Union Européenne

L’Europe des gens

Quelle tristesse ! L’Europe est de plus en plus perçue comme un champ de bataille entre égoïsmes nationaux. L’arbre des mesquines querelles sur les taux de TVA cache la forêt des politiques communes. Celles-ci, de surcroît, sont moins jugées sur leur contenu positif que sur leur présentation technocratique. Exemple : quiconque a, entre les mains, des euros en billets ne peut qu’être furieux à la vue des dessins impersonnels qui y figurent. Comme si Breughel, Cervantes, Dante, Einstein, Erasme, Goethe, Hugo, Pasteur, Shakespeare, etc., n’avaient pas existé. Comme s’il avait était impossible de

Grippe aviaire : les risques d’épidémie

Alors que plusieurs cas de grippe aviaire ont été détectés dans plusieurs pays d’Europe, il est bon, je crois d’attirer l’attention sur quelques faits majeurs : - Les virus n’arrêtent pas de muter mais la plupart des mutants ne sont pas viables. Il est donc impossible de dire quand le H5N1 pourra, sous une forme nouvelle, s’attaquer à l’homme. Il est cependant probable que cela arrivera. - Trois zones doivent être considérées comme particulièrement dangereuses : i) le Sud Est asiatique où le H5N1 s’est massivement répandu ; ii) l’Afrique où il est en train de se répandre ; iii) la Scandinavie

Grandeur et gaspillage

Pierre-Gilles de Gennes a beau être prix Nobel, il peut se tromper. Espérons le car, s’il ne se trompe pas, le réacteur expérimental ITER, censé ouvrir la voie de la fusion nucléaire, ne serait rien d’autre qu’un immense gaspillage. Dans une interview au journal Les Echos (12 janvier 2006), Pierre-Gilles de Gennes met en cause aussi bien la méthode que la finalité du projet. La méthode : « Avant de construire un réacteur chimique de cinq tonnes, on doit avoir entièrement compris le fonctionnement d’un réacteur de 500 litres et avoir évalué tous les risques qu’il recèle. Or, … on n’est pas

De l’importance d’être prévisible

Plus le changement est rapide, plus les gens agissent en fonction de l’idée qu’ils se font du lendemain. Le monde moderne ne vit pas au présent, il se nourrit d’anticipations. D’où l’importance d’être prévisible. C’est évident lorsqu’il s’agit d’investissement. Ainsi, des coûts de production élevés mais dont l’évolution est quasi programmée - comme c’est le cas en Allemagne - découragent moins les investisseurs potentiels que la crainte de mauvaises surprises. De même, la stabilité politique attire alors que l’incertitude effraye. De ce point de vue, il n’y a pas que les pays « en

Galileo, un succès de l’Europe ?

Galileo, système de radionavigation européen, dont le premier satellite a été mis sur orbite le 28 décembre dernier, nous a été présenté comme « l’Europe qui gagne », expression à peine appuyée pour sous-entendre « pas comme le 29 mai », date du non français au référendum sur la constitution européenne. En effet, on peut facilement se flatter que l’Europe soit capable, dans un domaine de haute technologie et stratégiquement capital, de concurrencer les USA et leur système GPS, en proposant un système bien meilleur notamment en terme de précision. Ce serait toutefois oublier plusieurs détails

La Chine ou la soif d'énergie

La Chine est d'ores et déjà un acteur majeur de l'économie mondiale. Ses besoins énergétiques vont aller croissant. Il en est de même pour les pays occidentaux. Leurs chemins vont donc se croiser sur la route de l'or noir, en particulier au Moyen Orient, région symbole de l'instabilité politique. La croissance économique, à des taux à deux chiffres ou presque (toute statistique chinoise est à considérer avec la plus grande prudence), d’un pays de plus d’un milliard d’habitants ne peut se faire qu’accompagnée par un développement non moins spectaculaire de la demande en énergie. J’emploie à

La France face à son histoire

En ces temps de mémoire troublée, un membre du Club des Vigilants, rapelle que l'histoire des nations ne se limite pas à une face noire. Une face lumineuse existe aussi. Il est bon, estime-t-il, de le rappeler. Vous trouverez ci-après son témoignage. Notre pays a toujours eu beaucoup de difficultés, du moins depuis la Révolution, à se regarder en face. L'évocation de la guerre d'Algérie en est une démonstration flagrante. Récemment la démonstration en fut poussée jusqu'à l'absurde lorsque nous assistâmes à l'écriture de l'Histoire par voie législative. La célébration d' Austerlitz fut

Patriotisme(s) économiques(s)

Le gouvernement anglais est-il économiquement moins « patriote » que le gouvernement français ? On peut le croire puisque, les unes après les autres, les grandes entreprises britanniques sont absorbées par des entreprises étrangères sans que Tony Blair s’en offusque. Etrange contraste avec l’émoi suscité en France par la simple rumeur d’une OPA sur Danone dont les yaourts faisaient alors quasiment figure de matériel stratégique. Y a-t-il de la naïveté de la part des Anglais et du cocorico de la part des Français ? Pas seulement car, en caricaturant ? peine, on peut soutenir que les situations

L’alibi de l’impuissance publique

Plus ça va mal, plus il devient urgent de réagir. De ce point de vue la France, hélas !, est en avance puisqu’elle ne dispose pas de beaucoup de temps. Sa trop longue malgouvernance peut servir de repère : même si le dysfonctionnement est moindre dans d’autres démocraties, aucune n’est totalement indemne. Depuis des décennies, les gouvernements français se sentent impuissants. Des ministres se plaignent. Le mieux qu’ils puissent espérer est d’accoler leur nom ? une loi qui, de décrets d’application en règlements et circulaires, se perdra dans les sables de la complexité. Dans ce parcours

Pédale douce sur les antidépresseurs

Pendant des décennies, le nombre de tués sur les routes de France était scotché ? plus de 8000 morts par an. Plus du double de morts par rapport ? des pays, comme la grande Bretagne ou l’Allemagne, comparables par la population. Idem pour la consommation d’antibiotiques et, jusqu’? récemment, l’utilisation des génériques était minime comparée ? nos voisins. Aujourd’hui, le nombre de morts devrait passer sous la barre des 5000 ; la baisse de consommation d’antibiotiques est, en deux ans, significative ; le pourcentage de génériques prescrits est en hausse. En cause ? Une volonté politique forte