
Depuis le mouvement #MeToo et grâce à de nombreux procès médiatisés, la violence masculine est au cœur du débat public. Le film-documentaire « Eduquons nos fils », réalisé par Marie-Christine Gambart avec l’aide de l’historienne Lucile Peytavin, interroge ce phénomène, en relation avec la virilité.
Les deux autrices estiment que « Tous les hommes ne sont pas violents, mais la violence est masculine ». Cependant, elles réfutent toute prédétermination naturelle à ce penchant (taux de testostérone souvent évoqué), et mettent au contraire en avant le rôle de l’éducation favorisant le développement d’une virilité toxique, encouragée par l’attitude de certains pères qui poussent leurs fils à masquer leur vulnérabilité, à ne jamais pleurer, pour satisfaire l’image du mâle viril : fort, invulnérable, dominant. Une telle éducation est « un terrain favorable à leur future conduite déviante ».
Ce documentaire met aussi en lumière – dans une approche très innovante - le coût important que cette violence fait peser sur les finances publiques, en termes de prévention, de judiciarisation et d’indemnisation des victimes. L’historienne Lucile Peytavin a ainsi estimé le coût de ces comportements masculins dangereux à 100 milliards d’euros par an, en s’appuyant sur les statistiques des ministères de l’Intérieur et de la Justice.
Le film met enfin en avant des initiatives innovantes de prévention, montrant qu’un autre modèle de masculinité est possible, pour mettre fin à cette virilité toxique.