Politique

Pour la dépendance vive l’assurance !

On a pu croire, pendant quelques jours, que Nicolas Sarkozy avait lancé un ambitieux débat sur la couverture du risque dépendance, complément logique de la réforme des retraites. Au cours de son intervention télévisée du 16 novembre, il a même reparlé de création d’une « nouvelle branche de la sécurité sociale » pour couvrir ce « cinquième risque » avec un calendrier qui semblait précis : consultation pendant six mois, loi à l’automne 2011. Et puis, dès le discours de politique générale du super-premier ministre François Fillon, le sujet semblait avoir dégringolé de plusieurs étages dans la

Mirage électoral

L’élection n’a jamais été un gage de démocratie. Il ne peut y avoir démocratie que lorsque majorités et minorités se respectent. En cas de conflits ethniques, c’est rarement le cas. Le plus étonnant dans la tragédie ivoirienne, est l’étonnement (naïf quand il est réel et hypocrite quand il est feint) des principaux dirigeants de la planète. Pouvaient-ils vraiment croire que le Président Gbagbo et son clan étaient prêts à lâcher prise ? Pouvaient-ils ignorer qu’une commission de contrôle sans pouvoir de sanction ressemble à un boxer manchot ? Si Gbagbo l’emportait, son autocratie serait

La mère de toutes les réformes

Tous les gouvernements récents, de droite comme de gauche, ont, un jour ou l'autre, évoqué sinon promis une réforme annoncée comme symbolique mais très vite enterrée par consensus de tous les acteurs politiques dans l'indifférence générale. Cette réforme, qui en fait serait une véritable révolution, est d'une extrême simplicité dans sa rédaction. Son nom : stricte interdiction du cumul des mandats. Sa mise en œuvre rigoureuse, sans exceptions ni passe droit ou autre dérogation entraînerait rapidement un profond changement de la vie politique et sociale de notre jacobin de pays. Le non cumul

Retraites : filiation (volontairement ?) méconnue

Le système de retraite par répartition que gouvernement, opposition et syndicats veulent aujourd’hui sauvegarder à tout prix a été institué le 15 mars 1941 par Philippe Pétain. René Belin, ancien patron de la CGT, devenu Secrétaire d’Etat au Travail l’a bien expliqué : « Les cotisations destinées à la couverture du "risque vieillesse" ne donneront plus lieu à un placement mais seront utilisées au fur et à mesure de leurs rentrées dans les caisses pour le service des pensions ». Le régime de capitalisation datant de 1930 était enterré au profit d’une loi dite « de répartition », terme exact

De Malaparte aux « tea partiers »

Le 1er octobre 1943, les troupes alliées sont entrées en libératrices dans la ville de Naples. Curzio Malaparte dans son atroce et magnifique roman intitulé « La peau » a écrit : « J’aime les Américains parce qu’ils … croient que le Christ est toujours du côté de ceux qui ont raison … Parce qu’ils croient qu’eux seuls sont de braves gens, et que tous les peuples d’Europe sont, plus ou moins, malhonnêtes. Parce qu’ils croient … que la défaite est une condamnation morale, un acte de la justice divine … pour punir les méchants et récompenser les justes… ». Voilà le portrait d’eux-mêmes que les

L’extrême droite s’installe dans le paysage politique européen (suite)

L’entrée au Parlement suédois, en septembre dernier, des Démocrates de Suède, parti d’extrême droite qui a recueilli 5,7% des suffrages, témoigne d’une crise de confiance certaine d’une partie de l’électorat européen à l’égard de ses gouvernants. Aujourd’hui, quelles qu’en soient les causes (crise économique, crise identitaire, crise institutionnelle, etc.), personne ne peut nier la montée en puissance des expressions nationalistes au sein de l’Union européenne. Cette montée en puissance, amorcée dans les années quatre vingt, concerne désormais tous les pays européens (Autriche, Belgique

« Si j’étais Président » (jeu français)

On dit que les Français ne s’intéressent plus à la politique mais il suffit d’avoir écouté certaines conversations de vacances pour savoir qu’un de leurs jeux favoris pourrait s’intituler « Si j’étais Président ». Les propositions énoncées traduisent des inquiétudes et des aspirations diverses mais montrent, presque toutes, qu’une politique, pour être crédible, doit pouvoir se résumer en une phrase qui serve de pivot aux réformes à mettre en œuvre. C’est, en creux, le principal reproche fait à Nicolas Sarkozy. Le Président donne l’impression d’ouvrir des chantiers successifs et disparates. D

La Belle au bois dormant (conte européen)

L’austérité rend les Grecs malheureux. Pour des milliards d’individus, leur pays fait, pourtant, figure de paradis inaccessible. L’Europe entière vit cette contradiction. Plus des deux tiers de ses habitants peinent à joindre les deux mais le monde la jalouse. La potion est d’autant plus amère que le modèle européen est passé de mode. Les Etats-Unis vont mal mais leur tradition du changement alimente l’espoir d’un renouveau. La Chine est dure aux humbles mais son ascension paraît irrésistible. Par comparaison, « l’Etat providence » semble à bout de souffle, telle une relique héritée des jours

L’extrême droite s’installe dans le paysage électoral européen…

L'entrée au Parlement suédois des Démocrates de Suède (Sverigedemokraterna), parti d’extrême droite qui a recueilli 5,7% des suffrages aux dernières élections législatives, témoigne d’une crise de confiance certaine d’une partie de l’électorat européen à l’égard de ses gouvernants. Aujourd’hui, quelles qu’en soient les causes (crise économique, crise identitaire, crise institutionnelle …), personne ne peut nier la montée en puissance des expressions nationalistes au sein de l’Union européenne. Cette montée en puissance, amorcée dans les années quatre vingt, concerne désormais tous les pays

Islam et démocratie

C’est moins une question de morale qu’une question d’efficacité : jusqu’à quel point faut-il soutenir, en terre d’Islam, des régimes corrompus et impopulaires pour empêcher l’arrivée au pouvoir d’une opposition forgée à l’ombre des mosquées ? Le problème s’est posé en Algérie en 1991 lorsque le « Front islamique du salut » a remporté les élections législatives. L’Occident, et en particulier la France, se sont rangés derrière les militaires pour barrer la route aux Barbus. Difficile de prétendre aujourd’hui qu’un autre régime eut été pire que celui qui, péniblement, se maintient. Difficile