Géopolitique

Barack et Hillary sont sur un bateau

Quand Barack Obama a nommé Hillary Clinton Secrétaire d'Etat, un vieux routier du Sénat s'est plu à citer la phrase prononcée par Lyndon Johnson après qu'il eut confirmé Edgar Hoover dans ses fonctions de chef du FBI. « Je préfère, avait dit le Président, qu'il soit dans le train et qu'il pisse dehors plutôt que dehors et qu'il pisse dans le train ». Les membres du corps diplomatique ont un point de vue plus amène . La plupart d'entre eux estiment avoir de bonnes raisons de se réjouir :   Ø        Hillary a suffisamment d'expérience pour savoir que le premier test d'un ministre est budgétaire

Qui a la clef des bombes pakistanaises ?

En mars 2003, voici plus de cinq ans,  le Club publiait l’alerte suivante : «  Futurs combats : Dans le terrible jeu de l’oie que les experts anti-terroristes appellent déjà « troisième guerre mondiale » l’Irak, par la volonté américaine, est devenue une case de passage obligé. Mais les cases trésor, celles que Ben Laden et ses amis cherchent vraiment à atteindre, sont le Pakistan, avec son arsenal atomique, et l’ Arabie Saoudite avec ses robinets de pétrole. La pression sera d’autant plus forte que, parmi toutes les nations musulmanes, ce sont le Pakistan et l’Arabie Saoudite qui ont les

L'Empire du Milieu déclare la guerre des changes !

La Chine a engagé un processus de baisse du yuan. Alors que depuis des mois les économies internationales insistent sur le niveau jugé sous-évalué du yuan ... Voilà que la Chine est tentée par une dévaluation de sa monnaie afin de favoriser sa propre croissance. Déjà qu'elle possédait un avantage redoutable sur le marché de l'export, la voilà qui laisse filer sa devise par rapport au dollar. Est-ce une provocation vis-à-vis du nouveau président Obama, signal d’un combat annoncé pour le leadership du monde ou un bien un test de ses concurrents et fournisseurs mondiaux vis-à-vis d'une éventuelle

Multiplication des « go-between » internationaux

La recherche de compromis qui marchent devient une des grandes affaires de l’époque. I l y a quelques mois, le Kenya, pays prospère et supposé stable a été sur le bord de l’explosion . A la suite d’élections contestées, deux camps politiques s’entretuaient (le parti dominant accusé de fraude électorale et l’opposition, Orange Democratic Movement). Les négociateurs étaient prêts à s’entrégorger. Koffi Annan, ex-secrétaire général de l’ONU, intervenant comme intermédiaire s’est appuyé sur une petite organisation extrêmement discrète et compétente qui a pacifié la négociation, le Centre for

La grâce et les tests

Chacun sait maintenant qu’Obama est à la fois un homme symbole et un homme rusé. Que nous réserve cette combinaison pour l’après 20 janvier ? L’homme symbole incarne le rêve américain à l’heure de la mondialité . Les "Pères Fondateurs" ont fait des Etats-Unis le rêve d’Européens épris de liberté. Deux siècles plus tard, Obama se pose en "Fils Fondateur" : il s’adresse à tous les Terriens et, à l’intérieur des Etats-Unis, donne fierté aux descendants d’esclaves.   L’homme rusé incarne le savoir faire des initiateurs du "bottom up" . Pendant la campagne, des centaines de milliers de volontaires

Réveil ottoman

La géographie et l’Histoire font de la Turquie un acteur indispensable à la résolution de plusieurs crises sur plusieurs continents. Malgré des freins de politique intérieure, l’équipe au pouvoir avance des pions.  Ø       L’empire ottoman a beau avoir laissé son empreinte sur le Caucase, la Turquie ne pouvait s’impliquer efficacement tant qu’elle restait l’ennemie déclarée de l’Arménie. D’où l’amorce d’une réconciliation, symbolisée par la présence, le 6 septembre à Erevan, du président Abdullah Gül, à l’occasion du match de foot qui opposait les équipes nationales. La proposition turque d’un

Défi caucasien

Au lieu de s’en plaindre, il faudrait se féliciter que la Russie s’enrichisse grâce au pétrole, au gaz, aux métaux et bientôt aux céréales. Ce pays a vécu la descente aux enfers de l’ex-URSS comme une défaite suivie d’humiliations. L’Allemagne des années 30 nous a montré comment un grand peuple peut réagir lorsqu’il se sent humilié et qu’il est appauvri. Poutine est coriace mais pas fou. Ses moyens sont contestables, son cynisme évident mais, dans sa Russie, il n’y a plus de goulags et il ne viendrait à l’idée de personne d’y créer des camps d’extermination. Il est normal que cette Russie là

Europe schizophrène

Les Russes traînent les pieds pour quitter la Géorgie en attendant que leurs propres agissements de "purification" ethnique soient complétés par le départ volontaire, de désespoir, de tous les Géorgiens de l’Ossétie et de l'Abkhazie, microscopiques entités qui ne vont pas tarder à exiger un jour ou l'autre que la communauté internationale reconnaisse leur "indépendance". Pauvre Europe dans ce cas précis ! La reconnaissance du Kosovo était à l'évidence la porte ouverte aux événements de Géorgie. D'autre part comment être schizophrène en ayant simultanément deux grands principes antagonistes à

Is the world really flat?

Selon Thomas L. Friedman, dont le livre « The world is flat » a connu un succès mondial, la transmission accélérée des connaissances est en passe de créer une sorte de méritocratie universelle. Tous les hommes de bonne volonté ne peuvent que le souhaiter. Beaucoup pensent même qu’Obama (qui, par l’usage d’Internet, a bouleversé les techniques électorales) pourrait être le champion de ce nouveau monde. Il serait cependant dangereux d’oublier qu’une sombre fraternité de combattants de la modernité pourrait nourrir un nouveau nihilisme. Une éventuelle attaque américaine contre l’Iran (voir

Armées & Défense : vers la fin de la confusion

Depuis des lustres, les Français ont pris l’habitude de voir se succéder des Livres blancs sur la Défense ne présentant, au mieux, que peu d’intérêt. En schématisant à peine, ils ne servaient qu’à justifier des décisions déjà prises depuis longtemps. Ils servaient même souvent à démontrer les vertus de l’immobilisme. De quoi faire se retourner dans sa tombe le général de Gaulle qui a toujours prôné « la seule doctrine qui vaille : celle des circonstances ».   On peut faire des reproches aux inflexions préconisées par le récent Livre blanc. De nombreux militaires ne s’en privent pas et ont