Economie

Oiseaux de bon augure

Début avril, des oiseaux de bon augure ont chanté de plus en plus gaiement : le grand ajustement, disaient-ils, est déjà amorcé. Fin avril, le FMI a fait déchanter : la reprise, estimait-il, n’est pas pour demain. Mais après-demain ? Resteront des problèmes de fond. Ils sont antérieurs à la crise et peu susceptibles d’être résolus rapidement :   Ø        La croissance mondiale a été longtemps tirée par l’endettement des ménages américains . Or, ceux-ci ne peuvent plus jouer le rôle de « consommateurs de dernier ressort ». Il faudra du temps avant que la Chine, même si elle entraîne tout le sud

Plan Geithner : complexités voulues et difficiles équilibres

Donner de l’argent aux banques est politiquement difficile. Ne pas en donner est économiquement intenable. Trouver le bon dosage et adopter le ton juste nécessite de l’ingéniosité. Les meilleurs procédés ne sont pas toujours les plus simples. La palme de la complexité revient au « plan Geithner » . Le secrétaire d’Etat au Trésor est parti du principe que pour soulager les banques de leurs actifs « toxiques », il faut d’abord leur fixer un prix. L’Etat est prêt à mobiliser l’argent nécessaire mais ne veut pas agir à l’aveuglette. Il souhaite que des investisseurs privés deviennent acquéreurs et

La consommation pendant et après la crise

Depuis une quarantaine d’années, une tendance s’affirme parmi les gens ordinaires : de temps en temps, on s’arrête pour réfléchir sur sa vie, prendre du recul : «  est-ce que ce que je fais est utile ? » «  Est-ce que le mal que je me donne m’apporte vraiment quelque chose ? ». Il est des époques où les circonstances sont telles que des centaines de millions de gens se posent en même temps ce genre de questions. Et s’ils apportent le même genre de réponses, il peut en résulter d’immenses vagues d’intelligence collective.   Il se produit ainsi une vague de frugalité et de simplicité volontaires

Question à 200.000 milliards de dollars

Sur le papier, l’ensemble des dettes qui ont été titrisées se monte à plus de 200 trillions de dollars. Tant qu’il n’y a pas d’acheteurs, leur valeur réelle est, cependant, égale à zéro. Si la confiance revenait, une évaluation pourrait être tentée en partant du principe que, derrière tout ce papier, il existe souvent des biens réels. Le calcul, à vrai dire, s’annonce difficile puisque, dans certains cas, la corrélation entre le papier et le bien réel est relativement directe et que, dans certains autres, des emballages successifs ont superposé des endettements. Pour déterminer un juste prix

Vers un autre capitalisme qui fasse alliance avec la vie

Ce rapport, revu et complété depuis sa première publication le 10 mars 2009, ébauche une analyse systémique et bio-socioculturelle de la crise globale dans laquelle est plongée la planète. Il voudrait contribuer à éclairer la réflexion de SOL France, du Club des Vigilants et de divers réseaux amis sur les opportunités d’influencer le cours des choses... Lire le rapport complet : http://www.clubdesvigilants.com/mt-static/pdf/Capitalismedurabledef.pdf

Ressources humaines en temps de crise

Sous le titre " Daring and Caring", un sommet européen s’est tenu les 27 et 28 mars autour de la question des ressources humaines et de la formation. Or, avec la crise, gel des embauches et licenciements sont redevenus des leviers d’ajustement. Il s’agit d’en sortir. Les spécialistes sont formels. Leur conseil ? « N’ayez pas la "tête dans le guidon" des prochaines échéances comptables. » Toutes les crises précédentes ont montré que les entreprises qui émergeaient « en tête de peloton » étaient celles qui, au plus fort de la crise, s’étaient préparés à la reprise de l’activité. En un mot 

Et si l'emblème de l'économie mondiale était... l'Autruche.

Aux Etats-Unis, seuls les 5 % des citoyens les plus riches ont vu leurs revenus augmenter lors des 10 dernières années. Les 95 % autres ont vu leurs revenus stagner ou diminuer ... Si la consommation a bien continué d’augmenter, c’est uniquement parce que l’on a poussé les classes moyennes (celles dont les revenus sont essentiellement dus à leur travail) et les pauvres (ceux qui n’ont pas de revenus pour à s’endetter de façon insoutenable. ! Lorsque les revenus stagnent, le choix est donc entre travailler de plus en plus en plus ou bien s'endetter de plus en plus ... pour acheter autant sinon

Nouveau langage économique

Le protectionnisme, c’est bien connu, est un vilain défaut. Le libre-échange intégral est, cependant, ravageur lorsque les « avantages comparatifs », célébrés par Ricardo, sont biaisés. D’où l’expression désormais à la mode de «  régulation commerciale ». Il s’agit, en pratique, d’affirmer qu’on est contre le protectionnisme mais qu’on serait – Hélas ! - obligé d’y recourir si l’on ne pouvait obtenir par la négociation quelques arrangements volontaires. A Genève, le Bureau International du Travail (BIT), étudie sérieusement la question des « normes sociales » que les principaux pays

Le « paradoxe du philosophe » confronté à la crise actuelle : entre vertige et raison…

A l’unisson, quoique sous des cieux et à des âges fort différents, Saint-Thomas, Montaigne et Pascal aimaient à rappeler que, dans le rapport dialectique entre la raison et le sentiment, tous les raisonnements du monde n’empêcheront pas le plus grand philosophe de craindre de marcher sur une poutre, pourtant bien plus large que lui, dès lors qu’elle se trouve suspendue au-dessus d’un précipice ! A beaucoup d’égards, la crise actuelle comme les recherches de solutions qu’elle suscite, nous confrontent à nouveau au risque du vertige et, pour n’y pas succomber, au besoin de raison. Risque de

Naissance du « Mondio »

En préalable au G20, le président de la banque centrale de Chine a fait une suggestion qui peut être considérée comme le prélude de l’avènement d’une monnaie mondiale. La Chine propose la création d’un panier des monnaies mondiales, à taux de change invariables, pour assurer les échanges et les prêts   entre états. La Russie a aussitôt salué cette proposition  ; Dominique Strauss Kahn l’a qualifiée de piste à étudier sans tarder. Le prix Nobel d’économie américain Joseph Stiglitz, ancien conseiller de Clinton, a marqué son accord. Les Européens ne se sont pas prononcés à 27, mais plusieurs d