Géopolitique

Quand l’admiration s’en va …

Les Etats-Unis ont assis leur puissance en jouant sur deux registres : ils étaient à la fois forts et admirés. Aujourd’hui, la force subsiste mais l’admiration s’en va. Faute de modèle à admirer ailleurs, le monde se trouve déboussolé. La science tourne encore à l’heure américaine mais, dans les autres domaines, adieu le soft power ! L’unilatéralisme a fait tellement de ravages à l’international que « l’Oncle Sam » a acquis la réputation d’être sourd, aveugle, quasiment autiste, incapable de comprendre et d’apprécier les ressorts et les motivations de ceux qui ont été nourris par d’autres

L’Histoire passe, la Géographie reste

Stratèges et économistes d’aujourd’hui découvrent que l’Allemagne est au centre de l’Europe. Quelle découverte ! Elle l’était déjà en 1913. Des ambitions démesurées, deux guerres mondiales et des millions de morts n’ont pas, fondamentalement, changé la géographie. L’Allemagne retrouve ses marques. Comme avant 1914, elle construit des pipelines en Russie et investit en Tchéquie. La Deutsche Bahn fait rayonner ses trains à l’Ouest comme à l’Est. L’Union Européenne ressemble à un « zollverein » élargi. De même pour la Chine. On redécouvre aujourd’hui que « l’Empire du Milieu » est au centre le l

Etats-Unis/Iran : faible lueur

Que reste-t-il du plan Baker-Hamilton ? En apparence rien ! Le rapport posait comme postulat que la guerre d’Irak ne pouvait être gagnée par des moyens militaires. Il en déduisait que des contacts devaient être noués avec l’Iran et la Syrie pour calmer le jeu. Depuis, G. W. Bush a choisi d’envoyer de nouvelles troupes et a déclaré ne pas vouloir parler à des régimes considérés comme hostiles. Cette politique est conforme à ce que nous redoutions et aux nombreuses alertes publiées par Vigilances. Elle risque de déboucher sur une attaque américaine contre l’Iran et de déclencher des catastrophes

La Chine, grande puissance spatiale

Le 11 janvier dernier, la Chine a réussi pour la première fois à détruire l’un de ses satellites en utilisant un missile balistique. Cette opération, détectée par les services américains et confirmée par la Chine après un silence de douze jours, a entraîné les protestations des Etats-Unis, du Japon ou de l’Australie, entre autres, mais peu de réactions en Europe. La destruction d’un satellite par un missile pose deux problèmes majeurs. Le premier, dans le domaine civil, est celui de la sécurité dans l’espace : le satellite s’est désintégré en plusieurs centaines de débris, dont chacun pourrait

L’Europe surmontera son indigestion

L’Europe, paraît-il, est malade : elle n’a pas digéré « l’élargissement » faute d’avoir procédé à temps à son « approfondissement ». Certes, c’eut été idéal mais y a-t-il vraiment de quoi dramatiser ? Les nouveaux pays membres jouent le jeu. Même en Pologne, le gouvernement nationalo-populiste des jumeaux Kaczynski ne peut pas aller loin dans ses rodomontades puisque plus de 80 % de la population se déclare heureuse de faire partie de l’Union. Quoi qu’on dise, l’Europe reste une formidable machine à favoriser l’homogénéisation tout en tolérant les différences. Son arme secrète est juridique

2007 : le danger Bush

J’ai honte de le dire et même de le penser mais, en ce début d’année 2007, G. W. Bush me paraît plus dangereux que Mahmoud Ahmadinejad. Le président iranien est un ennemi qui, dans l’immédiat, ne peut pas faire grand-chose. Le président américain est un ami qui, avant la fin de son mandat, peut provoquer des catastrophes en chaîne. On a vu en Irak ce dont il est capable. On peut voir en Iran l’acte II de cette même tragédie. Il ne s’agirait pas, cette fois, d’invasion terrestre mais des frappes aériennes massives pourraient anéantir le potentiel économique dans l’espoir que la puissance

L’Allemagne au cœur de l’Europe

Dans les Mémoires qu’il vient de publier, l’ancien chancelier Gerhard Schröder met l’accent sur l’aspect européen de la politique étrangère allemande. Ses prédécesseurs, lui-même (ainsi d’ailleurs que l’actuelle chancelière), n’ont jamais mené de politique exclusivement nationale. Tant mieux mais pourvu que ça dure ! Si la France n’affichait pas rapidement sa volonté de relancer l’Europe ou si L’U.E, sous pression américaine, voulait adopter une attitude intransigeante à l’égard de la Russie (considérée par Schröder comme une alliée naturelle), l’Allemagne pourrait être tentée de jouer en solo

Japon : défense du pays et patriotisme

La diète japonaise a voté, le 15 décembre, deux lois qui ont valeur de signal : elles annoncent en effet des évolutions en profondeur de la politique de défense japonaise, et plus largement du rôle international que le Japon entend jouer en Asie et sur la scène internationale. La première concerne l’Agence de défense qui, à partir du 1er janvier prochain, deviendra un ministère à part entière : ce changement de statut n’aura pas de conséquences pratiques immédiates, mais il indique l’importance accordée par le gouvernement japonais aux questions de défense et préfigure, sans doute, des

Tsar aujourd’hui, demain quoi ?

N’en déplaise aux plus ardents défenseurs des Droits de l’Homme, Vladimir Poutine est populaire en son pays. Il pourrait facilement gagner un référendum s’il voulait modifier la constitution pour avoir le droit de briguer, en 2008, un troisième mandat. « Il n’en est pas question », a-t-il dit. Tous ceux qui l’approchent prennent au sérieux cette affirmation et, selon l’un de ses conseillers, « Il faudrait un risque avéré de guerre mondiale pour qu’il change d’avis ». Aujourd’hui, en tout cas, les conversations politiques en Russie ne tournent qu’autour de deux sujets. Primo, qui va remplacer

Iran : Malgré Baker Bush peut encore frapper

Le rapport rendu public par la Commission Baker est une preuve de la vitalité de la démocratie américaine mais le danger d’une frappe sur l’Iran n’est pas pour autant écarté : 1. Le fait qu’une commission parlementaire bipartisane ait pu mener une enquête approfondie et arriver à des conclusions unanimes est, en soi, remarquable. 2. Ces conclusions sont largement fondées sur le diagnostic suivant : « Vu la capacité de la Syrie et de l’Iran à peser sur le cours des évènements à l’intérieur de l’Irak et leur intérêt à ne pas voir le chaos s’y installer, etc. ». 3. Le diagnostic est hasardeux car