Société

Une révolution dans le capitalisme américain

La Harvard Business Revue publie (janvier-février), un article de deux gourous du management américain Michael E. Porter et Mark R. Kramer. Ils partent de la constatation que le système capitaliste est en état de siège. Au cours des dernières années, les entreprises sont de plus en plus accusées d’être les principales responsables des problèmes économiques, sociaux et environnementaux. On les perçoit comme prospérant aux dépens de la collectivité. Ils montrent que le problème vient de la conduite des entreprises elles-mêmes qui restent prisonnières d’une conception de la création de valeurs

Aux sources de l’aveuglement

Au lycée, la meilleure amie de ma fille cadette est tunisienne. A la maison, une employée est tunisienne. Difficile d’imaginer sources d’informations plus partielles. Pourtant, je savais qu’en Tunisie la situation était explosive et qu’une étincelle pourrait créer des « évènements ». Pourquoi donc nos responsables ont-ils été surpris ? Une première réponse propre à la France, est due au fonctionnement de ce que l’on appelait jadis les « Renseignements Généraux ». Leurs agents infiltrent fort bien les milieux islamistes et contribuent puissamment à repérer des réseaux. Cela a permis d’éviter

Attention à une jeunesse qui gronde

Tout a été dit, ou presque, sur les causes des séismes politiques en cours dans un certain nombre des pays de la rive sud de la Méditerranée. Régimes autoritaires, corruption, pauvreté, jeunesse éduquée, à des degrés divers selon les pays, mais rongée par le chômage avec pour corollaire la perte d’autonomie et la mal-vie … Et c’est le soulèvement de la jeunesse, entraînant peu à peu d’autres couches de la société, qui a eu raison de deux autocrates à ce jour. Osons, ce qui peut paraître provocant, le parallèle avec la rive nord. Bien sûr, au nord, tous les pays sont des démocraties. La

Mieux comprendre et utiliser l’intelligence collective

La Carnegie-Mellon University, au sein du MIT, vient de mener une recherche sur l’intelligence collective des groupes et des équipes. Il en ressort que la performance d’un groupe dépend peu du QI des individus qui le composent. La variation de la performance dépend, pour 30 à 40%, de ce que l’on peut considérer comme l’intelligence collective du groupe. Et l’analyse montre que celle-ci dépend de deux facteurs. Elle est d’autant plus élevée que : - le niveau de participation de chacun des membres est équivalent, tous participent sans que l’un des participants prenne une position dominante, -

Le président de la République face aux français

Une émission interminable, ennuyeuse, suscitant des commentaires au lance-flamme dans la presse et des salves d’injures dans les blogs. Manœuvre politicienne de bas étage, autopromotion ridicule, télé rachat d’un chef d’Etat qui coule dans les sondages, catalogue mou de promesses non tenues... Format d’émission détestable, absence de contradicteurs, animateur médiocre, émiettement de thèmes, ni idée générale, ni l’ombre d’un projet ...Panel de Français gentils, bien élevés, normaux pas intéressants... Si je n’avais pas pris la peine de regarder la télé ce soir-là j’aurais eu tendance à gober

Etats-Unis : des atouts contre le déclin

L’innovation et la créativité sont les sources du pouvoir dans notre siècle en mouvement. Pouvoir économique, intellectuel, politique. Les Américains en sont persuadés et les faits leur donnent raison. La loi de Moore, c’est-à-dire l’industrie électronique et ses applications à la société de l’information, l’ingénierie génétique, la bombe atomique et l’industrie nucléaire, viennent de chez eux. Leurs universités dominent le classement de Shangaï, et les autres, par leurs résultats, leur organisation, leur richesse. Leur influence s’exerce à travers les think tanks multiples, bien financés qui

La vertu du long terme

Rétrospectivement, on a du mal à comprendre comment, dans le monde entier, des hommes éminents ont pu se tromper si complètement sur le système soviétique. Pablo Neruda, prix Nobel et humaniste, pleura la mort de Staline en termes émouvants : « Il est un phare, une colombe ». En termes moins lyriques, l’inspecteur des Finances Maurice Lauré expliquait doctement, dans Révolution, dernière chance de la France (PUF, 1954), que le niveau de vie soviétique atteindrait le niveau de vie français avant 1960 et qu’il lui serait supérieur d’environ un quart dès 1965. Ainsi, pendant des décennies, des

Enseignements tunisiens

La situation en Tunisie évolue de jour en jour. On peut toutefois, d’ores et déjà, noter que l’événement est historique et que l’Europe a un intérêt vital à ce que les choses se passent bien. On peut aussi tirer quelques enseignements : - La chute de Ben Ali devrait interpeller tous ceux qui, sous couvert de lutte contre l’islamisme, ont fermé les yeux sur l’étouffement de toute forme de contestation, y compris celle venant des forces progressistes. Le sentiment de face à face entre l'autocrate érigé en rempart et les islamistes est ainsi conforté. Ou dit autrement : le système lui-même, en

Cauchemar résidentiel

Etre propriétaire, c’est épatant si l’on reste toute sa vie dans la même maison ou si les prix ont monté avant qu’on ait besoin ou envie de la revendre. Etre propriétaire, c’est épouvantable si l’on a perdu son emploi, qu’il n’y a pas de travail dans la localité où l’on se trouve et personne qui veuille racheter votre logement à un prix suffisant pour rembourser les emprunts contractés. Le cas – hélas ! – est de plus en plus fréquent. Des millions d’ex « heureux propriétaires » se retrouvent « scotchés ». Aux Etats-Unis - pays emblématique de la mobilité - la surprise est de taille. Jusqu’à la

Pour la dépendance vive l’assurance !

On a pu croire, pendant quelques jours, que Nicolas Sarkozy avait lancé un ambitieux débat sur la couverture du risque dépendance, complément logique de la réforme des retraites. Au cours de son intervention télévisée du 16 novembre, il a même reparlé de création d’une « nouvelle branche de la sécurité sociale » pour couvrir ce « cinquième risque » avec un calendrier qui semblait précis : consultation pendant six mois, loi à l’automne 2011. Et puis, dès le discours de politique générale du super-premier ministre François Fillon, le sujet semblait avoir dégringolé de plusieurs étages dans la