Intelligence Artificielle

L’IA débarque dans les examens : sidération ou opportunité ?

Par un communiqué du 25 août, le ministère de l’Éducation du Danemark a annoncé qu’en 2026, des élèves de filière générale, volontaires, pourront utiliser l’IA générative dans l’une des épreuves d’anglais du baccalauréat [i]. Ils auront une heure pour préparer un exposé oral sur un sujet tiré au sort, avec la possibilité d’utiliser cette nouvelle technologie. Bien sûr, ils ne seront pas dispensés d’un test écrit. Cette démarche est expérimentale et ce n’est pas la première fois que le Danemark autorise l’usage encadré de nouvelles technologies, en l’occurrence internet lors des examens. Leur

L'IA va-t-elle engendrer une véritable révolution du travail ?

C’est une nouvelle qui a beaucoup fait parler ces derniers jours : Amazon a annoncé une vague massive de suppression de postes, pas moins de 14 000, dans la perspective d’une réorganisation en profondeur, s’appuyant sur l’intelligence artificielle. Et cette fois, ce sont les « cols blancs » qui sont touchés, dans le domaine de la communication, de la publicité et des ressources humaines. D’où la question qui taraude de plus en plus le monde entier : la recherche éperdue de gain de productivité va-t-elle engendrer une véritable révolution du travail ? Ce débat très intéressant va plus loin que

Il faut lire "L’heure des prédateurs" !

Avec « L’heure des prédateurs » (Gallimard 2025), Giuliano da Empoli, conseiller politique [i] et écrivain, nous livre sa vision de l’état du monde. Ce familier des cercles du pouvoir, cerne pour nous les facteurs de transformation de nos sociétés et convoque l’héritage de l’histoire, les ressorts humains, la symbolique des lieux et la puissance de l’innovation technologique. Pour lui, c’est une parenthèse de l’histoire qui se referme, celle d’un ordre gouverné par des règles. Ce cadre date de l’après 1945, il s’articule entre les Nations-Unies et les traités internationaux conclus pour rompre

IA : Normer ou Innover ? L’Europe face à son dilemme

L’intelligence artificielle avance à un rythme que peu de régulateurs, juristes ou gouvernements peuvent suivre. Elle fascine autant qu’elle inquiète. Son autonomie croissante fait craindre un monde où elle évoluerait sans contrôle, jusqu’à des dérives potentiellement destructrices. Face à cette réalité, une question émerge : faut-il réguler avant d’innover ou adapter les règles après coup ? En d’autres termes, doit-on tenter d’encadrer l’inconnu ou laisser l’innovation progresser au risque de ne plus pouvoir la contrôler ? Normer l’inconnu : une illusion ? Il y a ceux qui pensent qu’il faut

Lisez, relisez "Les ingénieurs du chaos"

Quand je suis invité à parler de Comment meurent les démocraties [1] des questions me sont souvent posées sur la menace que représentent (ou pas) aujourd’hui les réseaux sociaux. Je n’en traite pas dans mon livre puisqu’ qu’il porte sur l’entre-deux-guerres. J’ai trouvé peu éclairantes beaucoup de longues digressions consacrées au rôle des réseaux par des auteurs traitant un sujet voisin du mien. Jusqu’à ce que je lise enfin Les ingénieurs du chaos [2], de Giulano da Empoli. J’avais lu Le mage du Kremlin et laissé de côté ce livre antérieur (première édition 2019). J’avais tort. En moins de

Les petites mains de l'IA

La question de l’intelligence artificielle est omniprésente dans les débats contemporains, surtout avec le développement de l’IA générative, qui suscite tout à la fois une certaine fascination face au potentiel inestimable et en même temps de profondes inquiétudes. Il est toutefois un sujet qui, bien qu’étroitement lié au développement de l’IA, ne fait pas la Une de la presse, mais qui est néanmoins occasionnellement évoqué par certains médias depuis quelques mois : les petites mains de l’IA. Le quasi-silence qui règne autour de cette question mérite qu’on s’y intéresse davantage : c’est l

Elon Musk, visionnaire sans scrupules ?

Le 30 janvier 2024, Elon Musk annonce que la société Neuralink [i] dont il est directeur a réussi une implantation neuronale sur un être humain. Il s’agit d’un implant de mille électrodes, positionné dans la région du cerveau qui contrôle les intentions de bouger. Cette expérimentation fait suite à celles qui avaient été conduites sur des singes qui auraient été capables de jouer au jeu de Pong par leur seule activité cérébrale. De telles expériences ne sont pas totalement nouvelles. Synchron, une société américaine spécialisée dans les interfaces cerveau-ordinateur endovasculaires, a annoncé

La Vie Spectrale. Penser l'ère du Métavers et des IA génératives

Dans son ouvrage provocateur " La Vie Spectrale", Éric Sadin expose une vision alarmante de notre époque où des entités numériques, semblables à des fantômes, interagissent constamment avec nous à travers des notifications, des recommandations et des conversations via des appareils connectés. Cette spectralisation, comme il le décrit, a des ramifications profondes sur notre perception du temps, de l'espace et même de notre propre identité. Son ouvrage est étayé avec une solide recherche académique et une réflexion philosophique approfondie. Il y a pas mal de références littéraires stimulantes

L’épouvantail ChatGPT

Vous avez naturellement tous lu la presse à propos des prouesses de ChatGPT, le dernier robot qui sait tout sur tout. Les plus curieux d’entre vous l’ont peut-être même testé. Capable de répondre instantanément à toutes les questions qu’on lui pose, de rédiger un exposé, un poème, de reconnaître des objets, etc. il est devenu, en quelques semaines, un véritable épouvantail : pour les professeurs, dont les élèves se servent déjà de lui pour rédiger leurs dissertations, pour les journalistes qui craignent sa concurrence, pour les pouvoirs publics qui craignent la désinformation qu’il est capable

L'IA, vers une nouvelle architecture du monde ?

Pour Christian Byk [i] , spécialiste des questions d'éthique des sciences et des technologies, « Nous sommes entrés dans une nouvelle ère technoscientifique et il faudra vivre avec l'Intelligence artificielle, apprendre à vivre avec ». D’où le titre du livre collectif qu'il a dirigé : «Intelligence artificielle. Vivre avec». Ce livre interroge sur la reconfiguration architecturale prévisible dans une série de domaines essentiels à la vie en société (santé, justice, travail, information,…). L'intuition à son origine est que « la transformation numérique et les applications de l'intelligence