Politique

Hard, soft or bargaining power?

Les Américains jugent John Mc Cain, Hillary Clinton et Barack Obama en fonction de multiples critères. Pour les Européens, c’est plus simple : la répartition des impôts et des dépenses sociales aux Etats-Unis ne les concerne guère ; leur unique souci tient à la façon dont le prochain Président pèsera sur les affaires du monde. La catégorisation, dès lors, devient assez facile. John Mc Cain , le vétéran, incarne le «  hard power », la volonté de faire respecter l’Amérique, d’exercer un « leadership » sur des alliés consentants.   Barack Obama , l’universaliste, personnalise le «  soft power »

Contradictions européennes

Notre président de la République , que cela soit vrai ou faux , nous a affirmé qu'il avait été le moteur principal du traité de Lisbonne ;  j'observe que les présidents successifs ont fait deux erreurs : La première, quand Jacques Chirac, se fondant sur les sondages, a décidé de demander par référendum aux Français leur point de vue sur le traité de Constitution. Il espérait transformer l'essai en plébiscite ; à l'évidence l'on posait une excellente question à 30 millions de Français tout à fait incapables de juger sainement et d'avoir une opinion éclairée. La deuxième, quand Nicolas Sarkozy

Grand Paris

Le projet du « Grand Paris » est maintenant d’actualité. C’est un immense projet qui engloberait le Paris actuel et 78 communes avoisinantes. Cette zone regrouperait près de la moitié de la population de l’Ile de France et plus de la moitié de ses emplois. On comprend que le président de la République, le maire de Paris et le président de Région aient chacun quelques idées derrière la tête. Il semble donc utile de rappeler ici quelques données essentielles telles que les avaient énoncées Benoît Peaucelle, vice Président de la Société Française des Architectes, à l’occasion d’un débat qu’il

Ne pas désespérer de l’Amérique

Il est peu probable que Barak Obama soit élu Président des Etats-Unis en novembre prochain mais rien n’est encore joué et le seul fait que l’on puisse se poser la question montre à quel point l’Amérique est capable d’évoluer. Voilà un pays que l’on dit centré sur lui-même, imperméable aux cultures étrangères, voué à l’unilatéralisme. Et voici un candidat, à moitié blanc à moitié noir, à moitié musulman à moitié catholique, qui séduit les foules en vantant les vertus de l’universalisme . Barak Obama ne mène pas une campagne spécifiquement américaine. Biens sûr, il parle de l’économie et s

Medvedev et la monoculture

Parmi tous les proches de Vladimir Poutine, Dimitri Medvedev était l’un des rares à ne pas être issu du KGB. Le fait qu’il ait été adoubé est loin d’être anodin : c’est la fin d’une étape et le début d’une autre. Dans un premier temps, Poutine a voulu mettre de l’ordre et choisi, pour ce faire, des gens formés dans le même moule que lui. Il a maintenant compris qu’il faut de la diversité. Le prochain Président y pourvoiera en nommant, à son tour, des hommes à son image. Rappelons que Dimitri Anatolevitch a 42 ans et qu’il a commencé sa carrière comme professeur de Droit. En désignant un

Hillary-Nicolas contre Barak-Ségolène

Pour des Français, la comparaison est tentante. Le duel qui oppose les deux principaux candidats du Parti Démocrate à la candidature présidentielle ressemble au duel Sarkosy-Royal. D’un côté, Mrs Clinton sait tout sur tout, règle ses interventions au millimètre, dispose des meilleurs conseillers (dont son mari) et d’une organisation sans faille. De l’autre, Mr Obama a du mal à maîtriser certains dossiers mais est habité par ce que Ségolène appelait un désir d’avenir. Il a l’intuition de ce qu’une démocratie vraiment participative pourrait apporter à la modernité. On peut parier qu’il perdra

Sarko catalyseur d’attention

Beaucoup d’observateurs se demandent si Nicolas Sarkozy, à force de jouer à Zorro et d’être en permanence dans les médias, ne risque pas de se brûler les ailes. Peut-être ont-ils raison car la surexposition comporte d’incontestables dangers. Cependant, notre époque est ainsi faite que le rêve de tout un chacun est de passer à la télé. Les idoles sont des « people ». Le temps n’est plus où les chefs, pour être admirés, devaient se montrer peu. La discrétion semble d’autant moins indispensable que les gens s’identifient volontiers à des vedettes coutumières de frasques. En ce sens, il n’est même

Parlez-moi d’amour !

Comme la plupart des citoyens dans la plupart des démocraties, les Français ont envie « d’autre chose ». Avec Sarkozy, ils ont choisi de rompre avec l’immobilisme. C’est un premier pas, un passage obligé. S’il est bien franchi, on ne pourra que s’en réjouir. Restera à définir « l’autre chose ». Le Parti Socialiste en est aujourd’hui incapable mais ses échecs l’obligent à une remise en cause et la quête française d’un « socialisme nouveau » méritera d’être observée. La première manche va se jouer, dans les mois qui viennent, entre les tenants de la « social démocratie » (qui savent ce qu’ils

Le pouvoir de la presse

Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, les interrogations sur les relations entre « le pouvoir » et « les médias » vont bon train. La proximité supposée et ces implications sont difficiles à mesurer. Par contre, un exemple récent prouve - encore une fois - l’influence énorme des « médias » sur « l’opinion ». Et donc des enjeux de maitrise des médias. Lors de l’élection présidentielle, la société Lexis Nexis a mesuré la visibilité des candidats dans la presse la semaine qui précédait le scrutin du 22 avril. Il en ressort un chiffre stupéfiant : le coefficient de corrélation entre le pourcentage

LOLF : Un paradis pavé d’embûches

Entrée en vigueur au 1er janvier 2006, la LOLF (loi organique relative aux lois de Finances) prévoit de structurer le budget de l’Etat selon une logique métier. Mais attention le diable se niche dans les détails. En effet, si l’idée est séduisante, sa réalisation se heurte à de nombreux écueils. Depuis quelques mois, le secteur public bruisse d’un étrange acronyme : LOLF. Ce sigle onomatopéique désigne une discrète révolution en matière de gestion publique. Sans insister sur ce qui caractérise une loi prise en la forme organique, il s’agit tout simplement de définir les règles selon lesquelles