Economie

Attachez vos ceintures

La plupart des responsables économiques et politiques actuellement aux commandes se souviennent des crises pétrolières de 1973 et 1980 qui ont entraîné deux années de décroissance. Ils se souviennent aussi que les affaires ont vite repris leur cours et que les vertes exhortations du « Club des Rome » ont été rapidement oubliées. Ainsi, en arrivent-ils à croire qu’une simple moralisation des circuits financiers suffira à vaincre la crise qui nous assaille depuis deux ans.   C’est oublier qu’ entre 1973 et 2007, la population du monde a doublé. Les nuisances environnementales ont même plus que

L’innovation : une réponse à la crise ?

La gravité de la crise mondiale laissera des traces profondes, et il est difficile d’imaginer que tout sera comme avant lorsque l’économie mondiale redémarrera. Au-delà du traumatisme, et des réponses à apporter afin de remédier aux différents faits générateurs de la crise – défaillance des institutions financières, domination de l’ingénierie financière sur l’économie réelle, perte du sens des valeurs et de l’éthique de certains dirigeants… - le monde se trouvera en sortie de crise à nouveau confronté aux différentes interrogations qui prévalaient avant la crise et que les évènements récents

Productivité philanthropique

Quand plusieurs signaux faibles se mettent à converger, il est permis de croire qu’une tendance lourde est en train d’émerger. Ainsi en va-t-il de la culture du résultat dans l’action humanitaire. En 2006, plutôt que de lancer sa propre fondation, Warren Buffett a consacré la gigantesque somme de trente milliards de dollars à la fondation créée par Bill Gates. Raison invoquée : «  Il va être plein temps là-dessus et sera plus efficace que je ne pourrais l’être ». De fait, le fondateur de Microsoft apporte à son nouveau « métier » le professionnalisme dont il a fait preuve dans les systèmes d

Un pont entre Londres et Prague

Quand le G20 se réunira à Londres le 2 avril, définir une politique financière commune pour répondre à la crise sera en tête des préoccupations.   Mais les appels deviennent de plus en plus nombreux pour que ces 20 pays avancés et émergeants évoquent aussi le commerce international et en particulier la nécessité de faire tout pour éviter une grande dépression version 2.0.  Or, selon la Banque mondiale, pas moins de 17 des membres du G20 ont déjà violé leur engagement solennel, pris en novembre dernier à Washington, de ne pas "élever de nouveaux obstacles à l'investissement ou le commerce de

Biais idéologique

Nécessité faisant loi, les critères de Maastricht sont mis entre parenthèses. Les Etats européens, pour relancer l’économie, creusent les déficits. Ils ont tous leurs raisons mais les inconvénients ne seront pas les mêmes pour chacun. Le credo libéral imprégnait les esprits quand ont été conçus les critères de Maastricht . Il stipulait que l’intervention de l’Etat était en général plus nuisible qu’utile et les décisions individuelles plus utiles que nuisibles. Aussi, l’endettement des Etats devrait-il être sévèrement limité tandis que celui des ménages pouvait être considéré comme un moteur

Vers un autre capitalisme qui fasse alliance avec la vie

Réalisé par le groupe de travail "Pour un capitalisme durable", piloté par Alain de Vulpian, ce rapport ébauche une analyse systémique et bio-socio-économique de la crise globale dans laquelle est plongée la planète. Il s’appuie sur deux enquêtes de terrain auprès de dirigeants français ( Club des Vigilants) et d’agents de changement opérant dans des entreprises européennes (Sol). Il voudrait contribuer à éclairer la réflexion du Club et de divers réseaux amis sur les opportunités d’influencer le cours des choses. La crise financière et économique a éclaté au sein d’une crise beaucoup plus

Question de timing

«  Si j’avais de l’argent, j’achèterais des actions ». Par ces simples paroles, prononcées au moment opportun, Nixon a contribué à la remontée des bourses et à la reprise des investissements. On voit mal Obama prendre aujourd’hui un risque similaire. L’endettement planétaire n’est pas suffisamment résorbé pour qu’un déclic psychologique suffise à inverser la tendance. Il arrivera, cependant, un moment où l’évocation de la reprise deviendra crédible. Et ce moment peut advenir aux Etats-Unis plus rapidement qu’ailleurs. C’est peut-être injuste mais c’est ainsi : les Etats-Unis sont à l’origine

Euro : le frein statutaire

Les Etats-Unis, après l’adoption d’un plan de sauvetage massif de leurs banques et d’un plan de relance non moins massif de leur économie par la dépense publique, n’ont-ils plus désormais qu’à « attendre et voir », espérer, la sortie de crise, ayant épuisé tous remèdes ? Que non. Il est de plus en plus question Outre-Atlantique de solutions pudiquement dites "non-conventionnelles", si les précédentes ne suffisaient pas !   Ainsi, en matière monétaire, les Etats-Unis pourraient décider – comme la Fed, après avoir ramené à presque zéro ses taux courts, y a fait allusion en indiquant qu’elle

Concours de sortie

«  La guerre, a dit Mussolini, est l’examen de passage des nations ». Plus modeste et moins grandiloquent, Braudel a évoqué en historien les crises économiques et financières. «  La crise, a-t-il écrit, est une épreuve, les forts la traversent, les faibles y succombent ». Ainsi, est-ce consécutivement à des crises que les « centres du monde » se sont déplacés. Venise, par exemple, a « succombé » tandis qu’Amsterdam a « traversé » plusieurs épreuves avant d’être supplanté par Londres. A l’issue de la crise actuelle, les Etats-Unis resteront-ils N°1 malgré l’accumulation de leurs déficits et la

Sauvetage du privé…naufrage des Etats ?

Venus au secours des banques pour tenter de protéger les déposants et l’accès au crédit, les Gouvernements, plus encore que les Banques Centrales, apparaissent désormais comme le «  prêteur en dernier recours », selon la terminologie monétaire consacrée. Il faut souhaiter qu’ils y parviennent… durablement. Car après eux – en est-on assez conscient ? – il n’y a pas d’autre recours ! Or la difficulté va être qu’en reprenant, refinançant ou garantissant tous ensemble les dettes privées via la sphère publique par trillions de dollars, euros, sterlings et autres devises, les Etats vont eux-mêmes