Politique

The moral equivalent of war

Maintenant que Barack Obama frappe à la porte de la Maison Blanche, le temps est venu de rendre justice à Jimmy Carter qui a été Président des Etats-Unis de 1976 à 1980. Avec le recul d’un quart de siècle, plusieurs réalisations peuvent être mises à son crédit : Ø                    Il a mis l’accent sur la nécessité d’économiser l’énergie. C’était, selon lui, « the moral equivalent of war ». S’il avait été élu pour un second mandat, les législations qu’il avait soumises au Congrès auraient fini par être adoptées. Elles auraient changé l’Amérique et, par-là même, le monde.   Ø                 

Armées & Défense : vers la fin de la confusion

Depuis des lustres, les Français ont pris l’habitude de voir se succéder des Livres blancs sur la Défense ne présentant, au mieux, que peu d’intérêt. En schématisant à peine, ils ne servaient qu’à justifier des décisions déjà prises depuis longtemps. Ils servaient même souvent à démontrer les vertus de l’immobilisme. De quoi faire se retourner dans sa tombe le général de Gaulle qui a toujours prôné « la seule doctrine qui vaille : celle des circonstances ».   On peut faire des reproches aux inflexions préconisées par le récent Livre blanc. De nombreux militaires ne s’en privent pas et ont

Is America on the move?

Pour qu’un pays quel qu’il soit s’engage dans une phase de réformisme profond, trois conditions, au moins, doivent être remplies : Ø                    l’imaginaire collectif ne doit pas être détourné de l’idéal réformiste par le souhait révolutionnaire de mettre à bas les institutions. Ø                    le système social doit être considéré comme amendable et aucune minorité importante de la population ne doit chercher le salut dans le tout ou rien. Ø                    la grande majorité de la population ne doit pas être systématiquement hostile au changement. Ces trois conditions

Sarkozy et le foot

«  Les Français m’ont élu pour marquer des buts, pas pour être arbitre » aime à répondre Nicolas Sarkosy à ceux qui lui reprochent d’être un « Omni-Président ». L’argument est habile mais la plupart des Français se demandent si des buts seront vraiment marqués. Pour rester dans le langage du foot, ils se demandent si Sarko ne « joue pas trop perso », s’il a les qualités requises pour endosser le maillot de chef d’équipe. C’est une vraie question car la situation dans la France d’aujourd’hui peut se résumer en deux phrases :   Ø                    Sous l’impulsion du Président, de nombreuses

Pour une Europe participative

Il est faux de dire que le million d’Irlandais qui a voté « non » le 12 juin a imposé sa volonté à 500 millions d’Européens. Si des référendums avaient eu lieu dans tous les pays concernés, nul ne sait quel eut été le résultat.   La crise n’en est que plus profonde. Les gouvernements devront faire preuve de beaucoup d’ingéniosité pour sauver l’essentiel du Traité, à commencer par la légitimation des « coopérations renforcées », permettant aux pays qui le souhaitent de former des avant-gardes. A supposer qu’ils y parviennent, un long chemin restera à parcourir pour que l’Europe devienne chère

Libérer la croissance

Jacques Attali, qui est intervenu, le 11 juin 2008, lors du petit-déjeuner débat du Club des Vigilants, n’a pas manié la langue de bois. Satisfait que le rapport de la Commission pour la libération de la croissance qu’il préside n’a pas été remisé dans un tiroir, il n’en reconnaît pas moins qu’un certain nombre de propositions est loin d’emporter l’adhésion. Toutes les propositions ont été, assure-t-il, prises à l'unanimité des membres de la Commission. Ce qui révèle, à sons sens, que tous les membres, pourtant de sensibilité très diverse, ont admis la gravité de la situation et pesé, en

De Tchernobyl au Sichuan

En 1986, la catastrophe de Tchernobyl a souligné l’incompétence des autorités soviétiques et contribué à la chute du régime. Cette année, le tremblement de terre du Sichuan semble montrer, à l’inverse, que les autorités chinoises savent faire preuve de réactivité. Au lieu de désinformer l’opinion, elles ont encouragé les médias à couvrir l’évènement sans rien cacher de sa gravité. Un élan populaire en a résulté. Les bonnes volontés et les dons se sont multipliés. La cohésion nationale loin de se disloquer s’est renforcée. Il est prévu que, chauvinisme aidant, elle se renforce encore à l

La politique du mieux

Quelle politique adopter à l’égard de Dmitri Medvedev ? A en croire la plupart des commentateurs occidentaux, le nouveau Président de la Russie ne serait qu’un pantin dont son prédécesseur tirerait les ficelles. Le ministre allemand des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, ne voit pas les choses ainsi et a tenu à être le premier à rendre visite au jeune occupant du Kremlin. Il n’ignore, certes pas, que si Poutine le voulait, il pourrait empêcher Medvedev d’agir. Mais pourquoi le voudrait-il ? Avec ses amis Kgbistes, il a mis de l’ordre en Russie et doit maintenant aider Medvedev à

La tectonique des plaques, nouvelle version

117 députés, de droite comme de gauche, ont manifesté à l’Assemblée nationale pour réclamer le maintien du système actuel d’immatriculation des véhicules   qui doit changer au 1er janvier 2009 et être remplacé   par le système européen (en vigueur depuis déjà 2 ans en Italie conformément à une directive européenne). Les numéros des départements disparaîtront et c’est ce qui motive la grogne de nos élus.   Cette « révolte » peut être qualifiée, au choix, d’anodine, de puérile ou d’insignifiante mais à l’heure où le Parlement est face à des changements profonds qui concernent les institutions

Des Flamands vénitiens

Silvio Berlusconi a gagné les élections législatives italiennes. Ce n’est pas une surprise bien que la victoire ait été plus large que prévue. La vraie surprise vient d’une formation régionaliste qui fait partie de sa coalition : la Ligue du Nord. Menée par le "Senatur" Umberto Bossi, la Ligue obtient trois millions de voix (le double de son score de 2001) et sera représentée par 60 députés et 26 sénateurs. Avec quel programme ? D’abord faire en sorte que les gens du Nord cessent de payer pour ceux du Sud. A sa naissance, la Ligue ne recrutait que les éléments les plus droitiers des classes