Quand un banquier spéculateur perdra-t-il sa légion d’honneur ?

Les britanniques viennent de prendre une décision symbolique : Sir Fred Goodwin va perdre le titre de chevalier que lui avait accordé la reine, pour « services rendus à la finance ». Sir Fred (et demain, Fred tout court) a en effet conduit sa banque écossaise à la faillite (the Royal Bank of Scotland).

Les contribuables ont dû payer plus de 50 milliards d’euros pour colmater. L’opinion publique britannique l’avait en travers du gosier et voulait « quelque chose ».

Nous avons notre faillite équivalente en France, avec Dexia : d’après les députés, elle pourrait coûter sur les vingt ans qui viennent 40 MILLIARDS aux contribuables français (plus que le Crédit Lyonnais !) et autant aux contribuables belges. Le patron de Dexia, celui qui a conduit la banque dans le mur, était Pierre Richard (pas le comique, malheureusement). Il est Officier de la légion d’honneur. Il n’a pas rendu sa décoration et personne n’a l’air de lui demander. L’opinion publique française est bien patiente…

Ce post est tiré des chroniques intitulées " Les belles histoires de la Finance spéculative " que vous pouvez retrouver sur Facebook.

 

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Commentaires

C'est malheureusement vrai. Silence assourdissant sur cette faillite, dont le cout va s'étaler sur des années. Et même sur les prêts toxiques vendus par Dexia (et d'autres), les communes doivent porter plainte chacune de son côté, avec de lourds frais et des résultats décevants...

Pour moi, c'est un magnifique exemple des conflits d'intérêt de la finance de marché, qui date déjà de juillet dernier, quand il a été acquis que la Grèce ne rembourserait qu'une partie de sa dette. Avant même le sommet européen, le comité qui pilote les CDS avait décidé que ce ne serait pas un "évênement de crédit", c'est à dire une faillite obligeant ceux qui ont vendu les CDS à indemniser ceux qui les ont achetés. Immense tartufferie bien sûr, reposant sur l'idée que l'accord des créanciers était "volontaire" !
Et un magnifique exemple aussi d'argumentaires sur mesure. Quand on a décidé que ce ne serait pas indemnisé, on a affirmé que "cela inquiéterait moins les marchés et éviterait la panique sur les autres pays endettés". Maintenant, on dit juste l'inverse ("ne pas indemniser va inquiéter les porteurs de dette").
Il me semble évident que les gens autour de la table de décision (ISDA committee, des gens de marché) n'avaient pas intérêt jusqu'ici à indemniser. Et si, comme on le dit, la semaine prochaine le comité change de position, on peut gager que les mêmes auront pris leurs précautions !
Et donc pour moi, plutôt une entourloupe entre copains.

@ Jérôme : "une décision symbolique" écrivez-vous. Certes mais les symboles sont quelquefois importants. Ce n'est pas chez nous que cela arrivera.

Chez nous, le dirigeant qui a "fauté" peut dormir tranquille. En général, il n'est pas débarqué et, s'il l'est, on s'empresse de lui trouver une autre sinécure pour y exercer ses talents.

Cdt

Face à ces situations immorales, non citoyennes voire simplement prédatrices pour ce peuple français dont on s'évertue, ces temps-ci, à solliciter les suffrages pour obtenir de lui le droit d'influer sur son destin et sur sa vie de tous les jours,

POURQUOI ?

Pourquoi, ne pas créer une organisation ad'hoc, dotée de la personnalité morale qui pourrait saisir au nom de ses commanditaires, citoyens et contribuables, une JUSTICE indépendante, française et européenne ?

POURQUOI PAS ?

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