Union Européenne

L’opposition à sa Majesté Merkel

Cher Helmut, La presse financière anglo-saxonne (FT et The Economist) a été négative sur la campagne électorale française comme sur le candidat finalement élu, François Hollande. Ce n’est pas complètement nouveau. On se souvient de la « Une » de The Economist montrant le déjeuner sur l’herbe de Manet, avec Hollande et Sarkozy mollement étendus aux côtés de jeunes femmes dévêtues. C’était, comme souvent avec The Economist, très intelligent, très amusant, et assez faux (je pense à leur « Une » aux débuts de la crise saluant un petit coup d’arrêt salutaire au crédit trop facile). La France va-t

De la guerre des taux au « Malign Neglect »

Les Etats occidentaux sont tous endettés et doivent se refinancer périodiquement. Moins cela coûte cher, mieux cela vaut pour eux. La tornade des marchés les met en concurrence. L’Allemagne se refinance à bon compte parce que son économie s’est redressée et paraît saine. Les Etats-Unis arrivent à un résultat comparable pour des raisons différentes : si leurs emprunts publics se placent facilement, c’est moins pour des motifs économiques que parce que les investisseurs ont tendance à placer leur argent là où le risque géopolitique paraît le plus faible. De là à rechercher ce que Poutine nomme «

USA : menaces sur la souveraineté d’Etats tiers

Sous couvert de "cyberterrorisme", les USA prévoient de plus en plus de mesures pouvant mettre en danger la souveraineté nationale d'Etats tiers. Les dernières mesures en date ont de quoi inquiéter : 1. Le projet CISPA (Cyber Intelligence Sharing and Protection Act) De très nombreuses sociétés américaines, parmi lesquelles Intel, Microsoft, Oracle, Symantec, Facebook, IBM etc. soutiennent une initiative "CISPA" (Cyber Intelligence Sharing and Protection Act) qui vise à mettre à disposition des services de renseignement américains toute donnée numérique pouvant être intéressante pour ces

Le suivisme a-t-il encore sa place en Europe ?

Depuis trente ans, la classe politique des principales démocraties européennes a cultivé, avec cynisme, l’art du suivisme. Elle a veillé, avec une efficacité redoutable, à endormir la vigilance des peuples avec des idées formatées pour flatter leur ego. L’Histoire en témoigne, ce « petit jeu » narcissique est sans danger en période de prospérité mais beaucoup plus périlleux en période de récession. Vu de Paris, la France n’avait aucune raison objective d’échapper au virus du suivisme. Les dégâts sont là. Alors que la société française a profondément changé depuis vingt-cinq ans, le suivisme a

Grèce : sortir de l’indignation, renouer avec la fierté

La Grèce est pauvre. Les armateurs sont riches. Ils n’ont pas envie d’acheter des Bons du Trésor dont le seul but est de « rouler la dette ». Peut-être certains d’entre eux souscriraient-ils à un « grand emprunt » s’il était avéré que les fonds recueillis serviraient (en accord avec l’Union Européenne) à des investissements utiles. Pour tâter le terrain, le gouvernement, au lieu de se satisfaire d’une mini chasse aux fraudeurs, pourrait lancer des « Olympiades de la générosité » qui, par capillarité, revigoreraient le sentiment national. Ce serait d’autant plus utile que celui-ci manque

Chineallemagne : usine du monde

La Chine et l’Allemagne se disputent le titre de premier exportateur mondial. C’est tantôt l’une, tantôt l’autre. Les records tournent autour de mille milliards de d’euros. Pour digérer sa réunification, l’Allemagne a beaucoup peiné. Au début des années 2000, sa compétitivité était en berne. Entre 2003 et 2005, le chancelier Schröder a mis en chantier un « agenda » de redressement. Les résultats sont aujourd’hui patents. Croire qu’après s’être donné tant de mal pour tirer parti de la mondialisation, les Allemands pouvaient se convertir à un « protectionnisme à l’échelle de l’Europe » est pure

L’Euro existera toujours le 25 décembre 2013 : qui parie ?

MOI SI et je propose à tous le pari suivant : l’Euro existera toujours le 25 décembre 2013. Je suis prêt à engager un million de dollars sur cette affirmation. Qui est prêt à relever le défi ? La crise actuelle n’est pas une crise de l’Euro mais de l’endettement des gouvernements des pays de la zone Euro. Seraient-ils endettés en dollars, cela ne changerait rien sinon en pire. En fait, les gouvernements de la zone Euro ont profité de taux historiquement bas, pour s’endetter au-delà du raisonnable. Quand la drogue est bon marché, pourquoi s’en priver ! Les marchés ont "poussé à la roue" en

Euro : paris pour 2013

En novembre et décembre 2011, le bruit a couru que l’Euro ne passerait pas Noël. Le doute s’est installé bien que l’hypothèse fut absurde : aucune des forces aux commandes de l’économie mondiale n’avait intérêt au démantèlement ; et les protestataires n’étaient pas organisés. En sera-t-il de même dans deux ans alors que les gilets de sauvetage ont été lancés aux banques plutôt qu’aux contribuables ? Le 21 décembre, la BCE a ouvert son guichet. 520 banques se sont ruées. 489 milliards d’euros (le quart du PIB annuel de la France !) ont été prêtés au taux exceptionnellement avantageux de 1 %

Europe : avancées par défaut

Fernand Raynaud a fait rire des millions de Français avec son sketch : « Y a comme un défaut ! » : l’épaule droite d’un costume était mal taillée, on retouchait l’épaule gauche et ainsi de suite ... Il en va de même pour l’Europe. De Gaulle, puis des gouvernements successifs, tenaient à la « Politique Agricole Commune » mais comment diable fixer des prix européens communs aux principaux produits si les monnaies nationales pouvaient évoluer de façon divergente ? Pour palier cette difficulté, des « montants compensatoires » ont été instaurés. C’était très compliqué. La « monnaie unique » a réglé

La démocratie change de visage…

A la faveur de la crise, l’homme politique généraliste reflue pour laisser place à des profils plus techniques et beaucoup moins politiques. C’est particulièrement vrai en Italie avec la récente nomination de Mario Monti mais aussi en Grèce avec l’arrivée aux forceps de Lucas Papademos… En soi, il n’y a rien d’illégitime à nommer à des postes de responsabilité des hommes et des femmes connus pour leurs compétences techniques. En revanche, il ne faudrait pas que la technocratie soit le seul vivier des futurs hommes et femmes politiques. Si tel devait être le cas, la démocratie y perdrait en