Géopolitique

Rumeurs d’avant guerre

Les signes s’accumulent d’une prochaine attaque américaine sur l’Iran. Le passage à l’acte aurait de telles conséquences que l’on préfère croire à une intox destinée à effrayer Amadinedjad et ses amis. Voici, en tout cas, quelques uns des signes observables : -           500 millions de dollars ont été officieusement budgétés pour des « opérations spéciales » en territoire iranien. Cela pourrait être le premier échelon d’une escalade programmée ;   -           La réserve stratégique de pétrole (Strategic Petroleum Reserve) a été portée à un niveau inhabituel. En temps ordinaires, les stocks ne

La guerre des Trois n’aura pas lieu

«  Quel est, aujourd’hui, le pays leader de l’Europe ? ». A cette question, les deux tiers des Américains répondent l’Angleterre et les deux tiers des Européens répondent l’Allemagne. La France vient en troisième position. Les autres sont loin derrière. Ce sondage, effectué par Harris Interactive pour le compte de l’International Herald Tribune et de France 24, n’apporte rien de surprenant mais met en relief des évidences qu’il serait stupide d’oublier :    -                       Les Anglais jouissent d’une suprématie linguistique. L’Europe ne pourra avoir une ambition mondiale qui soit

Paradoxe iranien

Les sondages réalisés en Iran valent ce qu’ils valent mais ne doivent pas être rejetés d’emblée. Supposons donc que WorldPublicOpinion.org ait de solides raisons d’affirmer que 58 % des Iraniens sont opposés à la production d’armes nucléaires parce que ce serait contraire à l’Islam alors que 23 % seulement pensent que c’est souhaitable et autorisé par la religion. Admettons et essayons d’offrir une interprétation :   -                       Une majorité d’Iraniens sont déçus par leur gouvernement. Ils n’aiment pas leur Président et craignent son agressivité. Comme ce régime se veut islamique

Devoir de prévention

Les « responsables » tant politiques qu’économiques sont peu enclins à la prévention puisqu’il est difficile de prouver que l’on a évité une crise alors que le public est, en général, reconnaissant si l’on en a résolu une. Et pourtant ! Des millions de vies humaines auraient pu être sauvées et des centaines de milliards d’euros économisés si certains conflits, évitables, avaient effectivement été évités. La toute récente création d’un Kosovo indépendant fournit une démonstration éclatante . Dans les circonstances actuelles, cette indépendance semble « juste » dans la mesure où la majeure

Du pétrole en général et de l’Iran en particulier

La flambée actuelle, en particulier, des cours du pétrole se distingue nettement des hausses que l'on a connues lors des deux chocs pétroliers précédents. L'augmentation continue, depuis 2001, du prix du pétrole marque  la fin du pétrole bon marché. Des raisons structurelles sont à l'oeuvre et la soif pour l'or noir est loin de se tarir. L'Iran reste, dans ces conditions, un acteur majeur de la scène énergétique mondiale. Le monde a connu, depuis la fin de la dernière guerre mondiale, de nombreuses crises pétrolières. Certaines ont fait suite à des tentatives de nationalisation des ressources

Le mâle nécessaire

Andropov est mort. Gorbatchev a failli. Eltsine a liquidé. L’URRS s’est effondrée. Pour la Russie chancelante, il fallait un homme fort. Poutine est arrivé. Huit ans plus tard, l’ordre règne. Le pétrole remplit les caisses. La fierté nationale est de retour. Reste à transformer la Russie en un pays moderne. C’est le rôle que Poutine a dévolu à Medvedev. Economiquement, socialement, politiquement, la tache est immense. L’économie n’est pas diversifiée . Les matières premières comptent pour 80 % des exportations. Le pétrole et le gaz, à eux seuls, représentent plus de 30 % du PNB. L’industrie

Août 14 au Moyen Orient ?

L’image du Président Ahmadinejad, accueilli en hôte officiel à Bagdad par le chef du gouvernement mis en place par les occupants américains, est une belle illustration de l’incapacité où sont parfois les acteurs de l’Histoire à maîtriser son cours. En recherchant des objectifs qui lui paraissaient clairs – l’Irak comme modèle démocratique, l’extrémisme islamique stoppé, la perspective de paix avec Israël renforcée - George Bush a abouti au résultat exactement inverse. Malmenées par Bush, les réalités profondes du Moyen Orient se vengent. Avant de quitter la Maison blanche, le sortant voudra-t

Etats-Unis / Iran : la France entre deux chaises

Le géopoliticien Gary Sick est l’un des meilleurs observateurs américains du Moyen Orient. Selon lui, les Etats-Unis et l’Iran devront finir par s’entendre et, pour y parvenir, auraient intérêt à recruter un « intermédiaire ». Celui-ci s’adresserait séparément à chacune des parties afin de redéfinir les bases du « grand bargain » qui avait été conçu en 2003 mais qui, finalement, n’a pas abouti. Logiquement, la France aurait pu être cet intermédiaire mais le fait de s’être mise à l’avant-garde des sanctions contre l’Iran réduit sa marge de manœuvre. La diplomatie française se trouve en position

Russie : humiliation et goût de revanche

«  Quels sont les pires ennemis de la Russie ? ». Selon un sondage réalisé par le « Centre Levada » en août 2007, les cinq pays cités en premier sont l’Estonie, la Géorgie, la Lettonie, les Etats-Unis et la Lituanie. Selon ce même sondage, les cinq « meilleurs amis » sont le Kazakhstan, la Biélorussie, l’Allemagne, la Chine et l’Arménie. De toute évidence, le démantèlement de l’URSS est au cœur du problème. Deux enseignements, au moins, peuvent être tirés :   -           Le démantèlement de l’URSS a été vécu comme une humiliation. Les ex républiques soviétiques qui ont tourné le dos à l’ex

Hard, soft or bargaining power?

Les Américains jugent John Mc Cain, Hillary Clinton et Barack Obama en fonction de multiples critères. Pour les Européens, c’est plus simple : la répartition des impôts et des dépenses sociales aux Etats-Unis ne les concerne guère ; leur unique souci tient à la façon dont le prochain Président pèsera sur les affaires du monde. La catégorisation, dès lors, devient assez facile. John Mc Cain , le vétéran, incarne le «  hard power », la volonté de faire respecter l’Amérique, d’exercer un « leadership » sur des alliés consentants.   Barack Obama , l’universaliste, personnalise le «  soft power »