Géopolitique

Nuages sur l'accord nucléaire avec l'Iran

L’accord nucléaire du 14 juillet entre l’Iran et le groupe de puissances dit P5+1 (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie, plus l’Allemagne) a été à juste titre salué comme un succès historique, fruit de plus de dix ans d’efforts diplomatiques. Mais ce sommet atteint, restent encore tous les périls de la descente, c’est-à-dire d’une mise en œuvre qui va durer de dix à quinze ans. Le pari de l’accord, c’est qu’au bout de ce temps, la confiance ayant été retrouvée quant aux pratiques et intentions nucléaires de l’Iran, celui-ci pourra être accueilli dans la communauté

L’Egypte, le pays qui ne doit pas s’écrouler

Si l’Egypte devait « s’écrouler », « imaginez les dégâts ». L’Egypte c’est 90 millions d’habitants, 120 millions très bientôt. Deux ou trois pays voisins suivraient immédiatement. Ce passage d' Ehad Badawi, Ambassadeur d’Egypte, devant le Club des Vigilants le 30 mars 2016 était sans doute le moment clé de ces riches échanges avec ce proche du Président Sissi, dont il a été le porte-parole. Pour bien marquer la différence avec la Syrie, l’Irak ou la Lybie l’ambassadeur a insisté sur l’ancienneté de l’Etat égyptien et du sentiment national égyptien. Ce « n’est pas un Etat tribal ». C’est ce

Syria : Putin’s real lesson to the West

Several days ago Putin caused surprise by announcing the retreat of Russian ground troops in Syria. He left commentators perplexed and divided. Sceptics saw a move to further destabilise and admirers saw the beauty of Russian gamesmanship. Since then, Russia has led the diplomatic charge in Geneva and taken part in the highly mediatised liberation of Palmyre. Should we be sceptical or acknowledging of Moscow's Syrian chapter? Those who have interpreted the Syrian intervention as a desire to affront the West in a "cold war" type episode have failed to observe that Moscow had a precise goal

Syrie: la vraie leçon de Poutine aux Occidentaux

Il y a quelques jours Poutine a créé la surprise en annonçant le retrait du corps expéditionnaire russe en Syrie laissant les commentateurs perplexes et divisés. Les sceptiques ont vu une manœuvre pour déstabiliser davantage tandis que les admirateurs louaient la beauté du jeu russe. Depuis la Russie mène le bal diplomatique à Genève et ce weekend elle a pris part à la libération très médiatique de Palmyre. Doit-on se montrer sceptique ou enthousiaste face cette séquence syrienne de Moscou? Ceux qui ont interprété l’intervention en Syrie comme un désir d’affronter l’Occident dans un épisode

L'Iran après les élections : nouvelles perspectives

Comme il l’espérait, le Président Rohani sort clairement renforcé des élections qui viennent de se dérouler en Iran. Certes, il n’existe pas en ce pays de partis constitués, et un deuxième tour doit encore pourvoir au Parlement une soixante de sièges sur un total de 290. Les lignes restent donc encore floues entre le nombre définitif, s’il le devient jamais, de ses partisans et de ses adversaires. Mais la victoire de Téhéran, où la liste de « l’Espoir », coalition de réformateurs et de modérés, a remporté la totalité des trente sièges en jeu annonce une bascule des équilibres anciens quand les

L’Iran adversaire ou partenaire ? Les réponses de François Nicoullaud

La France pourrait peut-être enrôler l’Iran dans la grande coalition contre Daesh qu’elle tente de monter après les attentats du 13 novembre, mais c’est loin d’être simple. Résumée en trop peu de mots, telle est l’impression globale que laissent l’exposé de François Nicoullaud, invité du club des Vigilants, mardi 24 novembre et ses réponses aux nombreuses questions qui lui ont été posées. Sur le terrain, des Iraniens se battent déjà contre Daesh, mais c’est pour soutenir le régime de Damas, alors que Paris souhaiterait le départ de Bachar el-Assad, rappelle l’ancien ambassadeur de France à

Quelle mouche a donc piqué Angela Merkel à propos de la Turquie ?

La Turquie est candidate à intégrer l’UE depuis près de 30 ans (même si les négociations officielles n’ont débuté qu’il y a 10 ans) ! J’ai longtemps été partisan de cette adhésion. Mon idée était qu’une Turquie solidement amarrée à l’Europe serait un facteur de développement économique pour nous tous et, surtout, un trait d’union, donc un facteur de paix, avec un monde musulman en pleine ébullition. Si cette adhésion s’était faite il y a 10 ou 20 ans, la face de la Turquie, la nôtre et, sans doute celle du Monde, en eussent été profondément (et je le crois positivement) changées. L’Histoire

Daesh, arme de construction massive ?

Le Président Hollande vient d’annoncer que la France allait effectuer « des vols de reconnaissance » pour « permettre des frappes contre Daesh ». Tout en excluant une intervention au sol. Nos deux derniers présidents se sont beaucoup plu à jouer les chefs de guerre. Avec, d’ailleurs (et ceci n’est certainement pas étranger à cela), une reconnaissance certaine de l’opinion publique (bien « travaillée » par les médias) et, plus surprenant, de la classe politique dans son ensemble. Pourquoi donc s’en priver ? Frapper Daesh, soit. Mais pour quoi faire ? Avec quelle légitimité ? Daesh menace-t-il

Pour Jacques Andréani

J’ai connu Jacques Andréani avec le groupe de travail du club sur les Etats-Unis. Ce furent deux années de travail convivial et stimulant, agrémenté par un humour parfois corrosif qui était une facette de sa lucidité. Notre travail a bénéficié de sa profonde sympathie pour la culture américaine et de sa connaissance de l’administration. Il a parfaitement décrit le caractère expansif de la politique des Etats-Unis et « le jeu combiné des facteurs de puissance » qui ont conduit à une interdépendance croissante avec le reste du monde pourtant contraire à leur vocation initiale. Il s’interrogeait

Françoise Thom : Pourquoi la Russie lui fait peur

« L’Etat russe, comme l’Etat soviétique avant lui, n’est au fond qu’une gigantesque armée qui s’appuie sur une gigantesque police et sur un appareil de propagande tentaculaire. En face de cet état-garnison rassemblé autour de son chef se trouve une Europe minée de l’intérieur, démoralisée, divisée, affaiblie par la crise, handicapée par la relative médiocrité de sa classe politique, inconsciente même du danger dans lequel elle se trouve». Cette phrase est de l’historienne François Thom qui ne cesse d’alerter les Européens sur ce que sont, à son avis, les véritables desseins de la Russie de