France

La réforme des retraites vue du ciel

Pendant que les experts se battent sur l’âge de départ à la retraite ou les critères de pénibilité, essayons de prendre trois photos instantanées de trois générations qui sont ou seront concernées par la réforme du régime de retraite. Ceux qui prennent actuellement leur retraite ont, pour moitié, travaillé avant 17 ans. Autrement dit, sauf accident de parcours professionnel, beaucoup ont cotisé 43 ans avant de prendre leur retraite à 60 ans. La génération d’après, ceux qui ont la quarantaine aujourd’hui, ont, pour les 2/3, commencé leur vie professionnelle avant 20 ans (seule 30% d’entre eux

France, qu'as-tu fait du 4 août ?

Alors que nous approchons de la date anniversaire d'un événement fondamental de la Révolution française, les événements récents (jets privés, appartements de fonction, cigares payés par le contribuable, rémunérations indécentes etc.) conduisent à se poser quelques questions sur ... l'impact réel de la mythique Nuit du 4 août 1789 à l'issue de laquelle fut décidée, dans un rare et superbe élan de fraternité, l'abolition des privilèges. L'Assemblée Nationale adopta dans la foulée, le 11 août, le Décret relatif à l'abolition des privilèges dont il est particulièrement judicieux de lire l'article

L'excès de politique fausse le jugement

Nicolas Sarkozy est un expert en politique, c'est le moins que l'on puisse dire. Orfèvre en cet art, il est enclin à en magnifier l'importance. Ainsi a-t-il vu, derrière la publicité donnée à des scandales (réels ou présumés), la main des partis d’opposition soucieux de torpiller la réforme des retraites. Ainsi, s’est-il arc-bouté sur le calendrier sans se rendre compte que l’opposition ne faisait que surfer sur la vague d’un mécontentement général qui allait au-delà du problème des retraites. Conclusion : un manque de socioperception le contraint à infléchir, dans la hâte et l’impréparation

Cumulez les mandats mais pas les indemnités

La classe politique française, à tous les échelons électifs, a trois caractéristiques principales : elle est, en grande partie, mâle, blanche et "vieillissante". Exit les femmes malgré la loi sur la parité, les jeunes, sans parler des personnes d’origine non européenne. Dans un pays où les fins de mois pour des millions de personnes se jouent, selon Jean-Paul Delevoye, Médiateur de la République, à 50 euros, les élus apparaissent, de plus en plus, comme des professionnels de la politique, des cumulards à leur profit, sans prise réelle avec la société telle qu’elle est. Aller vers le non cumul

Retraites : n’oublions pas les jeunes

Eric Woerth, nouveau ministre du Travail, va piloter en France une nouvelle réforme des retraites qui s’annonce ambitieuse. Une concertation est prévue avec diverses parties prenantes et, en particulier, les syndicats. Mais attention ! Si les interlocuteurs ont en moyenne plus de 50 ans, le malentendu risque d’être grave car la « solidarité intergénérationnelle » ne peut pas être à sens unique et le débat se limiter à un « Comment faire payer durablement par les jeunes la retraites des vieux dont le nombre va croissant ». Les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas à la fête. Ils galèrent pour

21 avril 2002/avril 2012 ?

Le second tour des élections régionales est à méditer. Un Français sur deux n’a pas jugé utile d’aller voter. La droite est à son plus bas étiage depuis le début de la Vème République. La gauche est certes victorieuse mais semble loin d’une réelle dynamique de reconquête. Le front national est réintégré dans le paysage politique. Les élections présidentielles auront lieu dans deux ans. Dans l’état de déshérence sociale actuel –angoisses liées au chômage, aux déficits publics et sociaux abyssaux, au problème des retraites … - un nouveau "Big Bang" avec un front national mené par Marine Le Pen

Désindustrialisation de la France

J'ai eu récemment l'occasion de me rendre en Allemagne par le chemin des écoliers en traversant les Vosges et l'Alsace. Les vallées vosgiennes offrent un spectacle bien triste : on y va d'usines abandonnées en ruines industrielles, vestiges d'une mono-économie centrée sur le textile. Quelques dizaines de kilomètres plus loin, après avoir franchi le Rhin on se retrouve dans le Bad Wurtemberg et la Forêt Noire, parfait symétrique (géologique tout au moins) des Vosges. Le spectacle change radicalement. Chaque agglomération, chaque village, a sa zone industrielle avec des usines rutilantes et des

Malraux prophète

Un membre du Club, Serge Fradkoff, remet en mémoire un texte d’André Malraux qu’Elisabeth de Miribel a transcrit par sténo le 3 juin 1956. Vieux de plus d’un demi-siècle, ce texte apparaît prophétique. Avant tout commentaire, il convient de le lire. « C’est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l’islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine. Les conséquences de ce phénomène sont encore imprévisibles. A l’origine de la révolution marxiste, on croyait pouvoir

Idées pour l’avenir

Le rapport entre les rémunérations les plus élevées et les plus faibles dans les grandes entreprises ayant été multiplié par 40 en quelques décennies, faire mesurer et publier dans les rapports annuels le ratio entre le centile supérieur et le centile (ou le décile) inférieur des salaires avec commentaire de l’évolution. 1) Cadres intermédiaires et dirigeants sont désormais désolidarisés. Comment provoquer au sein des entreprises débat et négociations pour que l’échelle des rémunérations soit jugée plus juste ?   2) Faire passer l’ emploi au rang de variable stratégique et non d’ajustement 

Thalès : un désastre annoncé

«  Sans industrie, pas d’avenir », telle est, en principe, la doctrine du gouvernement. En pratique, je constate qu’une entreprise de pointe, dont la France pouvait s’enorgueillir, fait actuellement l’objet d’un massacre à la tronçonneuse. Ses métiers sont dévalorisés. Ses équipes sont démotivées. La tragédie a commencé fin 2008. Alcatel souhaitait céder les 20% des actions du groupe Thalès qu’il détenait encore. Alors qu’EADS se portait acquéreur, l’Elysée préféra favoriser Dassault pour éviter une nouvelle gouvernance Franco-Allemande dans le groupe de défense.    Denis Ranque alors