Géopolitique

Printemps crucial à Téhéran

En profitant de sa tournée dans le Golfe pour multiplier les accusations à l’encontre de l’Iran, George W Bush rend un immense service à Mahmoud Ahmadinejad. Le 5 décembre 2007, le rapport de la communauté américaine du renseignement sur les activités nucléaires de l’Iran (voir Vigilances 56) avait envoyé un signal fort à Téhéran. Il signifiait que la menace d’une attaque préventive, telle que les néo conservateurs la souhaitaient, n’était plus d’actualité.   Le 11 janvier 2008, Téhéran envoyait un signal en retour. Ali Khamenei, le Guide, recevait Mohamed El Baradei, le Directeur Général de l

Boomerang éthiopien

«  Rien n’est si dangereux qu’un ignorant ami ; mieux vaudrait un sage ennemi ». Ainsi s’exprimait La Fontaine dans sa célèbre fable où un très gentil ours lance un pavé pour écraser une mouche sur le nez d’un pauvre homme qui n’en demandait pas tant. A supposer - ce qui n’est pas sûr - que Bush ait eu comme principal souci de délivrer le peuple irakien, il s’est comporté comme l’ours de la fable. Et à supposer – ce qui est encore moins sûr – que le Président américain ait cru que la population somalienne était terrorisée par les extrémistes musulmans, il a récidivé. En faisant appel aux

Etats-Unis/Russie : mésentente de moins en moins cordiale

Quatre anciens ambassadeurs américains à Moscou et cinq anciens ambassadeurs russes à Washington ont jugé nécessaire de lancer un appel en commun. Une telle démarche est extrêmement rare. Elle montre que les signataires jugent la situation grave et estiment que l’actuelle détérioration des relations américano-russes comporte de sérieux dangers. Il est normal, selon ces diplomates, que des grandes puissances aient, sur certains sujets, des points de vue différents. Il ne faut pas, pour autant, que l’accessoire cache l’essentiel, c’est-à-dire la nécessité de maintenir un partenariat stratégique

Vers un rapprochement sino-russe

Deng Xiaoping détestait et même méprisait Mikhaïl Gorbatchev. Il était convaincu que la « Glasnost » (plus de libertés politiques) allait gâcher la « Perestroïka » (plus de libertés économiques) et que le tout aboutirait à une débandade du parti communiste. Lui-même avait fait donner la troupe contre les manifestants de Tian’anmen et pensait que le capitalisme pouvait parfaitement s’accommoder d’un régime autoritaire. De toute façon, la démocratie, selon lui, devait commencer par être "consultative". Hu Jintao, son lointain successeur, reste fidèle à la ligne tout en cherchant à l’adapter. Son

Nous sommes assis sur un tas d’or

Voici quelques extraits de l'interview d’un ministre. A vous de découvrir de quel secteur il s’agit : « La priorité absolue est de préserver l’indépendance nationale et européenne en matière de recherche … » « Là encore, l’Europe doit faire attention à sa capacité de recherche pour ne pas être totalement dépendante des Américains ou des Chinois .» On pense naturellement à la Recherche. « Il faut en même temps créer des mécanismes de stabilisation, de gestion de crise. » On s’oriente vers la politique étrangère. « Pour une fois, ayons un débat politique avant le débat budgétaire. » S’agit-il de

Bush, shérif fais-moi peur

En prenant la tête de ce qu’il voulait être une croisade, en proclamant que « ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous », Bush a fait peur au lieu de rassurer. L’image des Etats-Unis dans le monde s’est fortement dégradée. Une majorité des Coréens du Sud en est même arrivée à croire que, pour la sécurité de leur pays, Bush était plus dangereux que l’horrible et grotesque dictateur de la Corée du Nord. Un comble ! La tournure – hélas prévisible ! - prise par la guerre d’Irak a renforcé la position de l’Iran. Elle a aussi créé un réservoir d’eau trouble dans lequel Al-Qaïda peut pêcher à

Devenirs iraniens

Après sa rencontre avec George W. Bush, Nicolas Sarkosy semble être convaincu qu’une attaque américaine sur l’Iran est loin d’être exclue. Dimanche 16 septembre, Bernard Kouchner s’exprimant au Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro a publiquement exprimé cette crainte, tout en espérant que des nouvelles sanctions contre l’Iran pourraient permettre de calmer le jeu. Un groupe de travail du Club, piloté par Jacques Andréani, a estimé dès 2006 que, contrairement à ce que pensent la plupart des Européens, une attaque américaine est non seulement possible mais susceptible d’être déclenchée au cours du

L’Or bleu : enjeu de rivalités

L’Or bleu - l’eau - a de tout tempe été l’enjeu de rivalités, luttes, guerres. Le monde d’aujourd’hui ne fait pas exception, avec les dérives que l’on peut imaginer : - L’eau est essentiel à la vie. Or les ressources en eau sont très inégalement réparties. Et l’augmentation de la population mondiale allant de pair avec une augmentation de la consommation (la consommation de l’eau a été multipliée par 10 depuis 1900) va exacerber cette inégalité. - L’eau a de tout temps servi d’arme, et ce quelles que soient les époques et les régions du monde. Or la période à venir semble se caractériser par

Etats-Unis – Iran : six mois décisifs

« Les Américains ont déjà l’Irak sur le dos, ils ne vont pas en plus attaquer l’Iran », voilà en gros ce que pensent la plupart des Européens. Rien ne prouve qu’ils aient raison. Des indices concordants donnent même à penser qu’une opération pourrait être déclenchée au premier trimestre de l’année prochaine. Nous serons alors à la veille des « primaires » pour l’élection présidentielle américaine. Si l’acharnement thérapeutique pratiqué par Bush sur un Irak agonisant débouchait sur le vide, le prochain président, quel qu’il soit, serait tenté de retirer brusquement les Boys. Ce serait pour l

D'une harmonisation à l'autre

Lors du sommet entre l'Union européenne et les Etats-Unis le 30 avril à Washington, les deux partenaires ont l'intention de signer un accord visant à harmoniser leurs réglementations dans des domaines tels que les marchés boursiers, la construction des automobiles, ou bien la propriété intellectuelle. La Chancelière allemande Angela Merkel, président en rotation de l'UE, est la force motrice derrière cette idée, dont le but est de renforcer les liens transatlantiques qui - malgré un certain adoucissement depuis le second mandat Bush - restent perturbés. L'initiative est à saluer, mais elle