourne encore à l’heure américaine mais, dans les autres domaines, adieu le soft power ! L’unilatéralisme a fait tellement de ravages à l’international que « l’Oncle Sam » a acquis la réputation d’être sourd, aveugle, quasiment autiste, incapable de comprendre et d’apprécier les ressorts et les motivations de ceux qui ont été nourris par d’autres

L’Histoire passe, la Géographie reste

Stratèges et économistes d’aujourd’hui découvrent que l’Allemagne est au centre de l’Europe. Quelle découverte ! Elle l’était déjà en 1913. Des ambitions démesurées, deux guerres mondiales et des millions de morts n’ont pas, fondamentalement, changé la géographie. L’Allemagne retrouve ses marques. Comme avant 1914, elle construit des pipelines en Russie et investit en Tchéquie. La Deutsche Bahn fait rayonner ses trains à l’Ouest comme à l’Est. L’Union Européenne ressemble à un « zollverein » élargi. De même pour la Chine. On redécouvre aujourd’hui que « l’Empire du Milieu » est au centre le l

Vrais « sans papiers » et faux charters

Contrairement à une idée acceptée par ceux qui ont envie d’y croire, le renvoi par charters des immigrés sans papiers est une pure illusion. Les sans papiers, s’ils veulent rester en France ou dans tout autre pays européen, prennent soin d’être vraiment sans papiers, c'est-à-dire de ne pas en avoir. Ils se trouvent ainsi originaires de nulle part, ce qui ne constitue pas une destination. Les expulsés ne peuvent donc appartenir qu’à deux catégories : il y a certains nigauds qui, sans avoir tous les justificatifs nécessaires, ont cru bon d’accomplir des démarches de régularisation ; et peut-être

Jusqu’au ciel ?

Quand tous les spécialistes, tant en Europe qu’au Etats-Unis, estiment que la Bourse va continuer à monter en 2007, il faut peut-être commencer à se méfier. Pour l’instant, les banquiers et autres gestionnaires de fortunes « surpondèrent » les actions dans l’éventail des placements. Leurs arguments ne manquent pas de poids : la croissance mondiale est au rendez-vous, les liquidités sont abondantes et les profits des entreprises n’ont jamais été aussi élevés. Dans de nombreux secteurs, les carnets de commandes sont pleins et, à en croire un sondage réalisé dans 50 pays, 93 % des responsables de

Europe : la société de la connaissance s’éloigne

Faire de l’Union l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d’ici 2010. C’était une des ambitions proclamées à Lisbonne en 2000. En 2002, des objectifs précis étaient fixés dont l’augmentation des dépenses en R&D à 3% du PIB communautaire et la formation de 700 000 chercheurs supplémentaires. Aujourd’hui, de l’avis même de la Commission européenne, on en est encore loin. Au rythme actuel, l’Europe ratera, à coup sûr, l’objectif des 3 % et atteindrait, au mieux, 2,2 %. Soit la même part que la Chine qui n’en était qu’à 1,3 % en 2003 ! Et toujours bien loin

Sans industrie, pas d’avenir

Le « made in Germany » (hergestelt in Deutschland) se vend de mieux en mieux. En 2006, l’Allemagne a regagné ses galons de premier exportateur mondial et l’excédent de son commerce extérieur a dépassé 180 milliards d’euros. Par comparaison, la France fait pâle figure. Les pleurnicheries sur la baisse du dollar et la hausse de l’euro donnent à sourire. Le décalage entre ces deux grandes économies européennes ne peut s’expliquer uniquement par des raisons conjoncturelles et par une inégale volonté de réforme. La vigueur de l’économie allemande s’inscrit dans la durée. Au lieu de suivre les modes

L’Europe surmontera son indigestion

L’Europe, paraît-il, est malade : elle n’a pas digéré « l’élargissement » faute d’avoir procédé à temps à son « approfondissement ». Certes, c’eut été idéal mais y a-t-il vraiment de quoi dramatiser ? Les nouveaux pays membres jouent le jeu. Même en Pologne, le gouvernement nationalo-populiste des jumeaux Kaczynski ne peut pas aller loin dans ses rodomontades puisque plus de 80 % de la population se déclare heureuse de faire partie de l’Union. Quoi qu’on dise, l’Europe reste une formidable machine à favoriser l’homogénéisation tout en tolérant les différences. Son arme secrète est juridique

Europe : le grand jeu du ni oui, ni non

Le « non » au référendum européen aurait été utile si le « oui » l’avait emporté. L’expression du mécontentement aurait alors poussé à la réforme au lieu de consacrer l’immobilisme. Aujourd’hui, les institutions sont bloquées. A 27, depuis le début de l'année, il devient impossible de prendre des décisions et même d’échanger des idées au lieu de tenir des discours. Cela en est arrivé au point où beaucoup de ministres s’abstiennent de venir aux réunions du Conseil. En attendant une nouvelle « Constitution », l’Europe a besoin d’un accord minimal pour un nouveau fonctionnement.

L’Allemagne au cœur de l’Europe

Dans les Mémoires qu’il vient de publier, l’ancien chancelier Gerhard Schröder met l’accent sur l’aspect européen de la politique étrangère allemande. Ses prédécesseurs, lui-même (ainsi d’ailleurs que l’actuelle chancelière), n’ont jamais mené de politique exclusivement nationale. Tant mieux mais pourvu que ça dure ! Si la France n’affichait pas rapidement sa volonté de relancer l’Europe ou si L’U.E, sous pression américaine, voulait adopter une attitude intransigeante à l’égard de la Russie (considérée par Schröder comme une alliée naturelle), l’Allemagne pourrait être tentée de jouer en solo

R&D : Européens, encore un effort !

Industrie des logiciels très active en Europe mais le différentiel s'élargit avec les Etats-Unis, efforts de R&D substantiels mais loin derrière les Américains... Dans une excellente interview au JournalduNet, Jean Mounet, Président de Syntec Informatique, met en cause la dispersion des moyens, les investissements en R&D insuffisants et ... l'absence d'une politique industrielle. A écouter